Extraits :
1) La fin de la procrastination : « Le président de la
République, Emmanuel Macron, a, le 10février 2022, par un retournement qui
semblait inimaginable il y a peu de temps, annoncé, à côté d’une politique de
soutien à 1'énergie éolienne en mer et à 1'énergiephotovoltaïque, un grand
programme nucléaire civil pour notre pays. Celui-ci prévoit, d'une part, la
construction de 6 réacteurs pour 2035 et 1'étude de 8 réacteurs supplémentaires
pour 2040 ; d'autre part, la prolongation au-delà de cinquante ans des
réacteurs existants, après l’accord de l’Autorité de Sécurité nucléaire (ASN).
Il était urgent qu’une telle décision soit prise, après des années de procrastination…Le
programme qui vient d'être annoncé est assez précisément ce que préconisait l'Académie
des sciences le 8 juillet 2021 dans un avis suivant la publication d'un rapport
intitulé «Considérations sur l'électronucléaire actuel et futur» (https://vivrelarecherche.blogspot.com/2021/07/avis-de-lacademie-des-sciences-8-mai.html)
2) Ce n’est pas
remplacer le nucléaire par les ENR qui
nous permettra de répondre au défi climatique : « L'actualité de la question
nucléaire est d'abord liée à la nécessité de définir pour l'avenir un mix
électrique le moins émetteur de gaz à effet de serre. L'énergie nucléaire est
la source d'énergie la moins carbonée à notre disposition, ce qui explique pourquoi
les pays qui l'ont adoptée, en la combinant à1'énergie hydraulique, comme la France
ou la Suède, sont les plus vertueux sur le plan des émissions de CO2. Avec une énergie électrique décarbonée à plus
de 90%, nous ne ferons jamais mieux, et ce n’est évidemment pas en remplaçant notre
énergie nucléaire par des énergies éoliennes et solaire, cette dernière significativement
plus carbonée, que nous améliorerons ce record. Dans ces conditions, il n'est pas
étonnant d'observer une évolution de l'opinion sur la place du nucléaire dans
la production électrique, de récents sondages montrant que presque 60% des Français
y sont favorables. »
3) un scénario 100%
ENR n’est pas tenable
« Ce qui est de mieux en mieux compris, également, c'est que la perspective
d'un mix électrique très largement dominé par des énergies renouvelables
intermittentes (et c'est encore plus vrai lorsque c'est à 100 %), dans le
contexte d’une électrification croissante d’un grand nombre de secteurs (transport,
habitat, industrie) à l'horizon 2050, n'est pas tenable, notamment en raison
des risques sérieux d’insécurité d'approvisionnement électrique que de tels
scénarios font prendre. C'est exactement ce que disait le rapport remis au
gouvernement français, le 21 janvier 2021, par RTE.. »
4) Problème de l’intermittence
et du stockage intersaisonnier :
« Tout d'abord, il faut disposer de sources d'énergie mobilisables et
décarbonées pour compenser l'intermittence de l’éolien et du solaire. Or, la
seule source mobilisable et décarbonée est 1’énergie nucléaire. Cette problématique
est bien illustrée par l’expérience des pays, comme l'Allemagne, qui se
dénucléarisent et sont de plus en plus dépendants des énergies intermittentes :
ils assurent leur approvisionnement électrique avec des centrales thermiques
(charbon et gaz)…
En
second lieu, il faut disposer de capacités de stockage d'énergie (de type batteries
électriques et hydrogène) à très grande échelle, une perspective encore très
lointaine en raison des contraintes scientifiques et technologiques. Dans un article
récemment publié dans les « Comptes rendus» de l'Académie des sciences, nous
avons évalué la quantité d'énergie annuelle qu'il faudrait stocker, dans les moments
d'excès d'énergies solaire et éolienne, pour la redonner au réseau dans les périodes
de défaut de ces énergies. Dans un scénario avec 100 % de renouvelables, cette
quantité dépasse la centaine de térawattheures (TWh) quand elle est aujourd'hui
d'environ l0 TWh, assurée pour l'essentiel (7 TWh) par les Step (stations de transfert
d'énergie par pompage). Cette étude montre également que le problème majeur est
le stockage intersaisonnier, qui ne pourrait être dans l'état actuel des
technologies assuré que par l’hydrogène. Malheureusement, la technologie
Power-to-112-to-Power n’a qu'un très faible rendement de 25% »
La
troisième condition est la stabilisation de la fréquence du système électrique,
qui ne peut pas être assurée avec une production exclusivement éolienne et
solaire… »
NB :
sur ces questions et le développement du
réseau, voir Rapport IEA/RTE : Conditions et prérequis en matière de
faisabilité technique pour un système électrique avec une forte proportion
d’énergies renouvelables à l‘horizon 2050, https://vivrelarecherche.blogspot.com/2021/02/rapport-iearte-conditions-et-prerequis.html
5) Le nucléaire, un
atout majeur pour l’avenir :
« Pour toutes ces raisons, l'énergie nucléaire est, pour la France, un outil
majeur de sécurisation de l'approvisionnement électrique…Il est urgent en effet
de relancer une industrie nucléaire française, la troisième filière derrière
l’aéronautique et l'automobile, qui a montré sa capacité à fournir au pays sur
le long terme une électricité bon marché, une sécurité d’approvisionnement et
une indépendance énergétique. Elle contribuera à réussir la nécessaire
électrification et décarbonation du monde de demain »
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