Viv(r)e la recherche se propose de rassembler des témoignages, réflexions et propositions sur la recherche, le développement, l'innovation et la culture



Rechercher dans ce blog

dimanche 31 mai 2020

Au Royaume-Uni, le nucléaire fait partie de la relance !

L’Angleterre constate qu’elle a besoin de nouveau nucléaire !


Partant d’une situation analogue à celle de l’Allemagne concernant le charbon et la production électrique, l’Angleterre est en quelques années parvenue à sortir du charbon avec un développement important de l’éolien et du gaz. Sauf que cette situation a conduit à plusieurs avertissements graves puis à un vrai  black-out. Ironiquement,  le vendredi 9 août, à 16 h 16, le gestionnaire du système électrique britannique communiquait  fièrement que le part de l’éolien dans le mix énergétique britannique atteignait près de 50 %,  une demi-heure plus tard : black-out : Londres et le sud de l’Angleterre, du Lincolnshire, à l’est, aux Cornouailles, à l’ouest, sont touchés par une panne d’électricité géante et près d’un million de britanniques ont été privés de courant ! D’autres catastrophes ont été évitées de justesse.

D’autre part, depuis le coronavirus, l’Angleterre se trouve directement confrontée au problème de l’intermittence des ENR dont l’intermittence ne peut plus être régulée dans une situation de faible consommation conduisant à un risque accru de black out et à des situations absurdes  ; ainsi, le 24 Mai, le Royaume-Uni payait 39 £/MWh à ses voisins européens pour écouler son surplus d'électricité éolienne…. Et payait également pour importer de l'électricité française, belge ou hollandaise quand le vent ne soufflait pas . Fiasco de l'électricité non pilotable.

A laquelle l’Angleterre va remédier par la construction de nouveaux nucléaire, notamment des EPR- Deux supplémentaires à  EPR à Sizewell C en Angleterre, pour lesquels EDF-Energte va soumissionner .

Lord West : « A moins que notre nation ne s’unisse autour d’un nouveau programme nucléaire, l’avenir sera sombre !

Il est intéressant de reprendre dans ce contexte une tribune du très respectable Lord West (Alan William John West, Baron West of Spithead, amiral en retraite de la Royal Navy, ex First Sea Lord et Chef des Forces Navales Britanniques Sous-Secrétaire d’Etat au Home Office entre 2007 et 2020, sous Gordon Brown). Oui, un Lord travailliste (Labour) pur jus,


Extraits : “Nous devons commencer à nous attaquer à la crise dans l’approvisionnement énergétique futur du Royaume-Uni - le nucléaire et les énergies renouvelables peuvent fournir un système sûr et à faible émission de carbone et répondre à la demande croissante d’électricité. Le gouvernement semble inactif et ne s’attaque pas à la crise de l’approvisionnement énergétique futur qui pèse sur notre pays. Alors que les anciennes centrales nucléaires arrivent à la fin de leur vie et que les centrales au charbon seront fermées, dans moins d’une décennie, la crise sera à nos portes. Le plan selon lequel un tiers des besoins énergétiques serait comblé par le nucléaire est clairement en plein désarroi et il doit y avoir un réel doute quant à savoir si les énergies renouvelables peuvent combler le vide.

« Il est regrettable que les gouvernements successifs aient gaspillé les atouts que nous avions  dans la production d’énergie nucléaire civile et qui faisaient de nous un chef de file mondial ; aujourd’hui notre pays ne peut même pas construire une grande centrale nucléaire sans l’expertise étrangère. Il est difficile de se rappeler que nos plus grandes exportations vers le Japon depuis un certain nombre d’années étaient reliés au secteur nucléaire nucléaires, notamment  équipement et propriété intellectuelle. Maintenant, trois des nouvelles centrales nucléaires prévues à Moorside, Wylfa et Oldbury semblent avoir été abandonnées après désistement  de Toshiba et Hitachi.

Hinkley Point C dans le Somerset , qui sera construit en utilisant expertises et capitaux français et chinois est la première nouvelle centrale nucléaire du Royaume-Uni en une génération. Il aura une capacité de 3,2 GW, produisant de l’électricité à faible émission de carbone pour répondre à 7% des besoins du Royaume-Uni - assez pour alimenter 6 millions de foyers. Malgré les inquiétudes concernant les coûts et les retards, il semblerait que le plan de début de l’exploitation en 2025 demeure inchangé. »

Commentaire : Le secteur nucléaire civil britannique, l’un des premiers et des plus développés au monde a été rayé de la carte. C’est la même chose qui a failli arriver au puissant secteur nucléaire français (encore 220 emplois, tout de même), qui a assuré à la France une certaine indépendance énergétique après le choc pétrolier, une énergié abondante, à bas coût et décarbonée, de par la lâcheté et les accords électoraux irresponsables de certains forces politiques, le militantisme des écolos khmer verts, bigots, irrationnels et scientifiquement ignares-cf. le rapport Folz.

