En pleine crise du Covid, le SER (Syndicat des Energies
Renouvelables) a publié un « Rapport
sur l‘évaluation et l’analyse de la contribution des énergies renouvelables à l’économie
de la France et de ses territoires », et, en sortie de crise, des
propositions pour relancer l’économie. Une magnifique action de propagande qui
se traduit par : les énergies renouvelables sont déjà gavées de
subventions et d’aides, elles en veulent encore plus !
décryptage
et réaction :
1) Un
sens certain du contretemps et de l’indécence. L’ARENH
Le moins qu’on puisse dire est que le timing marque un
certain sens du contretemps et de l’indécence, puisque le rapport du SER est
publié quasiment en même temps que le
rejet par le Conseil d’Etat de la
requête en référé déposée par des concurrents d'EDF « visant à obtenir la
suspension de contrats d'approvisionnement en électricité nucléaire à un prix
préalablement fixé pour tenir compte de chute de la demande à la suite des
mesures de confinement liées à la crise sanitaires. ». Cet avis fait suite
et confirme l’avis de la CRE qui avait déjà indiqué » qu'elle n'était pas
favorable au déclenchement de la clause de force majeure. »
Il s’agit bien sûr du mécanisme de l’ARENH, qui permet
aux fournisseurs alternatifs d’acheter à bas prix de l’électricité nucléaire
d‘EDF lorsque le prix marché de l’électricité est élevée et de se tourner vers
d’autres sources lorsque ce n’est pas le cas. Comme les temps changent, et
rapidement ! En janvier encore, les prix de marché étaient élevés, les
concurrents d'EDF se ruaient sur
l'ARENH, il n’y en avait pas assez pour tous et ils trouvaient le système
tellement profitable qu’ils engageaient une intense action de lobbying pour
augmenter le plafond de l’ARENH, voire le déplafonner totalement.
Je
ne reviendrais pas en détail sur cette indécence totale déjà traité dans un
précédent blog. Il revient à imposer à EDF et à son nucléaire historique, non
seulement de subventionner ses concurrents, mais encore, si cette demande était
accordée, de devenir leur assureur en
dernier recours contre la volatilité des marchés. Les fournisseurs
alternatifs (attention, il y a des gros, hein, comme Total, Eni, Vattenfall) se
comportent comme de véritables passagers clandestins du système électrique :
ils vivent de la subvention que constitue l’AReNH, sans prendre le moindre
risque et sans investir le moindre centime dans le système électrique français
et donc pour la sécurité énergétique des Français. D’instrument censé
encourager la construction de nouveaux moyens de production, l’Arenh est devenu
un instrument de spéculation jueeuse et sans risque.
Le pire est que certains tribunaux, en première instance,
allant contre l’avis de la CRE et du Conseil d’Etat ont donné raison à Total et
autres. Bon, le match est pas fini.
Sur l’indécence,cf ; blog précédent et la réaction
documentée de la CFE-CGC énergie
2) «
Les retombées fiscales et la valeur ajoutée générées par les énergies
renouvelables sont bien supérieures aux montants des soutiens publics qui leur
sont consacrés. » (SER)
Faux :
Notons déjà dans le rapport un léger biais
méthodologique : l’hydroélectricité
est embarquée parmi les énergies renouvelables, sans qu’à aucun moment sa
contribution actuelle dans la valeur
ajoutée, dans les emplois, dans les importations évités, dans les retombées
fiscales et locales ne soit mise en évidence.
L’énergie hydraulique fait certes partie des énergies
renouvelables les plus décarbonées, sa rentabilité et son modèle économique ne
font aucun doute, mais, comment dire, on
ne sache pas que la construction de nouveaux barrages soit l’activité
principale des membres du Syndicat des Energies Renouvelables !
Sur l’ensemble du financement des Energies éoliennes et
solaires, rappelons les conclusions du rapport de la Cour des Comptes de
2018 :
- « 121
milliards d’euros » C’est le montant du soutien public auquel
s’est engagé l’Etat par les contrats signés avant 2017 au bénéfice des
producteurs d’électricité d’origine éolienne et photovoltaïque (plus un peu de
biométhane).
