Les otages du
Burkina-Faso : fallait-il les accueillir ?
Macron voulait, comme malheureusement tout président, ses otages libérés, et les
accueillir au pied de l’avion et il l’a fait. Sauf que l’opération s’est
vraiment mal passée, puisqu’elle a entraîné la mort de Cédric
de Pierrepont et Alain Bertoncello, tous deux officiers mariniers au sein du
commandement des opérations spéciales, membres du prestigieux commando Hubert
de la Marine nationale, tués lors de l’opération. Une opération ordonnée par
Emmanuel Macron, ce qui lui revenait en tant que Chef des Armées.
C’est une responsabilité terrible ; si on ne
peut reprocher au Président de la République d’avoir pris cette décision, on
peut et on doit exiger, compte-tenu de son résultat, une réflexion sur son
bien-fondé, sa rapidité, les conditions qui peuvent expliquer son échec de
façon à éviter de le reproduire. Ce n’est pas attenter au rôle du président de
la République que de s’assurer que ce type de décision terrible est pris dans
les meilleures conditions, et ce devrait être le rôle de l’opposition que de
demander une Commission d’Enquête.
Compte-tenu des faits, Macron devait-il accueillir
solennellement les otages libérés ? Il l’a certes fait avec sobriété, mais
on peut quand même penser qu’il aurait dû s’abstenir d’un geste qui devait être
réservé à saluer un succès et une célébration sans tâche, et que l’intégralité
des hommages auraient en ce cas dû être réservés aux deux
militaires qui ont donné leur vie».
Signalons le silence de
Florence Parly, la ministre de la défense sur ce sujet, et le courage de Jean-Yves
Le Drian, qui n’est pourtant plus à la Défense, et qui a rappelé que «la plus grande précaution doit être prise
dans ces régions pour éviter que de tels enlèvements n’aient lieu et pour éviter des
sacrifices de nos soldats (…). Il faut que tous ceux qui
veulent faire du tourisme dans ces pays s’informent auparavant». C’était une
parole nécessaire un langae de responsabilité, qu’il est seul à avoir tenu. Le
seul.
Rappelons aussi que Sophie Petronin, installée à
Gao depuis 2004 où elle s’occupe d’une organisation aidant les enfants souffrant
de malnutrition, a été enlevée par des groupes islamistes le 24 décembre 2016-
il y a maintenant 2 ans et demi ! Elle est agée de 76 ans et est atteinte
d’un cancer, son état de santé est mauvais. Son fils Sébastien Chadaud Pétronin
estime que M. Macron lui a manifesté « le même mépris que celui qu'il a affiché
face aux Gilets jaunes ». Il a regretté que le Quai d'Orsay n'ait pas
donné suite à la proposition des ravisseurs de libérer sa mère en novembre 2018.
Le 26 décembre 2018, Sébastien Chadaud Pétronin indique à RTL au sujet de sa
mère que les ravisseurs "ne veulent pas la garder" en raison de son
état de santé qui se détériore et qu'Emmanuel Macron est "le seul à avoir
le pouvoir de vie et de mort sur ma mère". Autre déclaration,
antérieure : « M. Macron a le droit de sacrifier l'otage, en sa
qualité de chef des armées, mais le sacrifice est la résultante d'un refus de
négociation. Donc il a aussi un devoir de transparence, et je crois que dans la
situation d'urgence, où on a tous peur qu'elle soit en train de mourir, s'il y
a refus de négociation, je pense qu'il est temps maintenant de l'acter. »
Lors de la cérémonie d’hommage aux deux militaires
tués en opération, Cédric de Pierrepont et Alain
Bertoncello, M. Macron a mentionné le nom de Sophie Pétronin, indiquant
que « La France ne l’oublie pas ». On en est heureux, mais tout de
même cela fait très longtemps qu’elle est aux mains de ses geôliers. Ce n’est
surement pas facile, mais le moins qu’on puisse dire est que M Macron n’a pas
été très heureux jusqu’à présent en de domaine. Ou incompétent, indifférent et
aventureux
Et
encore Notre Dame
Le projet de loi pour la restauration de Notre-Dame a été
adopté par l’Assemblée nationale par une très large majorité, LREM votant à
nouveau en bloc comme des Playmobil pour ce qui est une loi d’exception qui suscite de larges inquiétudes.
Le texte contient deux dispositifs qui passent difficilement
: la création d’un nouvel établissement public dédié (article 8) et
l’habilitation donnée au gouvernement pour mener le chantier par ordonnances
(article 9). En commission, l’un et l’autre article ont fait l’objet
d’amendements de suppression. Dans l’hémicycle, même alarme. «Notre conviction,
chez Les Républicains, c’est qu’il n’est pas utile de voter une loi d’exception
pour atteindre nos objectifs», a dit Brigitte Kuster. «Vous nous demandez de
vous donner un chèque en blanc pour déroger
à la réglementation de
l’environnement, de la protection du patrimoine, aux modalités de la
participation du public, au code des marchés publics» et même aux règles
d’urbanisme.
Rien que cela !
