Il s’appelle Long Ma, ou « esprit
du cheval dragon - longma jingshen (龙马精神)».
Il mesure 13 m de long et 12m de haut – 16 m. avec ses ailes déployées. Son
poids est de 45 tonnes. La créature est contrôlée par des équipements et un
système électronique avancés. Long Ma peut marcher aussi capable galoper, se cabrer,
se coucher. De la fumée sort de ses naseaux, et parfois même du feu, respire,
crie, tire la langue. Une quinzaine de manipulateurs, suspendus sur ces flancs
ou sur son dos, le fait mouvoir.
Long Ma est la dernière création de la
compagnie nantaise La Machine, avec le soutien technique de la société chinoise
Gehua. La Machine est une compagnie de théâtre de rue née en 1999 et dirigée
par François Delaroziere et qui est surtout renommée pour ses constructions et ses spectacles de
marionnettes géantes spectaculaires, inventives, poétiques. Basée à Nantes,
connue mondialement, elle a été choisie suite à un voyage en France du
Président Chinois Xi Jinping sur proposition de Jean-Marc Ayrault, pour
imaginer ue commémoration originale du cinquantenaire de l’établissement des
relations diplomatiques entre la France et la République Populaire de Chine. Long
Ma a été acquis par un mécène chinois, transporté à Pékin en Antonov, et s’est donné en représentation aux
Pékinois, devant le stade olympique en nid d’oiseau, en présence de Laurent
Fabius et de son homologue chinois Wang Yi.
Il y a une vraie volonté et une action
dynamique, coordonnée, intelligente de la part du Ministre des Affaires
étrangères de mener une diplomatie culturelle, artistique, technique,
scientifique (objet d’un rapport récent sur lequel je reviendrai. Long Ma est
un ambassadeur de poids d’un certain
savoir-faire français. Il était accompagné d’un buste de Prosper Gicquel (1835–1886),
officier naval français qui commença par combattre les Chinois lors de la
guerre de l’opium, puis devint le directeur européen du projet de l'Arsenal
de Fuzhou, dont l’objectif était de créer une flotte chinoise
moderne de bateaux de guerre et de transport, et d'éduquer les techniciens
chinois aux techniques européennes. Les Chinois en ont profité pour faire savoir
qu’ils seraient éventuellement intéressé par du matériel militaire français…
sauf que, depuis 1989, un embargo européen interdit les ventes d’armes à la
Chine.
Ainsi, la France assure une partie prépondérante
des dépenses militaires, des interventions, des sacrifices de la politique
militaire européenne, mais ne peut rentabiliser ses efforts en exportant des
matériels militaires en Chine. Encore un effort pour une vraie diplomatie
indépendante ?
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