Le
Cospar des quarante ans-Bienvenue à Angara
Le 40ème congrès du
COSPAR (Comittee on Space Research), grand messe de la recherche spatiale
(environ quatre mille participants) s’est tenu à Moscou du 4 au 10 aout. La
France y était particulièrement bien représentée, avec plus de 30 scientifiques
de très haut niveau, dont une importante délégation du
CNES. Son président, Jean-Yves Le Gall a
rencontré Oleg Ostapenko, Directeur de Roscosmos, l’agence spatiale russe et
déclaré : « Avec Oleg Ostapenko, nous avons ainsi
entamé un processus pour décider de nouvelles missions conjointes. L’histoire
commune de la France et de la Russie dans l’espace, est aujourd’hui forte de 50
années d’une collaboration fructueuse, ambitieuse et riche, qui a donné lieu à
de très nombreux succès. Cette relation privilégiée mérite aujourd’hui plus que
jamais d’être renforcée ».
La
Russie vient de faire un retour remarqué dans l‘espace avec le premier lancer
réussi d’Angara, la première fusée développée depuis la fin de l’Union
Soviétique et ses fusées Proton puis Soyouz dérivant toutes du modèle créé par Sergey Korolev. Il a fallu approximativement vingt ans et 3 milliards de dollars pour développer ce nouveau lanceur, qui comprendra
plusieurs versions pouvant placer en orbite des charges de deux à trente tonnes.
Cette nouvelle fusée pourra répondre à tous les besoins spatiaux actuels et
pourra être lancée du territoire russe, du cosmodrome de Plesetsk
– ce qui n’était plus possible depuis l’indépendance du Kazakstan et la perte de Baïkonour. Les Russes
semblent également très fier d’avoir construit une fusée écologique, ne brulant
que l’oxygène et du kérosène.
Le Président du Cospar, le professeur italien Bignami,
(spécialiste des étoiles à neutrons) a lui aussi appelé au renforcement de la
coopération entre l‘Europe et la Russie, tels ExoMars qui devrait faire « atterrir »
un module sur Mars et analyser les gaz de l’atmosphère martienne. Selon Bignami,
l’homme qui ira sur Mars est déjà né.
Ne pas isoler la
Russie ! (ou ne pas nous en isoler !)
Pendant
ce temps Le Monde se félicitait en sa une des sanctions européennes contre la
Russie se réjouissant que la diplomatie
européenne existe enfin. Pour que la diplomatie européenne existe, encore
faudrait-il qu’elle soit Européenne, et non alignée sur les positions des USA
qui cherchent ouvertement et sans grande subtilité à maintenir ouverte toute
fracture entre l’Europe et la Russie. (Obama dans
son discours programme de West Point a
bien parlé «d'isoler la Russie » (et non simplement Poutine)
Il
faut certainement ne pas approuver tout ce que fait M. Poutine et sans doute
parfois lui résister, mais il faut aussi veiller à ne pas nous couper de la
Russie- laquelle ne manquerait pas de se tourner vers une Chine déjà surpuissante
Nous avons une maison commune à bâtir, et dans le domaine de la coopération
spatiale, elle est un peu avancée. Le plus français des russes, Vladimir Fédorovsky, Ukrainien d’origine,
qui n’est guère partisan de Poutine appelle à ne pas céder à « l’imbécillité
diplomatique »(maintenant considérée comme l’une des grandes responsables
de la guerre de 14) et rappelle que celui-ci, dans l’affaire Ukrainienne, est
plutôt modéré aux yeux des Russes et qu’il n’a fait que réagir a minima – pouvait-il
abandonner la Crimée ?
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