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lundi 10 février 2020

Quand Greenpeace exagère…une petite correction s’impose

Grosse fatigue, vert de colère- Greenpeace ou le mensonge

En novembre 2019, Greenpeace sortait son baromètre des fournisseurs d’énergie verte et, roulements de tambour, ta ta tan, sortait le communiqué suivant : 28 nov. 2019 - Enercoop est 1er du classement des fournisseurs d'électricité vraiment verte par Greenpeace !

Comme le dit un de mes auteurs préférés (parmi pas mal d’autres) sur tweeter (Marcel Boitant, je crois), « Ben tiens, pourquoi se gêner ? Si moi aussi je créais un fournisseur d’électricité, je le mettrai aussi en tête de mon baromètre !. » (Enercoop est une filiale de Greenpeace)

Ben oui quoi. Et c’est assez caractéristique d’un mélange systématique des genres et de pratiques douteuses qui accompagnent l’action de Greenpeace depuis ses débuts.

Et pour ce qui est de la colère et de la lassitude, ajoutons-y les mensonges incessants du genre plus c’est gros, plus ça passe, de Greenpeace sur Tchernobyl et ses victimes (100.000 ! et allons-y ! qd avec une prévision très très pessimistes de l’OMS le chiffre total final  ne devrait pas dépasser 5000 et sera vraisemblablement beaucoup moins – on en est aujourd’hui à moins de 150, son nuage français (oui, c’est Greenpeace qui ment et n’a cessé de mentir et de manipuler les peurs, pas le Pr Pellerin ni le gouvernement français), Fukushima (c’est l’évacuation inutile qui a tué, et le tsunami, bien sûr, pas le nucléaire, mensonges sur les déchets nucléaires (si, on sait parfaitement les gérer !), mensonges systématiques sur les éoliennes dont on confond systématiquement puissance installée et puissance délivrée ( quand on vous annonce que, par exemple, le futur parc éolien en baie de Saint-Brieuc permettra d'alimenter 835.000 foyers en électricité- gros mensonges, c’est en gros pendant 10% du temps, et pas quand vous en avez besoin, mais quand le vent soufflera), confusion aussi soigneusement entretenue entre énergie pilotable et énergie intermittente ( l’une qui permet de faire partie le train de 8h15 à 8h15, l’autre pas), mensonges sur la décarbonation de l’éolien (5,3 à 6 g par kWh pour le nucléaire, 10 g pour l'éolien, 32 g pour le solaire,  charbon : 1050 g,  fioul : 778 g, gaz : 443 g, chiffres maintenant reconnu par l’Ademe, et en plus, tiens,  ben oui, comme l’éolien c’est 20% du vent et en gros 80% du gaz, on arrive à 330g/kW.h contre 6.6g/kW.h pour le nucléaire), mensonges sur les coûts de l’intermittence pour le réseau ( 35 milliards d’investissements)

Et évidemment, mensonges sur les coûts et tiens, pour la bonne bouche, ceci tiré d’une des dernières campagnes de Greenpeace.


Alors là c’est à la fois n’importe quoi, du grand mensonge, mais aussi carrément drôle. Visiblement, les grands spécialistes de l’énergie de Greenpeace n’ont toujours pas compris la base de la physique et que la production d’électricité se mesure en (MW.h, MegaWatt.heures) et pas en MW/h.

Quant aux coûts : Nucléaire historique :33-40€/MWh, Photovoltaïque : 62-99€/MWh, Eolien : 60-65€/MWh, Eolien marin : 200-220/MWh,EPR: 110€/MWh  (mais ça peut descendre beaucoup plus bas car le coût principal est la rémunération du cap, laquelle peut facilement être divisée par 2 ou trois en fonction des garanties accordées ou pas par les Etats sur les prêts). Et il faut encore ajouter les subventions publiques (eh oui, les producteurs « alternatifs »  les oublient souvent ! Nucléaire : 25€/MWh, éolien: 476 €/MWh, photovoltaïque :+500 €/MWh). Et sans compter les nouvelles dispositions pour l’éolien maritime

