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jeudi 23 mai 2019

Jours de Colère- Mai 2019


Les otages du Burkina-Faso : fallait-il les accueillir ?

Macron voulait, comme malheureusement  tout président, ses otages libérés, et les accueillir au pied de l’avion et il l’a fait. Sauf que l’opération s’est vraiment mal passée, puisqu’elle a entraîné la mort de Cédric de Pierrepont et Alain Bertoncello, tous deux officiers mariniers au sein du commandement des opérations spéciales, membres du prestigieux commando Hubert de la Marine nationale, tués lors de l’opération. Une opération ordonnée par Emmanuel Macron, ce qui lui revenait en tant que Chef des Armées.
C’est une responsabilité terrible ; si on ne peut reprocher au Président de la République d’avoir pris cette décision, on peut et on doit exiger, compte-tenu de son résultat, une réflexion sur son bien-fondé, sa rapidité, les conditions qui peuvent expliquer son échec de façon à éviter de le reproduire. Ce n’est pas attenter au rôle du président de la République que de s’assurer que ce type de décision terrible est pris dans les meilleures conditions, et ce devrait être le rôle de l’opposition que de demander une Commission d’Enquête.

Compte-tenu des faits, Macron devait-il accueillir solennellement les otages libérés ? Il l’a certes fait avec sobriété, mais on peut quand même penser qu’il aurait dû s’abstenir d’un geste qui devait être réservé à saluer un succès et une célébration sans tâche, et que l’intégralité des hommages auraient en ce cas dû être réservés aux deux militaires  qui ont donné leur vie».

Signalons le silence de Florence Parly, la ministre de la défense sur ce sujet, et le courage de Jean-Yves Le Drian, qui n’est pourtant plus à la Défense, et qui a rappelé que  «la plus grande précaution doit être prise dans ces régions pour éviter que de tels enlèvements n’aient lieu et pour éviter des sacrifices de nos soldats (…). Il faut que tous ceux qui veulent faire du tourisme dans ces pays s’informent auparavant». C’était une parole nécessaire un langae de responsabilité, qu’il est seul à avoir tenu. Le seul.

Rappelons aussi que Sophie Petronin, installée à Gao depuis 2004 où elle s’occupe d’une organisation aidant les enfants souffrant de malnutrition, a été enlevée par des groupes islamistes le 24 décembre 2016- il y a maintenant 2 ans et demi ! Elle est agée de 76 ans et est atteinte d’un cancer, son état de santé est mauvais. Son fils Sébastien Chadaud Pétronin estime que M. Macron lui a manifesté « le même mépris que celui qu'il a affiché face aux Gilets jaunes ». Il a regretté que le Quai d'Orsay n'ait pas donné suite à la proposition des ravisseurs de libérer sa mère en novembre 2018. Le 26 décembre 2018, Sébastien Chadaud Pétronin indique à RTL au sujet de sa mère que les ravisseurs "ne veulent pas la garder" en raison de son état de santé qui se détériore et qu'Emmanuel Macron est "le seul à avoir le pouvoir de vie et de mort sur ma mère". Autre déclaration, antérieure : « M. Macron a le droit de sacrifier l'otage, en sa qualité de chef des armées, mais le sacrifice est la résultante d'un refus de négociation. Donc il a aussi un devoir de transparence, et je crois que dans la situation d'urgence, où on a tous peur qu'elle soit en train de mourir, s'il y a refus de négociation, je pense qu'il est temps maintenant de l'acter. »

Lors de la cérémonie d’hommage aux deux militaires tués en opération, Cédric de Pierrepont et Alain Bertoncello, M. Macron a mentionné le nom de Sophie Pétronin, indiquant que « La France ne l’oublie pas ». On en est heureux, mais tout de même cela fait très longtemps qu’elle est aux mains de ses geôliers. Ce n’est surement pas facile, mais le moins qu’on puisse dire est que M Macron n’a pas été très heureux jusqu’à présent en de domaine. Ou incompétent, indifférent et aventureux

Et encore Notre Dame

Le projet de loi pour la restauration de Notre-Dame a été adopté par l’Assemblée nationale par une très large majorité, LREM votant à nouveau en bloc comme des Playmobil pour ce qui est une loi d’exception qui suscite de larges inquiétudes.

Le texte contient deux dispositifs qui passent difficilement : la création d’un nouvel établissement public dédié (article 8) et l’habilitation donnée au gouvernement pour mener le chantier par ordonnances (article 9). En commission, l’un et l’autre article ont fait l’objet d’amendements de suppression. Dans l’hémicycle, même alarme. «Notre conviction, chez Les Républicains, c’est qu’il n’est pas utile de voter une loi d’exception pour atteindre nos objectifs», a dit Brigitte Kuster. «Vous nous demandez de vous donner un chèque en blanc pour déroger à la réglementation de l’environnement, de la protection du patrimoine, aux modalités de la participation du public, au code des marchés publics» et même aux règles d’urbanisme.