- Le coût faramineux du soutien à l’électricité
photovoltaïque, pour un résultat minable. Ainsi les seuls contrats signés avant 2010 pèseront, au total lorsqu’ils
seront arrivés à terme, pas moins de «38,4
milliards d’euros pour les finances publiques»,
pour… 0,7% de la production d’électricité »
- Les contrats de l’éolien vont coûter «40,7 milliards d’euros en 20 ans» pour…
«2% de la production française… les appels d’offres pour l’éolien offshore
flottant de 2015 pourraient se traduire par un coût de 1,7 milliard pour moins
de 100 MW de puissance installée, et 390 GWh par an, soit… 0,07% de la
production nationale »
Même si certains chiffres ont été revus marginalement à
la baisse, les ordres de grandeur ne sont pas significativement modifiés et
jettent un doute important sur la façon assez obscure dont le SER génère et
présente les données qu’il utilise. En particulier, l’éolien off-shore dont le
SER demande le développement a vu son prix baisser…parce que les prix de
raccordement au réseau, particulièrement importants dans ce cas, seront
désormais pris en charge par le réseau et non plus par l’exploitant.
- Jancovici sur l’éolien
offshore : « L’éolien offshore aujourd’hui, c’est 25 milliards
d’euros qui vont partir dans ce dispositif qui a encore moins d’intérêt que
l’éolien terrestre. S’il y a un truc qu’il faut arrêter tout de suite, c’est
bien ça ! Selon sauvons le Climat, le tarif d’achat est de 192 euros /MWh, et il ne baisse pas,
auxquels il faut ajouter le coût du raccordement.(NB : nucléaire historique :32 euros/MWH)
3) « Notre activité est désormais très
compétitive sur la plan économique… la compétitivité croissante de l’ensemble
des filières renouvelables va permettre de déployer de nouvelles capacités
(SER)
Faux !
En fait, le miracle économique des énergies
renouvelables, c’est l’ultra subvention et la priorité d’accès au réseau …quel
qu’en soit le coût !
Xavier Barbaro, PDG de NEOEN (l’un des plus gros
industrlels ENR au niveau international, partenaire de Tesla et membre du SER)
a récemment publié dans Les Echos (26
Mars 2020), une interview qui jette un jour cru sur la façon dont les membres
du SER font parler les chiffres. Il y affirmait notamment que son activité
est « désormais très compétitive sur le plan économique, alors qu'elle
était très subventionnée il y a dix ans » et que « grâce à nos
contrats de long terme qui fixent le prix de vente de l’électricité produite
dans nos centrales pour 10 ou 15,20 ou 25 ans, on a du chiffre d’affaires qui
rentre malgré la crise… ».
Cela lui a valu une réponse assez virulent mais
argumentée d’un de ses camarades polytechniciens qui a beaucoup circulé dans la
communauté de ceux qui s’intéressent aux problèmes énergétiques (Réponse d'un Polytechnicien
à la tribune hors-sol de son camarade, florissant promoteur éolien, https://www.energieverite.com/post/r%C3%A9ponse-d-un-polytechnicien-%C3%A0-la-tribune-hors-sol-de-son-camarade-florissant-promoteur-%C3%A9olien)
« L’économie mondiale est littéralement à l’arrêt ;
chaque mois de confinement provoque une contraction de 3 à 4% des PIB ; tu nous
expliques que, quoiqu’il arrive, le chiffre d’affaires de ta société est
préservé. Cela laisse rêveur, sur quelle planète es-tu ?..
Aujourd’hui, tu nous vends ta production électrique 80 €/
MWh. Dans le même temps, le prix de marché du MWh – indicateur avancé de
l’activité économique- s’est effondré passant de 40 €/MWh (octobre 2019) à 20
€/MWh ; il va rester probablement scotché à ces niveaux…
De
sorte que la subvention dont bénéficie ton produit - ce produit que le client
est obligé d’acheter même s’il n’en a pas besoin - est passée de 40 €/MWh (80 €
-40 €) à 60 €/MWh (80 €-20 €) : + 50% en quelques mois !
