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lundi 10 novembre 2014

L’ambassadeur Long Ma


Il s’appelle Long Ma, ou « esprit du cheval dragon - longma jingshen (龙马精神)». Il mesure 13 m de long et 12m de haut – 16 m. avec ses ailes déployées. Son poids est de 45 tonnes. La créature est contrôlée par des équipements et un système électronique avancés. Long Ma  peut marcher aussi capable galoper, se cabrer, se coucher. De la fumée sort de ses naseaux, et parfois même du feu, respire, crie, tire la langue. Une quinzaine de manipulateurs, suspendus sur ces flancs ou sur son dos, le fait mouvoir.
Long Ma est la dernière création de la compagnie nantaise La Machine, avec le soutien technique de la société chinoise Gehua. La Machine est une compagnie de théâtre de rue née en 1999 et dirigée par François Delaroziere et qui est surtout renommée pour  ses constructions et ses spectacles de marionnettes géantes spectaculaires, inventives, poétiques. Basée à Nantes, connue mondialement, elle a été choisie suite à un voyage en France du Président Chinois Xi Jinping sur proposition de Jean-Marc Ayrault, pour imaginer ue commémoration originale du cinquantenaire de l’établissement des relations diplomatiques entre la France et la République Populaire de Chine. Long Ma a été acquis par un mécène chinois, transporté à Pékin en  Antonov, et s’est donné en représentation aux Pékinois, devant le stade olympique en nid d’oiseau, en présence de Laurent Fabius et de son homologue chinois Wang Yi.
Il y a une vraie volonté et une action dynamique, coordonnée, intelligente de la part du Ministre des Affaires étrangères de mener une diplomatie culturelle, artistique, technique, scientifique (objet d’un rapport récent sur lequel je reviendrai. Long Ma est un ambassadeur de poids  d’un certain savoir-faire français. Il était accompagné d’un buste de Prosper Gicquel (1835–1886), officier naval français qui commença par combattre les Chinois lors de la guerre de l’opium, puis devint le directeur européen du projet de l'Arsenal de Fuzhou, dont l’objectif était de créer une flotte chinoise moderne de bateaux de guerre et de transport, et d'éduquer les techniciens chinois aux techniques européennes. Les Chinois en ont profité pour faire savoir qu’ils seraient éventuellement intéressé par du matériel militaire français… sauf que, depuis 1989, un embargo européen interdit les ventes d’armes à la Chine.
Ainsi, la France assure une partie prépondérante des dépenses militaires, des interventions, des sacrifices de la politique militaire européenne, mais ne peut rentabiliser ses efforts en exportant des matériels militaires en Chine. Encore un effort pour une vraie diplomatie indépendante ?
 

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