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jeudi 11 juin 2020

La Propagande du SER (Syndicat des Energies Renouvelables), ça suffit comme ça !


En pleine crise du Covid, le SER (Syndicat des Energies Renouvelables)  a publié un « Rapport sur l‘évaluation et l’analyse de la contribution des énergies renouvelables à l’économie de la France et de ses territoires », et, en sortie de crise, des propositions pour relancer l’économie. Une magnifique action de propagande qui se traduit par : les énergies renouvelables sont déjà gavées de subventions et d’aides, elles en veulent encore plus !


décryptage et réaction :

1) Un sens certain du contretemps et de l’indécence. L’ARENH

Le moins qu’on puisse dire est que le timing marque un certain sens du contretemps et de l’indécence, puisque le rapport du SER est publié quasiment  en même temps que le rejet par le  Conseil d’Etat de la requête en référé déposée par des concurrents d'EDF « visant à obtenir la suspension de contrats d'approvisionnement en électricité nucléaire à un prix préalablement fixé pour tenir compte de chute de la demande à la suite des mesures de confinement liées à la crise sanitaires. ». Cet avis fait suite et confirme l’avis de la CRE qui avait déjà indiqué » qu'elle n'était pas favorable au déclenchement de la clause de force majeure. »

Il s’agit bien sûr du mécanisme de l’ARENH, qui permet aux fournisseurs alternatifs d’acheter à bas prix de l’électricité nucléaire d‘EDF lorsque le prix marché de l’électricité est élevée et de se tourner vers d’autres sources lorsque ce n’est pas le cas. Comme les temps changent, et rapidement ! En janvier encore, les prix de marché étaient élevés, les concurrents d'EDF se ruaient  sur l'ARENH, il n’y en avait pas assez pour tous et ils trouvaient le système tellement profitable qu’ils engageaient une intense action de lobbying pour augmenter le plafond de l’ARENH, voire le déplafonner totalement.

Je ne reviendrais pas en détail sur cette indécence totale déjà traité dans un précédent blog. Il revient à imposer à EDF et à son nucléaire historique, non seulement de subventionner ses concurrents, mais encore, si cette demande était accordée,  de devenir leur assureur en dernier recours contre la volatilité des marchés. Les fournisseurs alternatifs (attention, il y a des gros, hein, comme Total, Eni, Vattenfall) se comportent comme de véritables passagers clandestins du système électrique : ils vivent de la subvention que constitue l’AReNH, sans prendre le moindre risque et sans investir le moindre centime dans le système électrique français et donc pour la sécurité énergétique des Français. D’instrument censé encourager la construction de nouveaux moyens de production, l’Arenh est devenu un instrument de spéculation jueeuse et sans risque.

Le pire est que certains tribunaux, en première instance, allant contre l’avis de la CRE et du Conseil d’Etat ont donné raison à Total et autres. Bon, le match est pas fini.

Sur l’indécence,cf ; blog précédent et la réaction documentée de la CFE-CGC énergie

2) « Les retombées fiscales et la valeur ajoutée générées par les énergies renouvelables sont bien supérieures aux montants des soutiens publics qui leur sont consacrés. » (SER)

Faux :

Notons déjà dans le rapport un léger biais méthodologique : l’hydroélectricité est embarquée parmi les énergies renouvelables, sans qu’à aucun moment sa contribution actuelle  dans la valeur ajoutée, dans les emplois, dans les importations évités, dans les retombées fiscales et locales ne soit mise en évidence.
L’énergie hydraulique fait certes partie des énergies renouvelables les plus décarbonées, sa rentabilité et son modèle économique ne font aucun doute, mais, comment dire, on ne sache pas que la construction de nouveaux barrages soit l’activité principale des membres du Syndicat des Energies Renouvelables !