Pour de nombreux ménages, la sortie de crise devra se
traduire par un retour aux fondamentaux : se nourrir, se déplacer, se vêtir,
pourvoir aux besoins élémentaires des siens ; l’énergie fait effectivement
partie des besoins vitaux.
Les milliards de subvention accordés à ton secteur
d‘activité en pure perte par la communauté nationale exsangue devront être
réaffectés et c’est tant mieux. »
PS : Par arrêté en février 2020, la préfète de Charente
vient, hélas, de t’autoriser à ériger un site éolien de 15MW à Courcôme. C’est
un projet de 20 millions d’euros de matériels importés ; pour le mener à bien,
tu as constitué une société (Eoliennes Courcôme) au capital de 5.000 euros ;
5.000 euros risqués face à 20 m€ investis en matériels importés, cela en dit
long sur l’effet de levier financier que tu vas rechercher.
Et comme d’habitude, tu dois tabler sur un chiffre d’affaires cumulé sur les 20 ans d’une cinquantaine de
millions d’euros subventionné à plus de 70% ».
Ces chiffres n‘apparaissent absolument pas dans les
tableaux présentés par le SER !.
Rappelons également qu’en France, les analystes estiment le coût de l’électricité éolienne à 70 euros/MWh
pour les meilleurs parcs éoliens terrestres et 150 €/MWh pour les plus
mauvais. En comparaison les coûts du nucléaire historique sont aux alentours de 33 €/MWh, ! soit 100 à 200% de surcoût !!
4) « Les
énergies renouvelables représenteront 236 000 emplois (Équivalent temps plein –
ETP) directs et indirects en 2028. » (SER)
Propagande !
On pourrait commencer par rappeler que les professionnels
de la filière photovoltaïque, par exemple, promettaient en 2007 100.000 emplois
d’ici 2020. Il y a eu moins de 4.000.
Ou encore les 230.000 jobs promis en 2007 au moment du
Grenelle de l’environnement-il y en a eu 10 fois moins.
Admettons charitablement que le solaire ait connu des
difficultés importantes et une concurrence déloyale chinoise . Mais ces
scénarios mirobolants sur les emplois appellent un grand nombre de réserves,
cf. notamment une étude réalisée par EPSU (European Public Service union) sur
l’échec de la libéralisation de
l’énergie :
Les statistiques d’ EurObserv’ER sont qualifiés
d’ « inutilisables » – malhonnêtes serait plus approprié
- ; entre autres défauts méthodologiques, ils englobent tous types
d’emplois et de services, y compris les coiffeurs et les employés de cafés au
service des salariés du secteur ! Par ailleurs, impasse est faite sur la
nature des emplois directs dans les ENR, qui concernent très majoritairement la
fabrication et la construction, et non le fonctionnement, et n’ont donc pas de
caractère pérenne »
NB. EurObserv’ER est un consortium spécialisé dans le
suivi du développement des énergies renouvelables dans l'Union européenne… l‘appellation
peut tromper en faisant officiel et statistique européenne,, mais c’est en fait
une officine de propagande pro ENR !)
Quant aux promesses françaises de notre cher SER, il
s’agit de promesses d’emplois créées selon un scenario PPE ou PPE renforcé, qui
comprend une baisse significative du nucléaire, et qu’il n’y a aucune estimation du bilan emplois créés/emplois
détruits.
Concernant le sérieux de ces prévisions d’emplois, dans
son rapport sur les ENR de 2018, la Cour des Comptes taclait sévèrement
l’Ademe qui estimait à 79 000 le nombre
d’emplois directs liés aux marchés des EnR hors biocarburants sur le territoire
national en 2016, soit une hausse de 30 % par rapport à l’année 2006. Le
problème ; seuls 15 % (12 000) relèvent
toutefois de la fabrication d’équipements et de l’assemblage et peuvent ainsi
être considérés comme des emplois industriels et pérennes. Le reste relève
essentiellement de la maintenance-exploitation (35 à 45 %) et de l’installation
(25 à 30 %) précise la Cour des Comptes, qui ajoute que “les projections du
nombre d’emplois attendus du développement des énergies renouvelables sont très
variables”.
