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mardi 22 novembre 2016

Défendre l’Europe ? Moi, je veux bien, mais est-elle défendable ?

Des "scandales" bien ciblés

La  chronique européenne nous offre deux incroyables « scandales » qui ont fait l’objet pour une fois de la plus grande diligence de la part des autorités européennes. Ainsi, l’Office européen de lutte antifraude (Olaf) a demandé en août au Parlement européen de lancer une procédure de recouvrement à l’encontre de Marine Le Pen pour  une somme de 339 946 euros. Il s’agit de la rétribution de deux assistants parlementaires qui auraient travaillé essentiellement comme permanents pour le FN ; l’un,  embauché comme assistant local, était en fait son garde du corps, lequel était supposé rester dans la circonscription de Mme Le Pen, et non assurer sa protection à Bruxelles et Strasbourg ; l’autre était son assistante parlementaire européenne entre 2010 et 2016, un contrat équivalent à celui d'un fonctionnaire européen qui, selon les enquêteurs de l’Olaf, n’était pas compatible avec ses responsabilités au FN. Bref, au contraire du précédent, elle aurait dû être davantage à Bruxelles et Strasbourg plutôt qu’à Paris.

L’autre « scandale » concerne Le Parti du peuple, formation  danoise anti-immigration et eurosceptique. Son leader européen Morten Messerschmidt a écrit un livre dénonçant la fraude aux subventions européennes et le gaspillage de l’argent des contribuables. Or l’impression de l’ouvrage a été financée par les fonds européens attribués au Parti du Progrès. Le Parti du Progrès s'est aussi vu réclamer par le Parlement Européen 400.000 euros dont plus de la moitié aurait été utilisée pour financer la campagne du référendum de 2015 sur la possibilité (opt out ) de ne pas participer à certaines politiques européennes et leur campagne législatives…

On ne peut qu’être assez confondu par ces attaques extrêmement ciblées contre des partis hostiles à l’‘Europe institutionnelle actuelle (rien, nada, nichts, niente… d’équivalent à reprocher à d’autres partis ?), mais rappelons tout de même que la démocratie impose de permettre à tous les partis légaux de concourir à l’expression du suffrage universel et à la vie politique, même si l’on ne partage pas leurs options. Et qu’il ne manquait plus aux institutions européennes que de se comporter vis-à-vis de leurs opposants en  Erdogan, (celui du début, avant que ça s’aggrave…)
Pendant ce temps-là, la Commission ne cesse de s’enfoncer dans les eaux boueuses des conflits d’intérêts, voire de la corruption, un problème récurrent au moins depuis la reconversion du Commissaire européen Mac Sharry qui rejoignit l’agrobusiness après avoir mis en en place la Politique Agricole Commune ; citons plus récemment l’ancien président Barroso rejoignant Goldman Sachs, le maltais John Dali contraint à la démission pour une sombre affaire d’influence des lobbies du tabac,  les comptes bahaméens de l’ex commissaire à la concurrence Nelly Kroes, l’utilisation de l’avion privé d’un homme d’affaire allemand par le Commissaire allemand à l’économie numérique Oettinger,.

Je reçois régulièrement les mails de l’association  Sauvons l’Europe. Et pour ce magnifique projet qui aurait dû être celui de notre génération, il semble que nous en soyons en effet là, sauver ce qui peut l’être. Mais pour défendre les institutions européennes, encore faudrait-il qu’elles soient défendables.

A quand, réellement, de nouveaux grands projets  européens ?


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