Viv(r)e la recherche se propose de rassembler des témoignages, réflexions et propositions sur la recherche, le développement, l'innovation et la culture



Rechercher dans ce blog

lundi 7 septembre 2015

PS : Vers la débâcle


Année après année, on n’est jamais déçu, (pour ses adversaires), par les Universités d’été du PS, comme s’il s’agissait d’un rassemblement annuel de lemmings se préparant au suicide, auquel on assisterait mi inquiet, mi dégouté. En avant-première donc, le show Macron, puis celui des frondeurs, le code du travail,  puis autres sujets variés, dont une impéritie gouvernementale de plus en plus inquiétante, et qui ne pourra être que sanctionnée.
La valeur travail

Donc d’abord, le show de Macron sur la valeur travail qui n’aurait pas toujours été bien défendue par la gauche. Donc parlons de la valeur du travail, et en bon élève libéral, je la mesurerais par le salaire qu’il rapporte. D’où il ressort que celui qui paie un certain salaire pour trente-cinq heures respecte mieux la valeur travail que celui qui paie le même salaire pour quarante heures. Non ? Et infiniment mieux que ceux qui paient des salaires qui ne permettent pas même de vivre dignement, ceux qui rêvent de contrats zero heures comme en Angleterre, ou des enchères inversées, comme en Allemagne- le travail à celui qui l’assure pour le moins cher.

Ajoutons que revenir sur les trente-cinq heures est une ânerie qui  ignore les accords et la flexibilité en terme d’organisation du travail et d’horaire qu’ont accepté en échange les salariés de nombreuses entreprises. Et puis, il me semble encore la gauche, c’est plutôt le progrès social, et que le progrès social, c’est une tendance multiséculaire, c’est plutôt (entendons-nous, jusqu’à un certain point !) la réduction du temps de travail. On peut avoir la nostalgie du ministre du temps libre !
La valeur égalité

Renversant, et sur la même ligne, les propositions de Terra Nova sur le code du travail. Qu’il soit inutilement compliqué, parfois dissuasif et inefficace, d’accord, mais de là à le supprimer pour le remplacer par des conventions d’entreprises !

Il est assez surprenant, pour rester modéré, que des gens qui se disent de gauche manifestent une telle indifférence au goût des Français pour l’égalité, qui figure tout de même dans la devise républicaine ! La proposition d’un SMIC jeune, peut-être économiquement pas absurde, a été accueillie par un haut le cœur général de tout le pays. Alors que penser d’un SMIC par province, pour les personnes âgées ? d’une durée du travail par entreprise ? En cas de crises, les entreprises peuvent signer des AME (accords de maintiens dans l’emploi) dérogatoires ; on a du mal à croire qu’un think tank prétendu de gauche propose que ces accords qui, en cas de refus d’un salarié, peuvent entrainer le licenciement économique (avec indemnités)  soient maintenant imposés aux salariés, ceux qui les refusent pouvant être licenciés sans indemnités !!! Et de même, comment penser un seul instant qu’il serait acceptable que les indemnités de licenciement soit différentes selon la taille de la société ? –proposition loi Macron retoquée par le Conseil constitutionnel).

On peut demander beaucoup aux Français, mais à condition de respecter (suffisamment) la valeur égalité ; historiquement, ce sont souvent les atteintes à l’égalité qui ont entrainé les plus vives réactions politiques ; l’ignorer est une faute politique qui ne peut que mener à une catastrophe.

On a du mal à croire que ce concours Lépine antisocial soit de nature à simplifier quoi que ce soit en matière de droit du travail, au contraire ! Et en passant, le problème des trente-cinq heures, si problème il y a, ce n’est pas le manque de flexibilité, mais au contraire une trop grande flexibilité, qui a entrainé des disparités importantes selon les entreprises..
La gauche sociétale, pas sociale

On peut donc légitimement s’inquiéter et s’indigner ce certains discours et propositions ; encore conviendrait-il de le faire en proposant un programme sérieux ; il semble que plus les frondeurs s’expriment, plus Macron devient populaire ; il y a pour le moins un sérieux problème de crédibilité. Et le PS  afflige plus qu’’il n’attire en sifflant tel ou tel membre du gouvernement soutenu par lui et réservant ses acclamation à Mme Taubira, le symbole même d’une gauche qui a renoncé au social pour se limiter, avec morgue et mépris, au sociétal… à tel point que la révélation que le ministère de la justice emploie plus de quarante mille collaborateurs en toute illégalité, sans payer ni cotisation retraite, ni autres cotisation sociales la laisse aussi indifférente que ses prédécesseurs, et surtout sans plan sérieux pour sortir de cette situation inadmissible.
Dans ces conditions, les grandes déclarations pseudo généreuses sur l’accueil des immigrants risquent bien d’énerver un certain nombre de nos concitoyens. Seule Ségolène Royal semble s’en rendre compte, en affirmant que  « Schengen n'est pas un tabou et en évoquant sa possible suspension face à la crise migratoire ».
Et autres absurdités

Claude Bartolone vient de réaliser que la COP21 et son cortège d’embouteillages prévus risquent d’échauffer le climat électoral juste avant les régionales. C’est depuis des années que les conditions de transport, soit en voiture, soit en commun, ne cessent de se dégrader, avec des lignes de métro de plus en plus surchargées et incertaines ; et ceci après dix ans d’un Conseil régional socialiste et écologiste. Si Claude Bartolone veut avoir la moindre chance de l’emporter, il ferait bien de sortir un plan sérieux et conséquent d’amélioration des transports ; mais les conditions dans lesquelles il a été désigné ont laissé peu de places à la préparation d’un programme sérieux. La débâcle s’annonce !

D’autre part, qu’est-ce que c’est que ce gouvernement dont la lutte contre le chômage devrait représenter la principale préoccupation, et qui a nommé trois ministres du travail en trois ans, dont aucun n’a la moindre expérience du dialogue social, ni des syndicats, ni de l’entreprise, ni de la législation sociale, ni…  ; et qui après avoir laissé vacant le ministère (non, le secrétariat d’Etat) à la Recherche pendant plus d’un an a trouvé le moyen d’y nommer quelqu’un qui n’a jamais rien eu à voir, ni de près, ni de très loin avec la recherche… au nom de je ne sais quel équilibre politique. Il n’y a plus un seul chercheur proche du PS ?
Tout cela risque de se payer cher, et rapidement, la question ne sera plus de savoir si Marine Le Pen pourra être au second tour, mais si elle pourra être  élue présidente

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Commentaires

Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.