Sur l’ensemble du financement des Energies éoliennes et solaires, rappelons les conclusions du rapport de la Cour des Comptes de 2018 :

- «  121 milliards d’euros » C’est le montant du soutien public auquel s’est engagé l’Etat par les contrats signés avant 2017 au bénéfice des producteurs d’électricité d’origine éolienne et photovoltaïque (plus un peu de biométhane).

- Le coût faramineux du soutien à l’électricité photovoltaïque, pour un résultat minable. Ainsi les seuls contrats signés avant 2010 pèseront, au total lorsqu’ils seront arrivés à terme, pas moins de «38,4 milliards d’euros pour les finances publiques»,  pour… 0,7% de la production d’électricité »

- Les contrats de l’éolien vont coûter «40,7 milliards d’euros en 20 ans» pour… «2% de la production française… les appels d’offres pour l’éolien offshore flottant de 2015 pourraient se traduire par un coût de 1,7 milliard pour moins de 100 MW de puissance installée, et 390 GWh par an, soit… 0,07% de la production nationale »

Même si certains chiffres ont été revus marginalement à la baisse, les ordres de grandeur ne sont pas significativement modifiés et jettent un doute important sur la façon assez obscure dont le SER génère et présente les données qu’il utilise.  En particulier, l’éolien off-shore dont le SER demande le développement a vu son prix baisser…parce que les prix de raccordement au réseau, particulièrement importants dans ce cas, seront désormais pris en charge par le réseau et non plus par l’exploitant.

- Jancovici sur l’éolien  offshore : « L’éolien offshore aujourd’hui, c’est 25 milliards d’euros qui vont partir dans ce dispositif qui a encore moins d’intérêt que l’éolien terrestre. S’il y a un truc qu’il faut arrêter tout de suite, c’est bien ça ! Selon sauvons le Climat, le tarif d’achat est de 192 euros /MWh, et il ne baisse pas, auxquels il faut ajouter le coût du raccordement.(NB :  nucléaire historique :32 euros/MWH)

3) « Notre activité est désormais très compétitive sur la plan économique… la compétitivité croissante de l’ensemble des filières renouvelables va permettre de déployer de nouvelles capacités (SER)

Faux !

En fait, le miracle économique des énergies renouvelables, c’est l’ultra subvention et la priorité d’accès au réseau …quel qu’en soit le coût !

Xavier Barbaro, PDG de NEOEN (l’un des plus gros industrlels ENR au niveau international, partenaire de Tesla et membre du SER) a récemment publié dans Les Echos (26 Mars 2020), une interview qui jette un jour cru sur la façon dont les membres du SER font parler les chiffres. Il y affirmait notamment que son activité est « désormais très compétitive sur le plan économique, alors qu'elle était très subventionnée il y a dix ans » et que « grâce à nos contrats de long terme qui fixent le prix de vente de l’électricité produite dans nos centrales pour 10 ou 15,20 ou 25 ans, on a du chiffre d’affaires qui rentre malgré la crise… ». 

Cela lui a valu une réponse assez virulent mais argumentée d’un de ses camarades polytechniciens qui a beaucoup circulé dans la communauté de ceux qui s’intéressent aux problèmes énergétiques (Réponse d'un Polytechnicien à la tribune hors-sol de son camarade, florissant promoteur éolien, https://www.energieverite.com/post/r%C3%A9ponse-d-un-polytechnicien-%C3%A0-la-tribune-hors-sol-de-son-camarade-florissant-promoteur-%C3%A9olien)
« L’économie mondiale est littéralement à l’arrêt ; chaque mois de confinement provoque une contraction de 3 à 4% des PIB ; tu nous expliques que, quoiqu’il arrive, le chiffre d’affaires de ta société est préservé. Cela laisse rêveur, sur quelle planète es-tu ?..