Extraits « Le nucléaire est la seule source d’électricité fiable à faible émission de carbone. De nouvelles centrales nucléaires, aux côtés des énergies renouvelables, seront essentielles pour atteindre notre objectif Net Zero et décarboner notre économie d’une manière supportable pour les consommateurs. Le parc nucléaire existant évite 20 millions de tonnes d’émissions de carbone chaque année.
Le nucléaire produit de l’électricité à faible émission de carbone toujours disponible». En raison de la stabilité de l’énergie nucléaire fournit, il peut être utilisé pour compléter l’électricité produite par les énergies renouvelables. Ensemble, le nucléaire et les énergies renouvelables peuvent fournir un système sûr et à faible émission de carbone où les risques d’intermittence sont réduits au minimum. Il n’est pas étonnant que la commission du changement climatique ait identifié le nucléaire en conjonction avec les énergies renouvelables comme le moyen de répondre à l’exigence inévitable de quadrupler la production d’électricité à faible émission de carbone du Royaume-Uni.

Commentaire : Eh ben, ils en ont dela chance, nos amis british, d’avoir une cpmmission du changement climatique intelligente ! Pour avis à Elisabeth Borne !

« En 2018, le parc opérationnel de huit centrales nucléaires du Royaume-Uni a fourni 65 TWh d’électricité, soit 20,1 % de l’électricité produite en Grande-Bretagne et 19,5 % de l’électricité produite au Royaume-Uni. Les besoins énergétiques annuels totaux pour 2032 devraient atteindre 1 000 TWh. Les prévisions du gouvernement montrent également que les besoins en électricité seront beaucoup plus élevés. D’ici 2032, il est possible que les seules centrales nucléaires fournissant de l’électricité au réseau soient Hinkley Point C, Sizewell B et Sizewell C (toujours pas finalement approuvées). Sizewell C sera une quasi-réplique de Hinkley Point C et utilisera la même conception. Par conséquent, le coût sera plus faible en raison de la réduction du risque de construction du deuxième projet dans une série. Cela devrait signifier que Sizewell  est comparable au coût d’autres projets à faible émission de carbone »

“L’entreprise nucléaire d’État chinoise CGN finance un tiers de Hinkley en échange de la possibilité de construire sa propre conception de réacteur à Bradwell avec le soutien d’EDF…

Notre nation n’a pas une politique énergétique future cohérente et notre programme nucléaire civil est en plein désarroi.  L’énergie nucléaire est un « projet d’infrastructure » que nous devons faire. Notre nation doit réintégrer la course et reprendre la tête qui a été si désastreusement jetée par les gouvernements successifs. L’accord de 200 millions d’euros sur le secteur nucléaire l’an dernier, qui comprend le soutien aux technologies nucléaires de pointe, est un petit pas dans la bonne direction. Nous devrions former plus d’ingénieurs nucléaires et nous concentrer sur de nouvelles recherches. L’efficacité des petits réacteurs modulaires construits au Royaume-Uni devrait être étudiée ainsi que l’utilisation du grand stock de plutonium de Sellafield pour produire de l’énergie.

À moins que notre nation ne s’unisse sur cette question, l’avenir sera sombre !

Le coût de Hinkley Point : L’EPR est –il cher ?

Reprise avec des éléments nouveaux d’une tribune de Joris Van Dorp, répondant à des attaques de media hollandais sur le cout du nouveau nucléiaire  

Un plan de 16000 MW de nouvelles centrales nucléaires

Extraits : « Deux réacteurs nucléaires de type «EPR» (European Pressurized Reactor) sont en cours de construction à Hinkley Point. La conception a été développée par un consortium de la société française Framatome et de l'allemand Siemens. (NB 2 x 1600 MW)
Ces deux réacteurs sont la première partie d'un plan national, lancé en 2008, pour construire 16000 MW de nouvelles centrales nucléaires en Angleterre pour soutenir la transition énergétique du Royaume-Uni vers un système énergétique propre, fiable et abordable, avec des émissions de CO2 considérablement plus faibles. »