Rien que cela !

Adieu  les règles du code du patrimoine, adieu l’archéologie préventive, adieu le code de l’urbanisme, adieu le code de la commande publique (il y en a qui vont pouvoir gagner beaucoup d’argent à ses copains), adieu le contrôle des Bâtiments de France…
Pour peindre les volets de votre maison à 100 mètres de l’église ou du château il vous faut, et c’est heureux, l’autorisation des Bâtiments de France, mais pour Notre Dame, Macron va pouvoir faire absolument tout ce qu’il veut, sans limites…

Plus d’un millier de conservateurs, professeurs d’histoire de l’art, architectes viennent de signer une tribune dans le Figaro pour demander au président de la République d’éviter la « précipitation » dans la restauration et de le faire dans les règles de protection du patrimoine.
« N’effaçons pas la complexité de la pensée qui doit entourer ce chantier derrière un affichage d’efficacité… Il faut prendre le « temps de trouver le bon chemin et alors, oui, fixons un délai ambitieux pour une restauration exemplaire ».

Même les très gentils et plutôt macroniens Stéphane Bern et Jack Lang se sont émus : Stéphane Bern et Jack Lang inquiets pour la reconstruction de Notre-Dame. Stéphane Bern : « Cela nous inquiète. Le risque est de créer des précédents. Il y a beaucoup de précipitation. Les lois d'exception, ça m'angoisse toujours. Il ne faut pas confondre vitesse et précipitation", a déclaré l'animateur de télévision. Les donateurs veulent la reconstruction de la cathédrale à l'identique. Et il faut se garder des starchitectes qui veulent laisser leur nom sur ce bâtiment. Un peu d'humilité est requise devant 850 ans d'histoire »…. » . Jack Lang : « Ma seule réserve porte sur la liberté qui serait accordée de s'affranchir des règles du marché public,  inutiles pour réaliser un grand chantier comme Notre-Dame. L'ex-ministre a par ailleurs reconnu s'interroger sur « l'adéquation d'un concours international d'architectes au projet de rénovation de la flèche de la cathédrale. »

Rien à faire, Macron veut sa loi d’exception,  une reconstruction en cinq ans, en envoyant sur les roses ( les rosaces ?) les conservateurs du patrimoine, une cathédrale « plus belle encore », un « geste architectural contemporain pour la reconstruction de la flèche »

Donc, on peut être inquiet. Très ! Ce type aura vraiment tout détruit….

Une petite dernière : un amendement proposait qu'il n'y ait pas de publicité sur le chantier, sachant qu’il y aura suffisamment d’argent pour le financer. Eh bien non : rapporteur et ministre avis défavorable, députés godillots LREM  votent contre ! Allez, les Play mobil

Campagne européenne : le scandale d’Ibiza   Heinz-Christian Strache.

Oh, le bienvenu scandale, le leader de la droite nationale autrichienne, Starche, donc, filmé dans une villa aux Baléares an train de discuter avec la fausse fille d’un faux oligarque russe, et lui indiquant comment financer son parti en dehors des procédures prévues par la loi, répondant favorablement à sa proposition de prendre financièrement, puis politiquement le contrôle du principal journal de gauche, lui promettant en retour des contrats dans les travaux publics  pour la supposée firme de son supposé oligarque de père.

Diffusion de la bande vidéo pendant la campagne électorale, immense scandale, démission de Strache, chute du gouvernement autrichien et de la coalition conservateurs, droite nationale, meeting unitaire des droites européennes un peu gâché.

Bon l’imbécillité valant punition, Strache devra, au moins un certain temps, mettre de côté sa carrière politique, ce qu’il a fait en démissionnant aussi de la direction du FPO.

Maintenant, quelques remarques :

1) Vous prenez un Strache convenablement et même plus alcoolisé dans une boite de nuit d’Ibiza, vous lui faites croire qu’une superbe blonde, allure de mannequin et  fille d’oligarque russe flashe pour lui, vous l’emmenez dans sa prétendue villa  bourrée ( la villa, pas Strache, quoique) de micros et de caméra et…vous lui faites dire n’importe quoi !

Oh, c’est ça maintenant les méthodes des démocrates, de ceux qui donnent sans arrêt des leçons de démocratie aux « illibéraux » ! Mazette, ça promet !

2) Comme oligarque il n’y  avait pas, corruption il n’y a pas eu, et tout est resté au stade de délire alcoolisé, sans le moindre début de réalisation. Finalement, le seul délit qui ait été commis est celui  d’enregistrement clandestin, de diffusion d’enregistrement clandestin et de provocation à divers délits… et peut-être un poil de conduite alcoolique ou indécente. C’est une remarque que je n’ai pas beaucoup lue.

3) Les réalités politiques étant ce qu’elles sont, je suis prêt à parier que cela n’aura qu’un effet limité et temporaire sur le vote en faveur de FPO. Et sans compter l’écœurement que de telles méthodes peuvent susciter.

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