Aujourd’hui, tu nous vends ta production électrique 80 €/ MWh. Dans le même temps, le prix de marché du MWh – indicateur avancé de l’activité économique- s’est effondré passant de 40 €/MWh (octobre 2019) à 20 €/MWh ; il va rester probablement scotché à ces niveaux…
 
De sorte que la subvention dont bénéficie ton produit - ce produit que le client est obligé d’acheter même s’il n’en a pas besoin - est passée de 40 €/MWh (80 € -40 €) à 60 €/MWh (80 €-20 €) : + 50% en quelques mois !

Pour de nombreux ménages, la sortie de crise devra se traduire par un retour aux fondamentaux : se nourrir, se déplacer, se vêtir, pourvoir aux besoins élémentaires des siens ; l’énergie fait effectivement partie des besoins vitaux. 

Les milliards de subvention accordés à ton secteur d‘activité en pure perte par la communauté nationale exsangue devront être réaffectés et c’est tant mieux. » 

PS : Par arrêté en février 2020, la préfète de Charente vient, hélas, de t’autoriser à ériger un site éolien de 15MW à Courcôme. C’est un projet de 20 millions d’euros de matériels importés ; pour le mener à bien, tu as constitué une société (Eoliennes Courcôme) au capital de 5.000 euros ; 5.000 euros risqués face à 20 m€ investis en matériels importés, cela en dit long sur l’effet de levier financier que tu vas rechercher.
Et comme d’habitude, tu dois tabler sur un chiffre d’affaires cumulé sur les 20 ans d’une cinquantaine de millions d’euros subventionné à plus de 70% ».      

Ces chiffres n‘apparaissent absolument pas dans les tableaux présentés par le SER !.

Rappelons également qu’en France, les analystes estiment le coût de l’électricité éolienne à 70 euros/MWh pour les meilleurs parcs éoliens terrestres et 150 €/MWh pour les plus mauvais. En comparaison les coûts du nucléaire historique sont aux alentours de 33 €/MWh, ! soit 100 à 200% de surcoût !!

4) « Les énergies renouvelables représenteront 236 000 emplois (Équivalent temps plein – ETP) directs et indirects en 2028. » (SER)

Propagande !

On pourrait commencer par rappeler que les professionnels de la filière photovoltaïque, par exemple, promettaient en 2007 100.000 emplois d’ici 2020. Il y a eu moins de 4.000.
Ou encore les  230.000 jobs promis en 2007 au moment du Grenelle de l’environnement-il y en a eu 10 fois moins.

Admettons charitablement que le solaire ait connu des difficultés importantes et une concurrence déloyale chinoise . Mais ces scénarios mirobolants sur les emplois appellent un grand nombre de réserves, cf. notamment une étude réalisée par EPSU (European Public Service union) sur l’échec de la  libéralisation de l’énergie :

Les statistiques d’ EurObserv’ER sont qualifiés d’ « inutilisables » – malhonnêtes serait plus approprié - ; entre autres défauts méthodologiques, ils englobent tous types d’emplois et de services, y compris les coiffeurs et les employés de cafés au service des salariés du secteur ! Par ailleurs, impasse est faite sur la nature des emplois directs dans les ENR, qui concernent très majoritairement la fabrication et la construction, et non le fonctionnement, et n’ont donc pas de caractère pérenne »

NB. EurObserv’ER est un consortium spécialisé dans le suivi du développement des énergies renouvelables dans l'Union européenne… l‘appellation peut tromper en faisant officiel et statistique européenne,, mais c’est en fait une officine de propagande pro ENR !)

Quant aux promesses françaises de notre cher SER, il s’agit de promesses d’emplois créées selon un scenario PPE ou PPE renforcé, qui comprend une baisse significative du nucléaire, et qu’il n’y a aucune estimation du bilan emplois créés/emplois détruits.