« Par rapport aux conceptions antérieures, l'EPR comprend de nouvelles fonctionnalités pour répondre aux exigences de sécurité strictes du gouvernement allemand en particulier . Par exemple, il y a une double enveloppe de bâtiment en béton pour se protéger contre les impacts potentiels des avions, et il n'y a pas moins de quatre types différents de systèmes de refroidissement indépendants fournis. Ces systèmes de refroidissement sont là pour prévenir les dommages accidentels au cœur du réacteur (et donc le risque de fuite de matières radioactives dans l'environnement) en cas de catastrophe naturelle, de panne d'équipement ou d'erreur humaine. »

L’EPR n’est pas cher !

Pour savoir si le HPC à 25 milliards d'euros est vraiment cher, il faut comparer les coûts avec les bénéfices. Le HPC se compose de deux EPR d'une capacité nette combinée de 3200 mégawatts. Sur une base annuelle, ils fourniront ensemble 26 milliards de kWh au réseau électrique britannique. C'est assez d'énergie pour près de 9 millions de foyers. (Aux Pays-Bas, le HPC pourrait donc fournir à tous les ménages une électricité sans CO2.) Le HPC a une durée de vie de 60 ans, avec la possibilité de l'étendre à au moins 80 ans. HPC fournira plus de 1500 milliards de kWh d'électricité pendant 60 ans. Cela donne un coût de construction par kWh de 1,6 cent.

Les coûts d'exploitation après la mise en service de l'usine sont estimés entre 1,5 et 2,5 cents / kWh . Cela comprend tous les frais de fonctionnement pendant l'exploitation, y compris les frais de personnel, les frais de combustible, les permis, l'assurance, l'entretien, les taxes et les primes du fonds de déclassement et du traitement et, surtout, l'élimination finale des déchets nucléaires.

Les coûts de construction et les coûts d'exploitation ensemble sont donc au maximum de 4,1 cents / kWh. Ce n'est en aucun cas le prix d'exercice du CfD de 11,3 cents que le propriétaire de HPC obtiendra. Qu'advient-il de la différence de 7,2 cents / kWh? Eh bien, cela sera payé sous forme de prime (intérêts, dividendes ou autres formes de distribution des bénéfices) aux investisseurs et prêteurs de HPC, à savoir les fonds (de pension) et les participations (étatiques) de la France et de la Chine qui sont les propriétaires du projet . (Le gouvernement britannique s'était interdit de participer aux investissements dans l'énergie nucléaire pour des raisons politiques antinucléaires, bien que cette politique semble s'être adoucie ces dernières années, comme indiqué dans le rapport NAO sur le HPC, que nous verrons ci-dessous.)

Si le prix de 11,3 cents continue d'être réalisé même après l'expiration du CfD de 35 ans, les propriétaires gagneront encore 100 milliards d'euros (7,2 cents x 1500 milliards de kWh) sur la durée de vie de 60 ans de HPC, en plus de la récupération de l'investissement initial de 25 milliards d'euros et des coûts de fonctionnement sur 60 ans. Ces 100 milliards représentent la compensation du risque que les investisseurs prennent pour financer et faire fonctionner HPC pendant 60 ans.

Pourtant, malgré le coût de construction relativement élevé, le coût total par kWh pour les investisseurs reste faible. Ces 4,1 cents / kWh sont comparables aux coûts d'une centrale électrique fossile et bien inférieurs aux coûts de la combinaison équivalente (stable, indépendante) la moins chère de panneaux solaires et d'éoliennes plus un stockage avec des batteries et de l'hydrogène, dont les coûts peuvent fonctionner jusqu'à 50 cent / kWh .

Par rapport à d'autres options - en particulier d'autres options stables à zéro carbone - le HPC est «terriblement bon marché».

Cher pour les consommateurs, mais bon marché pour la société: tel était l'essentiel de la conclusion du National Audit Office (NAO ) du Royaume-Uni . Dans son audit du projet HPC, le NAO a conclu que jusqu'à six (!) HPC auraient pu être construits pour les 11 cents / kWh du HPC CfD, si l'État britannique avait financé le projet lui-même avec des obligations d'État bon marché.