Bon, on arrête là parce que là, ça commence à faire beaucoup en collection de mensonges…Et on se demande à quoi joue Greenpeace…

Politique énergétique : Greenpeace investisseur malheureux en conflit d’intérêt

On a vu que Greenpeace en tant qu’ONG n’hésitait pas à faire une publicité éhontée en faveur de Greenpeace en tant que fournisseur éolien. Cette situation explique quand même assez bien les énormes mensonges de Greenpeace dans ses campagnes énergétiques, en particulier en ce qui concerne le nucléaire. La conclusion s’impose : Greenpeace fait partie du lobby éolien, et, en ce qui concerne la politique énergétique, est en état de conflit d’intérêt.

Greenpeace possède des intérêts économiques dans le business énergétique avec sa structure allemande Greenpeace Energy. Depuis 1999, Greenpeace Energy, profitant de la libéralisation du marché de l’énergie, est un fournisseur d’électricité verte, sous la forme d’une coopérative avec une part « toujours plus grande » d’énergie éolienne.
Greenpeace Energy a une filiale, Planet Energy GmbH, qui a construit dix parcs éoliens, trois centrales photovoltaïques, et s’implique dans trois parcs éoliens. Planet Energy aurait déjà investi plus de 140 millions d’euros dans les centrales électriques éoliennes et soliares. ,. Greenpeace Energy dispose d’autres filiales : Planet energy Verwaltungsgesellschaft I mbH, Planet energy Verwaltungsgesellschaft II mbH…
En Allemagne et à l’étranger, Planet Energy travaille avec plusieurs partenaires verts comme Senvion Germany qui est une multinationale de l’éolien présente dans plusieurs pays d’Europe : Pologne, Allemagne, Autriche, Italie, mais aussi Royaume-Uni.

C’est surtout avec Vestas Wind Systems A/S, société danoise qui est l’un des principaux fabricants mondiaux d’éoliennes (Vestas a construit près de 60.000 turbines éoliennes dans le monde et a réalisé un chiffre d’affaires de 10,3 milliards d’euros en 2016) que le groupe Greenpeace a partie liée. En Allemagne, Greenpeace Energy est opératrice de quatre parcs éoliens construits par Vestas.

Depuis 2004, Greenpeace Pays-Bas est un actionnaire de la Triodos Bank. Cette banque, fondée par un mouvement nommé Anthroposophical Society, finance l’économie durable. En 2015 en Espagne, la Fondation Triodos a financé Greenpeace. En France, la Triodos finance plusieurs parcs éoliens comme Lamballe dans les Côtes-d’Armor. En outre, la banque a créé un fonds européen pour les énergies renouvelables.

Greenpeace investisseur dans l’éolien commence à se heurter à la réalité physique. Senvion, qui a compté jusqu’à 4400 employés, face à l’arrêt des subventions massives et notamment des volumes garantis sans lesquels, bizarrement, cette énergie très compétitive qu’est l’éolien a beaucoup de mal à survivre, a fait carrément faillite en 2019. Vestas, le géant danois de l’éolien a connu de sérieuses difficultés économiques de 2009 à 2012, qui l’ont mené au bord du dépôt de bilan et Greenpeace s’est démené pour sauver la société, exigeant encore plus de subventions et de soutien public.
Sur ce sujet de l’effondrement de l’éolien allemand, cf. https://vivrelarecherche.blogspot.com/2019/09/energiewende-echec-et-mat-pour-leolien.html

Alors, on commence à comprendre l’acharnement de Greenpeace contre le nucléaire, irrationnel pour tout vrai écologiste, considérant que le nucléaire est la seule énergie décarbonée, pilotable et abondante qui puisse nous permettre de survivre à la crise climatique et à l’épuisement des énergies fossiles. C’est que le nucléaire menace les intérêts de Greenpeace investisseur dans l’éolien. D’ailleurs, Greenpeace a en quelque sorte « mangé le morceau » :  Greenpeace Energy a porté plainte auprès de la Commission européenne pour son aide à l’EPR, aide qui « menace de fausser la concurrence dans l’UE ». Pas au nom des pseudo dangers du nucléaire, non, hein, ! A nom de l’atteinte à la concurrence contre les producteurs éoliens, gavés de subventions et qui ne peuvent s’en passer !