Adieu les règles du code du
patrimoine, adieu l’archéologie préventive, adieu le code de l’urbanisme, adieu
le code de la commande publique (il y en a qui vont
pouvoir gagner beaucoup d’argent à ses copains), adieu le contrôle des
Bâtiments de France…
Pour peindre les volets de votre maison à 100 mètres de
l’église ou du château il vous faut, et c’est heureux, l’autorisation des
Bâtiments de France, mais pour Notre Dame, Macron va pouvoir faire absolument
tout ce qu’il veut, sans limites…
Plus d’un millier de conservateurs, professeurs
d’histoire de l’art, architectes viennent de signer une tribune dans le Figaro
pour demander au président de la République d’éviter la « précipitation » dans
la restauration et de le faire dans les règles de protection du patrimoine.
« N’effaçons pas la complexité de la pensée qui doit
entourer ce chantier derrière un affichage d’efficacité… Il faut prendre le «
temps de trouver le bon chemin et alors, oui, fixons un délai ambitieux pour
une restauration exemplaire ».
Même les très gentils et plutôt macroniens Stéphane Bern
et Jack Lang se sont émus : Stéphane Bern et Jack Lang inquiets pour la
reconstruction de Notre-Dame. Stéphane Bern : « Cela nous inquiète.
Le risque est de créer des précédents. Il y a beaucoup de précipitation. Les
lois d'exception, ça m'angoisse toujours. Il ne faut pas confondre vitesse et
précipitation", a déclaré l'animateur de télévision. Les donateurs veulent
la reconstruction de la cathédrale à l'identique. Et il faut se garder des
starchitectes qui veulent laisser leur nom sur ce bâtiment. Un peu d'humilité
est requise devant 850 ans d'histoire »…. » . Jack Lang :
« Ma seule réserve porte sur la liberté qui serait accordée de s'affranchir
des règles du marché public, inutiles
pour réaliser un grand chantier comme Notre-Dame. L'ex-ministre a par ailleurs
reconnu s'interroger sur « l'adéquation d'un concours international
d'architectes au projet de rénovation de la flèche de la cathédrale. »
Rien à faire, Macron
veut sa loi d’exception, une
reconstruction en cinq ans, en envoyant sur les roses ( les rosaces ?) les
conservateurs du patrimoine, une cathédrale « plus belle encore », un « geste
architectural contemporain pour la reconstruction de la flèche »
Donc, on peut être inquiet. Très ! Ce type aura
vraiment tout détruit….
Une petite dernière : un amendement
proposait qu'il n'y ait pas de publicité sur le chantier, sachant qu’il y aura
suffisamment d’argent pour le financer. Eh bien non : rapporteur et ministre
avis défavorable, députés godillots LREM
votent contre ! Allez, les Play mobil
Campagne
européenne : le scandale d’Ibiza Heinz-Christian Strache.
Oh, le bienvenu scandale, le leader de la droite
nationale autrichienne, Starche, donc, filmé dans une villa aux Baléares an
train de discuter avec la fausse fille d’un faux oligarque russe, et lui
indiquant comment financer son parti en dehors des procédures prévues par la
loi, répondant favorablement à sa proposition de prendre financièrement, puis
politiquement le contrôle du principal journal de gauche, lui promettant en retour
des contrats dans les travaux publics
pour la supposée firme de son supposé oligarque de père.
Diffusion de la bande vidéo pendant la campagne
électorale, immense scandale, démission de Strache, chute du gouvernement
autrichien et de la coalition conservateurs, droite nationale, meeting unitaire
des droites européennes un peu gâché.
Bon l’imbécillité valant punition, Strache devra, au
moins un certain temps, mettre de côté sa carrière politique, ce qu’il a fait
en démissionnant aussi de la direction du FPO.
Maintenant, quelques remarques :
1) Vous prenez un Strache convenablement et même plus
alcoolisé dans une boite de nuit d’Ibiza, vous lui faites croire qu’une superbe
blonde, allure de mannequin et fille
d’oligarque russe flashe pour lui, vous l’emmenez dans sa prétendue villa bourrée ( la villa, pas Strache, quoique) de
micros et de caméra et…vous lui faites dire n’importe quoi !
Oh, c’est ça maintenant les méthodes des démocrates, de ceux qui donnent
sans arrêt des leçons de démocratie aux « illibéraux » !
Mazette, ça promet !
2) Comme oligarque il n’y
avait pas, corruption il n’y a pas eu, et tout est resté au stade de
délire alcoolisé, sans le moindre début de réalisation. Finalement, le seul délit qui ait été commis est
celui d’enregistrement clandestin, de
diffusion d’enregistrement clandestin et de provocation à divers délits… et
peut-être un poil de conduite alcoolique ou indécente. C’est une remarque que
je n’ai pas beaucoup lue.
3) Les réalités politiques étant ce qu’elles sont, je
suis prêt à parier que cela n’aura qu’un effet limité et temporaire sur le vote
en faveur de FPO. Et sans compter l’écœurement que de telles méthodes peuvent
susciter.
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