« Le HPC est donc avantageux pour la prospérité nationale, malgré la grande taille de l'investissement et le prix élevé du CFD. Cela explique pourquoi le gouvernement britannique souhaite utiliser l'énergie nucléaire dans le cadre de son climat / énergie. De plus, les Britanniques bénéficient d'une électricité à faible coût, stable et zéro carbone, sans pollution de l'air. »

Les États membres d'Europe orientale souhaitent également utiliser l'énergie nucléaire pour cette raison et s'opposent donc aux tentatives de l'Allemagne, de l'Autriche et des Verts d'exclure l'énergie nucléaire de la politique climatique / énergétique européenne.

L’avenir européen et mondial du nucléaire

Le gouvernement britannique sait que - malgré la taille de l'investissement initial - chaque centrale nucléaire deviendra tôt ou tard une énorme vache à lait et que la réalisation d'une société sans fossiles et sans énergie nucléaire n'est pas crédible . C'est pourquoi il voudra probablement s'appuyer sur l'expérience du HPC et veiller à ce que le capital humain et les chaînes d'approvisionnement industriel qui se construisent finalement ne soient pas perdus à nouveau, mais seront développés et utilisés…
De nombreux coûts pour HPC - mise en place des chaînes d'approvisionnement requises et formation d'une nouvelle génération de techniciens et d'ingénieurs - sont uniques. Plus il y a de centrales construites, plus les coûts diminuent, tout comme c'était le cas lors de la construction de la première vague de centrales nucléaires dans les années 60 et 70, et comme pour toutes les activités industrielles que l'humanité développe… tant qu'elles sont pas sabotées

Un modeste programme de construction européen visant à utiliser les réacteurs EPR pour remplacer le parc actuel de réacteurs nucléaires suffirait - selon la Commission européenne - à diviser par deux les coûts de construction moyens des centrales par rapport au prix global du HPC, à savoir moins de 4 milliards par GW.

Dans son rapport d'audit pour HPC, le NAO a également émis des suggestions sur la manière dont le gouvernement pourrait procéder pour transférer davantage des avantages des futurs projets d'énergie nucléaire des investisseurs aux consommateurs. Par exemple, le prix de l'électricité peut être abaissé en transférant une partie du risque du projet de l'entrepreneur à la société, ce qui entraîne une baisse des coûts en capital (intérêts et dividendes). Étant donné que le risque du projet pour la construction de nouvelles centrales nucléaires est principalement politique, il ne serait pas illogique de transférer davantage de ce risque au public, dans l'esprit du «pollueur-payeur»….

Tout comme ailleurs en Europe, la controverse et la confusion concernant la politique climatique et énergétique prévalent également au Royaume-Uni. Il est à noter que l'industrie des fossiles travaille avec le mouvement environnemental par intérêt financier pour contrecarrer le développement de l'énergie nucléaire. Après tout, tant que les militants du climat continuent de se concentrer sur le vent et le soleil, refusant de tenir compte des institutions scientifiques publiques qui soutiennent qu'une expansion de l'utilisation de l'énergie nucléaire est nécessaire pour éviter un coût de l'énergie considérablement plus élevé à l'avenir, la construction de nouvelles centrales nucléaires les centrales électriques en Europe seront encore plus gênées.

En conséquence, l'industrie des fossiles et le mouvement environnemental sont satisfaits du chaos dans le secteur nucléaire occidental, ainsi que de la fermeture et du remplacement en cours des centrales nucléaires en exploitation par des centrales à combustibles fossiles subventionnées et de l'énergie verte.

Et les succès du développement nucléaire en Russie et en Chine sont complètement ignorés.

Les techniciens travaillent sur le réacteur surgénérateur rapide de «quatrième génération» de type BN-800 en Russie qui a été mis en service en 2016. D'une capacité de 880 MW, ce réacteur fournit près de deux fois plus d'électricité que la centrale nucléaire de Borssele, mais avec seulement un centième de la consommation d'uranium et avec des performances de sécurité (encore) supérieures.

Pourtant, tôt ou tard, l'énergie nucléaire sera à nouveau adoptée en Europe. Outre l'impact favorable sur les émissions de CO2, les autres avantages environnementaux et économiques de la technologie moderne de l'énergie nucléaire sont tout simplement trop importants pour être ignorés.

Le reste du monde ne les ignorera certainement pas, car ce n'est qu'avec l'aide de la technologie de l'énergie nucléaire qu'il sera possible de produire de l'électricité, de la chaleur et des combustibles synthétiques sans fossiles et sans émissions, moins chers (sans subventions) que leurs versions fossiles. »

Commentaire : « et dire que les Anglais ont quitté l’Union Européenne… Ils seront libres de développer le nucléaire.






Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Commentaires

Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.