En effet !
Les syndicats français ont aussi produits leurs propres
estimations. La FNME-CGT a rappelé que,
selon l’Ademe, une capacité de production éolienne de 15 GW (celle
actuellement installée en France) génère moins de 4 000 emplois, soit moitié
moins que l’actuelle production d’électricité dans les centrales à charbon. Ce
chiffre montre à quel point le
développement des énergies renouvelables n’est pas le gigantesque gisement
d’emplois souvent évoqué.
Surtout, ces emplois sont très subventionnés : 71
milliards d’euros sur la durée de la PPE selon les chiffrages de FO Énergie et
Mines.
5) « Une
bascule va ainsi s’opérer en 2025, date à laquelle le montant des soutiens
publics va commencer à décroître alors que la valeur ajoutée créée par les
énergies renouvelables continuera elle d’augmenter. »( SER)
Oui, enfin, il y a un pays où la bascule s’est déjà
produite et dont il conviendrait de tirer les enseignements, soit les leçons de
l’Energiewende.
En 2016, le gouvernement allemand, jugeant le
secteur arrivé à maturité et les subventions trop lourdes pour le contribuable,
a modifié ses aides. L'amendement à la loi énergétique allemande (EEG) a
supprimé les revenus garantis, et favorisé la mise en concurrence via des appels
d'offres. (Auparavant, depuis l’adoption de la loi sur les énergies
renouvelables, en 2000, les exploitants d’éoliennes profitent d’un soutien leur
assurant vingt ans de revenus garanti)
L’effet
a été immédiat ; dans les mois qui ont suivi, 26.000 emplois ont été
supprimés dans ce secteur en Allemagne, soit plus que dans le charbon, selon
les chiffres publiés par le Bundestag.
Parmi les gros disparus du secteur, signalons Senvion, entreprise de 4.400 salariés, installée près
de Hambourg, qui a annoncé fin août mettre la clé sous la porte, touchée de
plein de fouet par l'effondrement du marché allemand en 2016, qui représentait
60% de ses revenus.
Il y avait déjà eu la faillite en 2014 du fabricant
d’éoliennes Prokon qui était financé
par des « participations citoyennes ». Cette entreprise avait la particularité
d’avoir été financé par 75 000 petits investisseurs privés. Elle les avait
alléchés avec un investissement présenté comme « éthique », et accompagné
d’intérêts élevés (de 6 % à 8 %). Ce dépôt de bilan s’est soldé par de très
grosses pertes pour de nombreux petits épargnants et a poussé le gouvernement
allemand à demander aux autorités des marchés financiers (Bafin) un contrôle
plus strict de ce type d’investissement.
Et
pour le solaire, ça a été encore pire. Selon la Fondation Hans
Böckler , « Au cours des dernières décennies, aucune autre industrie
n’a connu une croissance aussi rapide que celle des panneaux solaires – et
aucune ne s’est effondrée aussi rapidement. » Quinze ans ont suffi pour
accomplir le cycle.
La Fondation décrit comment de petites start-up se sont
transformées en stars des marchés high-tech puis sont devenues insolvables les
unes après les autres à partir de 2011. Des entreprises comme Solar Millennium,
Q-Cells, Centrotherm, ou Conergy ont toutes fait faillite aussi rapidement
qu’elles avaient surgi.
En une seule année, 30
000 emplois ont disparu et des dizaines de milliards en capital privé ont été
détruits. « Le seul désaccord des experts des marchés financiers porte sur
le montant : parle-t-on de 30 ou de 50 milliards d’euros ? »
Une région sinistrée de
l’ex-RDA, situés entre Dessau et Leipzig, devait, selon les promoteurs des ENR,
se transformer en t « Temple du Soleil », avec prospérité économique et multitude
d’emplois high-tech. Elle est aujourd’hui dans un état pire qu’avant, et
salariés et investisseurs on fait tintin !
