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mercredi 5 octobre 2016

Juppé, Grand Cerveau Malade


Ce n’est pas le but de ce blog que de traiter de sujets directement politiques, mais j’avoue que je ne peux voir sans une réelle inquiétude Alain Juppé apparaitre comme le choix favori des français…y compris maintenant d’un certain nombre d’électeurs de gauche sans doute très désorientés. Alors, quelques rappels.

Le programme d’Alain Juppé (interview journal du dimanche, 2 octobre et  Cinq ans pour l'emploi)

- réforme du contrat de travail : « réhabiliter le CDI et le rendre plus attractif pour l'entreprise», notamment en y incluant «des motifs prédéterminés de rupture » - autrement dit, le CDI sans garantie ; plus même question de prudhommes !
- généralisation de la pratique du référendum d'entreprise», qui pourrait être organisé «avec l'accord du chef d'entreprise et d'au moins un syndicat représentatif». Son résultat aurait «force obligatoire» si les négociations avec les représentants du personnel n'aboutissaient pas
libéralisation du travail du dimanche, Alain Juppé est favorable à une «libéralisation» sur la base du volontariat des salariés et d'une majoration de leur rémunération. Selon lui, les blocages survenus par exemple aux Galeries Lafayette et au Printemps relèvent «d'une vision paléolithique de notre société »
passage au trente-neuf heures… éventuellement payées trente-cinq : « laisser la liberté de négociation dans l'entreprise. Mais la loi disposera : si dans deux ans la négociation n'a pas abouti, le temps de travail hebdomadaire passera à 39 heures »
- limitation des mandats syndicaux : les élus syndicaux devront  consacrer au moins 50 % de leur activité à leur métier dans l'entreprise et  ne pourront nt pas faire plus de deux mandats consécutifs. C’est tellement mieux pour négocier dans les entreprises d’avoir des délégués peu expérimentés !
- réduire la dépense publique de 100 milliards en cinq ans, le nombre de fonctionnaires de 250.000 (où ça ?) et ramener l'impôt sur les sociétés à la moyenne européenne (en comptant l’Irlande ?)

Et il y a aura pire que le 49-3
« J'élaborerai une loi d'habilitation autorisant le gouvernement à légiférer par ordonnances »,

Et ce ne sont pas des promesses en l’air :
« j'ai une certaine crédibilité : dans ma vie, j'ai fait ce que j'ai dit. »

Le passé d’Alain Juppé : Alain Juppé track record !

Pour ceux qui n’ont pas oublié les grèves de 1995, les embouteillages monstres, les marches interminables sous la neige, les poubelles non ramassées et l’armée se substituant aux très partiellement aux transports en commun et même aux éboueurs (mainteant, avec tout ce qu’ils ont à faire, ce serait même impossible !)
- une bonne connaissance du système judiciaire : En 1999, Alain Juppé est mis en examen pour « abus de confiance, recel d'abus de biens sociaux, et prise illégale d'intérêt » pour des faits commis en tant que secrétaire général du Rassemblement pour la République et maire adjoint de Paris aux finances, de 1983 à 1995. Il est considéré comme un élément clé d'un système de financement occulte d'emplois au sein du RPR financés par la mairie de Paris et des entreprises désireuses de passer des contrats publics. Le 30 janvier 2004, il est condamné par le tribunal correctionnel de Nanterre à 18 mois de prison avec sursis et à une peine de dix ans d'inéligibilité. Le 1er décembre 2004, la Cour d’appel réduit la condamnation à 14 mois de prison avec sursis et un an d'inéligibilité. «  Il est regrettable qu'au moment où le législateur prenait conscience de la nécessité de mettre fin à des pratiques délictueuses qui existaient à l'occasion du financement des partis politiques, M. Juppé n'ait pas appliqué à son propre parti les règles qu’il avait votées au parlement. Il est également regrettable que M. Juppé, dont les qualités intellectuelles sont unanimement reconnues, n’ait pas cru devoir assumer devant la justice l'ensemble de ses responsabilités pénales et ait maintenu la négation de faits avérés »
- une connaissance approfondie des problèmes immobiliers : En juin 1995, Le Canard enchaîné publie un document interne de la ville de Paris, signé en janvier 1993 par Alain Juppé, qui donne l'ordre à ses services de diminuer le loyer de son fils Laurent, logé dans un appartement relevant des propriétés de la ville, rue Jacob. Par ailleurs, Alain Juppé est locataire, à un prix défiant toute concurrence, d’un appartement de 189 m² dans la même rue, où sont réalisés des travaux pour plusieurs millions de francs aux frais des contribuables. Il attend deux semaines avant de se justifier et refuse de s'excuser, affirmant rester « droit dans ses bottes »
- Un sens sûr de l’économie : En 1996, le Premier ministre souhaite vendre au groupe Daewoo l’entreprise publique Thomson Multimédia, officiellement « très endettée », contre un franc symbolique après sa recapitalisation par l’État, à hauteur de 11 milliards de francs. Il faut noter que Thomson Multimédias détient à cette époque les brevets et licences de la totalité des supports numériques sur disque (CD, CD-Rom, LaserDisc, DVD, disques magnéto-optiques, disquettes…) qui génèrent des royalties dans le monde entier avec l’émergence de la télévision numérique.
- Le sens du dialogue social : Les grèves de 1995 en France contre le plan Juppé de 1995 furent à leur époque les plus importantes depuis celles de Mai 68. Lors des six grandes manifestations qui ont touché toutes les grandes villes du pays, 2 millions de personnes (selon les organisations syndicales) sont descendues dans la rue.  Du 24 novembre au 15 décembre, des grèves d'ampleur ont eu lieu dans la fonction publique et le secteur privé contre le « plan Juppé » sur les retraites et la Sécurité sociale. Le mouvement social de l'automne 1995, souvent réduit à la grève des transports publics, très visible et fortement médiatisée, a concerné également les grandes administrations (La Poste, France Télécom, EDF-GDF, Éducation nationale, secteur de la santé, administration des finances, etc.). Le 12 décembre marque le point culminant du mouvement, avec deux millions de manifestants. Le 15 décembre, le gouvernement retire sa réforme sur les retraites, la fonction publique et les régimes spéciaux (SNCF, RATP, EDF). France.
Selon la DARES, le service des études et des statistiques du ministère du travail, le nombre des jours de grève a été de 5 millions, dont environ 4 millions de jours de grève dans la fonction publique et 1 million dans les secteurs privé et semi-public.


Alors, Alain Juppé, stop ou bis ?

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