Entre Greenpeace l’ONG luttant, en principe, contre le réchauffement climatique et Greenpeace, le producteur éolien, les conflits d’intérêts sont flagrants....

C’est dire que vous n’êtes pas prêt de voir Greenpeace poser la question du recyclage des pâles des éoliennes, dont personne ne sait quoi trop faire.


(cf. https://www.bloomberg.com/news/features/2020-02-05/wind-turbine-blades-can-t-be-recycled-so-they-re-piling-up-in-landfills)
                                                    
Greenpeace : guerre multiforme contre EDF

Non seulement Greenpeace mène une guerre incessante contre le nucléaire à coup de mensonges éhontés, mais l’organisation vise particulièrement EDF, et ce sur tous les plans : action contre les convois de matériel nucléaire, intrusions dans les centrales nucléaires, actions judiciaires, contestation des chiffres du coût de production du nucléaire, dénonciation de « l’impasse financière » d’EDF et de son endettement ; rappel de la dégradation de la note d’EDF par Standard & Poors et Moody’s, agences de notation dont on a pu apprécier la fiabilité pendant la crise financière (pas moi, c’est la SEC qui le dit).

Les intérêts de Greenpeace dans l’éolien et ses conflits d’intérêt financiers suffisent-ils à expliquer son attitude vis-à-vis du nucléaire ? Depuis longtemps, les soupçons d’instrumentalisation de Greenpeace par certains pays, notamment les USA, de pénétration par certains services secrets, y compris au plus haut niveau de l’organisation sont récurrents. Nucléaire militaire ou civil, Greenpeace cible surtout la France, dont les USA n’ont jamais trop aimé le programme nucléaire voulu par De Gaulle, et l’indépendance relative qu’il nous procure par rapport à eux. On pourra lire à ce sujet Greenpeace : une ONG à double-fond(s) ? de Thibault Kerlirzin

Haroun Tazieff : " Greenpeace ne procède que par terrorisme intellectuel, fondé la plupart du temps sur des affirmations mensongères "

Ah oui, et ben depuis le temps, ça ne s’est pas amélioré, maintenant s’y ajoutent les contradictions évidentes entre l’ONG Greenpeace et le producteur éolien. Thibault Kerlizin propose plusieurs mesures de bon sens :

- Enlever à Greenpeace France sa qualité d’association d’intérêt général (comme ce fut le cas au Canada et en Nouvelle-Zélande) et ne l’accorder à nouveau qu’à la condition du respect de plusieurs exigences, parmi lesquelles une présentation des faits qui ne soit pas biaisée et une transparence complète sur les liens avec des acteurs économiques (dont les trusts & fondations) même au travers d’autres bureaux de l’ONG.

- Diligenter une enquête gouvernementale officielle pour analyser dans quelle mesure Greenpeace met en péril la sécurité énergétique française et au bénéfice de qui ;  questionner l’ONG sur ses nombreuses contradictions.

- Inciter les entreprises à communiquer et à poursuivre en justice Greenpeace dès que l’ONG mène une campagne mensongère et des attaques en réputation fondées sur de fausses informations. Le silence des entreprises a des conséquences : Greenpeace ne ressent aucun besoin de se remettre en cause et de cesser de présenter des analyses partielles ou biaisées, ce qui peut impacter plus largement les citoyens.

Tiens, en passant, eh oui, en Nouvelle Zélande ( le pays du Rainbow Warrior, quand même), Greenpeace s’est fait refuser un statut d’organisation charitable (« The Commission found that the political purposes of Greenpeace were not merely ancillary to its charitable purposes (as would be permitted by s 5 of the Act, in adoption of a similar common law latitude) but were independent purposes.7 In addition, the Commission concluded that the direct action which it found to be “central” to the activities carried on by Greenpeace could entail illegal activity, which also could not be said to be in the public interest and charitable”

Et pour terminer, voilà ce que Greenpeace veut détruire, soit le meilleur des grands électriciens du point de vue décarbonation... et prix. Mais à quoi et pour qui jouent-ils ?

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