Le SER ne parle évidemment pas de
ce « retournement allemand ». C’est tout de même curieux, ces
secteurs prétendus matures qui s’effondrent lorsque cessent les subventions et
avantages divers dont ils bénéficient !
6) « Au-delà
des bénéfices en matière de lutte contre le changement climatique,
d’indépendance énergétique et de santé publique,
les énergies renouvelables apportent aujourd’hui une contribution essentielle à
l’économie de la France » (SER)
En ce qui concerne la lutte contre le réchauffement
climatique, la consommation du 8 avril exprime le cas typique des conditions
anticycloniques en ce moment :
Pour
la production électrique, en cette période,
la France est championne du monde de la décarbonation grâce au nucléaire
! De façon générale, en France, pour la production
électrique, les ENR ne présentent aucun intérêt climatiques (les émissions de CO2 de l’Allemgane pour la
production électrique sont 8à 10 fois supérieures à celles de la France),
ni économique, ni social (les ménages allemands sont les Européens qui paient
leur électricité le plus cher après le Danemark , 70% de plus qu’en France).
Or pourtant, c’est le secteur dans lequel les ENR tentent
majoritairement de s’imposer et où elles raflent un maximum de subventions !
7) « La mise en place du scénario proposé par le
SER se traduit par une création de valeur supplémentaire de 21 milliards
d’euros sur la période 2019-2028, c’est-à-dire 12 % de valeur en plus par
rapport au scénario PPE. Cette valeur additionnelle provient des filières pour
lesquelles le SER a proposé des objectifs plus ambitieux que ceux du projet de
PPE ; ce sont principalement l’éolien en mer, la méthanisation, le bois énergie
et la géothermie électrique » (SER)
L’éolien en mer est absurde
climatiquement, économiquement, socialement (Jean-Marc Jancovici devant la
Commission Aubert : « « L’éolien offshore aujourd’hui, c’est 25
milliards d’euros qui vont partir dans ce dispositif qui a encore moins
d’intérêt que l’éolien terrestre. S’il y a un truc qu’il faut arrêter tout de
suite, c’est bien ça ! Avec ces 25 milliards d’euros vous avez de quoi payer
6000 euros de prime de conversion du fuel en pompe à chaleur aux quatre
millions de ménages français qui sont chauffés au fuel »
Si le SER prévoit de décarboner à prix d’or, en
massacrant la vie des populations littorales et singulièrement des pêcheurs, ça
va pas le faire !
Cf par
xemple sur ce blog https://vivrelarecherche.blogspot.com/2020/01/petits-problemes-avec-leolien-5-plus.html ; https://vivrelarecherche.blogspot.com/2020/02/leolien-off-shore-avis-de-tempete.html ; https://vivrelarecherche.blogspot.com/2020/01/petits-problemes-avec-leolien-12_22.html
Le bois
énergie peut effectivement se développer, mais de manière
modeste, mais l’Institut national de la
recherche agronomique (Inra) et l’Institut national de l’information
géographique et forestière (IGN) ont déjà attiré l‘attention de leur ministère
de tutelle contre des prélèvements importants de bois à des fins énergétiques
(entraînant éventuellement une augmentation parallèle de la consommation de
bois d’œuvre) pourraient conduire cependant à une baisse du carbone stocké
chaque année dans la forêt. C
Ce serait le cas notamment dans les scenarios 100% gaz
renouvelable de l’Ademe en 2050, qui n’est de ce point de vue, ni écologique,
ni durable
C(cf. l’analyse de France Stratégie, https://www.strategie.gouv.fr/publications/place-gaz-transition-energetique)
Si le SER prévoit de décarboner en massacrant nos forêts,
ça va pas le faire !