Concernant le sérieux de ces prévisions d’emplois, dans son rapport sur les ENR de 2018, la Cour des Comptes taclait sévèrement l’Ademe  qui estimait à 79 000 le nombre d’emplois directs liés aux marchés des EnR hors biocarburants sur le territoire national en 2016, soit une hausse de 30 % par rapport à l’année 2006. Le problème ; seuls 15 % (12 000) relèvent toutefois de la fabrication d’équipements et de l’assemblage et peuvent ainsi être considérés comme des emplois industriels et pérennes. Le reste relève essentiellement de la maintenance-exploitation (35 à 45 %) et de l’installation (25 à 30 %) précise la Cour des Comptes, qui ajoute que “les projections du nombre d’emplois attendus du développement des énergies renouvelables sont très variables”.

En effet !

Les syndicats français ont aussi produits leurs propres estimations. La FNME-CGT a rappelé que,  selon l’Ademe, une capacité de production éolienne de 15 GW (celle actuellement installée en France) génère moins de 4 000 emplois, soit moitié moins que l’actuelle production d’électricité dans les centrales à charbon. Ce chiffre  montre à quel point le développement des énergies renouvelables n’est pas le gigantesque gisement d’emplois souvent évoqué.

Surtout, ces emplois sont très subventionnés : 71 milliards d’euros sur la durée de la PPE selon les chiffrages de FO Énergie et Mines.

5) « Une bascule va ainsi s’opérer en 2025, date à laquelle le montant des soutiens publics va commencer à décroître alors que la valeur ajoutée créée par les énergies renouvelables continuera elle d’augmenter. »( SER)

Oui, enfin, il y a un pays où la bascule s’est déjà produite et dont il conviendrait de tirer les enseignements, soit les leçons de l’Energiewende.

En  2016, le gouvernement allemand, jugeant le secteur arrivé à maturité et les subventions trop lourdes pour le contribuable, a modifié ses aides. L'amendement à la loi énergétique allemande (EEG) a supprimé les revenus garantis, et favorisé la mise en concurrence via des appels d'offres. (Auparavant, depuis l’adoption de la loi sur les énergies renouvelables, en 2000, les exploitants d’éoliennes profitent d’un soutien leur assurant vingt ans de revenus garanti)

L’effet a été immédiat ; dans les mois qui ont suivi, 26.000 emplois ont été supprimés dans ce secteur en Allemagne, soit plus que dans le charbon, selon les chiffres publiés par le Bundestag.

Parmi les gros disparus du secteur, signalons Senvion,  entreprise de 4.400 salariés, installée près de Hambourg, qui a annoncé fin août mettre la clé sous la porte, touchée de plein de fouet par l'effondrement du marché allemand en 2016, qui représentait 60% de ses revenus.
Il y avait déjà eu la faillite en 2014 du fabricant d’éoliennes Prokon qui était financé par des « participations citoyennes ». Cette entreprise avait la particularité d’avoir été financé par 75 000 petits investisseurs privés. Elle les avait alléchés avec un investissement présenté comme « éthique », et accompagné d’intérêts élevés (de 6 % à 8 %). Ce dépôt de bilan s’est soldé par de très grosses pertes pour de nombreux petits épargnants et a poussé le gouvernement allemand à demander aux autorités des marchés financiers (Bafin) un contrôle plus strict de ce type d’investissement.

Et pour le solaire, ça a été encore pire. Selon la Fondation Hans Böckler , « Au cours des dernières décennies, aucune autre industrie n’a connu une croissance aussi rapide que celle des panneaux solaires – et aucune ne s’est effondrée aussi rapidement. » Quinze ans ont suffi pour accomplir le cycle.
La Fondation décrit comment de petites start-up se sont transformées en stars des marchés high-tech puis sont devenues insolvables les unes après les autres à partir de 2011. Des entreprises comme Solar Millennium, Q-Cells, Centrotherm, ou Conergy ont toutes fait faillite aussi rapidement qu’elles avaient surgi.

En une seule année, 30 000 emplois ont disparu et des dizaines de milliards en capital privé ont été détruits. « Le seul désaccord des experts des marchés financiers porte sur le montant : parle-t-on de 30 ou de 50 milliards d’euros ? »
Une région sinistrée de l’ex-RDA, situés entre Dessau et Leipzig, devait,  selon les promoteurs des ENR, se transformer en t « Temple du Soleil », avec prospérité économique et multitude d’emplois high-tech. Elle est aujourd’hui dans un état pire qu’avant, et salariés et investisseurs on fait tintin !

Le SER ne parle évidemment pas de ce « retournement allemand ». C’est tout de même curieux, ces secteurs prétendus matures qui s’effondrent lorsque cessent les subventions et avantages divers dont ils bénéficient !

6) « Au-delà des bénéfices en matière de lutte contre le changement climatique, d’indépendance énergétique et de santé publique, les énergies renouvelables apportent aujourd’hui une contribution essentielle à l’économie de la France » (SER)

En ce qui concerne la lutte contre le réchauffement climatique, la consommation du 8 avril exprime le cas typique des conditions anticycloniques en ce moment : 




Pour la production électrique, en cette période,  la France est championne du monde de la décarbonation grâce au nucléaire ! De façon générale, en France, pour la production électrique, les ENR ne présentent aucun intérêt climatiques (les émissions de CO2 de l’Allemgane pour la production électrique sont 8à 10 fois supérieures à celles de la France), ni économique, ni social (les ménages allemands sont les Européens qui paient leur électricité le plus cher après le Danemark , 70% de plus qu’en France).
Or pourtant, c’est le secteur dans lequel les ENR tentent majoritairement de s’imposer et où elles raflent un maximum de subventions !

7) « La mise en place du scénario proposé par le SER se traduit par une création de valeur supplémentaire de 21 milliards d’euros sur la période 2019-2028, c’est-à-dire 12 % de valeur en plus par rapport au scénario PPE. Cette valeur additionnelle provient des filières pour lesquelles le SER a proposé des objectifs plus ambitieux que ceux du projet de PPE ; ce sont principalement l’éolien en mer, la méthanisation, le bois énergie et la géothermie électrique » (SER)

L’éolien  en mer est absurde climatiquement, économiquement, socialement (Jean-Marc Jancovici devant la Commission Aubert : « « L’éolien offshore aujourd’hui, c’est 25 milliards d’euros qui vont partir dans ce dispositif qui a encore moins d’intérêt que l’éolien terrestre. S’il y a un truc qu’il faut arrêter tout de suite, c’est bien ça ! Avec ces 25 milliards d’euros vous avez de quoi payer 6000 euros de prime de conversion du fuel en pompe à chaleur aux quatre millions de ménages français qui sont chauffés au fuel »

Si le SER prévoit de décarboner à prix d’or, en massacrant la vie des populations littorales et singulièrement des pêcheurs, ça va pas le faire !



Le bois énergie peut effectivement se développer, mais de manière modeste, mais l’Institut national de la recherche agronomique (Inra) et l’Institut national de l’information géographique et forestière (IGN) ont déjà attiré l‘attention de leur ministère de tutelle contre des prélèvements importants de bois à des fins énergétiques (entraînant éventuellement une augmentation parallèle de la consommation de bois d’œuvre) pourraient conduire cependant à une baisse du carbone stocké chaque année dans la forêt. C
Ce serait le cas notamment dans les scenarios 100% gaz renouvelable de l’Ademe en 2050, qui n’est de ce point de vue, ni écologique, ni durable

Si le SER prévoit de décarboner en massacrant nos forêts, ça va pas le faire !