La
géothermie ne semble poser aucun problème
Par contre la méthanisation pour
laquelle le SER prévoit un développement important. Les problèmes multiples
posés par la méthanisation ont fait l’objet notamment d’une séance de la
Commission Aubert sur les Energies renouvelables et de nombreux articles très
bien informés notamment sur Bastamag pose, c’est le moins qu’on puisse dire de
nombreux et sérieux problèmes (http://www.assemblee-nationale.fr/15/pdf/cr-cetransene/18-19/c1819046.pdf, https://www.bastamag.net/methanisation-lobby-gaz-vert-biogaz-agriculture-energetique-alimentaire, https://www.bastamag.net/gaz-effet-serre-bilan-carbone-elevages-industriels-incidents-explosion-pollution-eau-controverses-methanisation-biogaz)
J’ai
déjà assez longuement rendu compte des problèmes de la méthanisations ds
plusieurs billets de ce blog
https://vivrelarecherche.blogspot.com/2020/04/ravages-dans-nos-campagnes-apres-les_4.html
https://vivrelarecherche.blogspot.com/2020/04/ravages-dans-nos-campagnes-apres-les.html
Parmi
les problèmes les plus couramment évoqués :
- la sécurité. Jusqu’à 100 tonnes de matières entrantes par jour
(seuil récemment relevé à la demande des producteurs ENR !), On confie
ainsi à quatre ou dix agriculteurs qui
vont avoir suivi une formation de quinze jours une usine de procédés
industriels chimiques nde type Seveso ! Si la France reste relativement
exempte d'accidents graves, selon Roland Fendler, de l'Office fédéral de
l'environnement, l'Allemagne en connaît chaque semaine : « La filière manque de
conscience et de responsabilité par rapport à la matière », déclare-t-il.
Ecoulements, pollutions de ruisseaux, accidents du travail, incendies et
explosions s'y succèdent.
-
les dangers sanitaires : les dégagements de sulfure d’hydrogène, gaz
extrêmement nauséabond et toxique- on lui doit les morts d’animaux et même
d’humains dans des champs d’algues pourrissantes, la contamination
bactériologiques des terrains et nappes phréatiques par les digestats (sur 10 000
tonnes d’intrants, un méthaniseur donne typiquement 1 000 tonnes de gaz, 600 kilogrammes de
méthane et 8000 tonnes de digestat)
-
les nuisances diverses (odeurs, pertes de valeurs drastique des propriétés
alentours, la ronde infernal des intrants- un méthaniseur agricole génère le
passage de 13 000 camions par ans, parfois même la nuit, avec des intrants
venant parfois de plus 800 km et de pays étrangers)
- Un
bénéfice climatique qui va de l’incertain au catastrophique. Le méthane est un gaz à fort effet de serre,
environ vingt-cinq fois plus impactant que le dioxyde de carbone. À 4 % de fuite (ce qui se produit coutramment
en Allemagne), vous perdez tout le bénéfice environnemental du méthaniseur. Et
les digestats solides épandus génèrent
des oxydes d’azotes d’effet de serre 300 fois plus fort que celui du CO2.
Ce sont, de ce point de vue, de très mauvais engrais, ainsi que les digestats
liquides, très lixiviables, qui vont polluer davatge encore mles nappes
phréatiques.
- la concurrence avec les cultures destinées à
l’alimentation. Près de 7 % de la surface agricole allemande est dédiée à la
méthanisation en 2014 (esentiellent du maïs) et l’Allemagne a freiné
brutalement l’extension des méthaniseurs lorsqu’elle s’est apérçu qu’elle était
devenue, pour la première fois, non autosuffisante en céréales…
- le fait que la
méthanisation encourage l’agriculture fortement industrielle au détriment de
l’agriculture raisonnée ou biologique. A
la limite l’agriculteur devient un industriel de la méthanisation, davantage
préoccupé de trouvé des intrants pour son méthaniseur que de ses cultures.
Autant la méthanisation à la ferme qui aide l’agriculteur
à utiliser son énergie et à éliminer ses déchets ne suscite ni questions, ni
opposition, la méthanisation agricole, sur une toute autre échelle, pose de
tels problèmes sérieux et multiples qu’il est difficile de penser qu’elle
connaitra l’expansion que lui prête le Syndicat des Energies Renouvelables.
Ou alors, il faudra faire protéger les installations par
la gendarmerie !!!
Bref, la propagande du SER est imbuvable, elle doit être encore et sans
arrêt dénoncée !
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