La géothermie ne semble poser aucun problème

Par contre la méthanisation pour laquelle le SER prévoit un développement important. Les problèmes multiples posés par la méthanisation ont fait l’objet notamment d’une séance de la Commission Aubert sur les Energies renouvelables et de nombreux articles très bien informés notamment sur Bastamag pose, c’est le moins qu’on puisse dire de nombreux et sérieux  problèmes (http://www.assemblee-nationale.fr/15/pdf/cr-cetransene/18-19/c1819046.pdf, https://www.bastamag.net/methanisation-lobby-gaz-vert-biogaz-agriculture-energetique-alimentaire, https://www.bastamag.net/gaz-effet-serre-bilan-carbone-elevages-industriels-incidents-explosion-pollution-eau-controverses-methanisation-biogaz)

J’ai déjà assez longuement rendu compte des problèmes de la méthanisations ds plusieurs billets de ce blog
https://vivrelarecherche.blogspot.com/2020/04/ravages-dans-nos-campagnes-apres-les_4.html
https://vivrelarecherche.blogspot.com/2020/04/ravages-dans-nos-campagnes-apres-les.html

Parmi les problèmes les plus couramment évoqués :

 - la sécurité. Jusqu’à  100 tonnes de matières entrantes par jour (seuil récemment relevé à la demande des producteurs ENR !), On confie ainsi  à quatre ou dix agriculteurs qui vont avoir suivi une formation de quinze jours une usine de procédés industriels chimiques nde type Seveso ! Si la France reste relativement exempte d'accidents graves, selon Roland Fendler, de l'Office fédéral de l'environnement, l'Allemagne en connaît chaque semaine : « La filière manque de conscience et de responsabilité par rapport à la matière », déclare-t-il. Ecoulements, pollutions de ruisseaux, accidents du travail, incendies et explosions s'y succèdent.

- les dangers sanitaires : les dégagements de sulfure d’hydrogène, gaz extrêmement nauséabond et toxique- on lui doit les morts d’animaux et même d’humains dans des champs d’algues pourrissantes, la contamination bactériologiques des terrains et nappes phréatiques par les digestats (sur 10 000 tonnes d’intrants, un méthaniseur donne typiquement  1 000 tonnes de gaz, 600 kilogrammes de méthane et 8000 tonnes de digestat)

- les nuisances diverses (odeurs, pertes de valeurs drastique des propriétés alentours, la ronde infernal des intrants- un méthaniseur agricole génère le passage de 13 000 camions par ans, parfois même la nuit, avec des intrants venant parfois de plus 800 km et de pays étrangers)

- Un bénéfice climatique qui va de l’incertain au catastrophique. Le méthane est un gaz à fort effet de serre, environ vingt-cinq fois plus impactant que le dioxyde de carbone.  À 4 % de fuite (ce qui se produit coutramment en Allemagne), vous perdez tout le bénéfice environnemental du méthaniseur. Et les digestats solides  épandus génèrent des oxydes d’azotes d’effet de serre 300 fois plus fort que celui du CO2. Ce sont, de ce point de vue, de très mauvais engrais, ainsi que les digestats liquides, très lixiviables, qui vont polluer davatge encore mles nappes phréatiques.

- la concurrence avec les cultures destinées à l’alimentation. Près de 7 % de la surface agricole allemande est dédiée à la méthanisation en 2014 (esentiellent du maïs) et l’Allemagne a freiné brutalement l’extension des méthaniseurs lorsqu’elle s’est apérçu qu’elle était devenue, pour la première fois, non autosuffisante en céréales…

 - le fait que la méthanisation encourage l’agriculture fortement industrielle au détriment de l’agriculture raisonnée ou  biologique. A la limite l’agriculteur devient un industriel de la méthanisation, davantage préoccupé de trouvé des intrants pour son méthaniseur que de ses cultures.
Autant la méthanisation à la ferme qui aide  l’agriculteur à utiliser son énergie et à éliminer ses déchets ne suscite ni questions, ni opposition, la méthanisation agricole, sur une toute autre échelle, pose de tels problèmes sérieux et multiples qu’il est difficile de penser qu’elle connaitra l’expansion que lui prête le Syndicat des Energies Renouvelables.

Ou alors, il faudra faire protéger les installations par la gendarmerie !!!

Bref, la propagande du SER est imbuvable, elle doit être encore et sans arrêt dénoncée !

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