Merial- une longue histoire au
service de la santé animale-Charles Mérieux
Merial
est un leader mondial en santé animale proposant une gamme complète de
médicaments vétérinaires et de vaccins destinés à un grand nombre d’espèces
animales. Son plus grand succès commercial est l'anti-parasitaire Frontline,
anti-puces pour les animaux de compagnie, également Negard.
Mais
la grande histoire de Merial est lié à Pasteur, à Charles Mérieux et aux
vaccins. L’histoire de Merial commence avec Charles Mérieux (1907-2001) – un homme
extraordinaire héritier de Pasteur- il fut d’ailleurs après un parcours
compliqué formé à l’Institut Pasteur en immunologie. Pendant la Seconde Guerre mondiale, il est
chargé de fabriquer du sérum antitétanique pour l'armée. De par les
circonstances, il exerce en plus de cela une activité clandestine et bénévole
avec la Résistance en fabriquant du sérum de bœuf, autrement dit du jus de
viande, dans le but de nourrir les enfants de Lyon sous-alimentés. Durant cette
période, un million de doses sont distribuées chaque année. Charles Mérieux a
la vision très claire que en matière de vaccins, santé animale et santé humaine
marchent de conserve. Aujourd’hui Merial travaille sur 300 formulations différentes de vaccins et
1200 présentations destinées à plus de 120 pays et reste à la pointe de la recherche mondiale en ce domaine avec la production d’une nouvelle
génération de vaccins à partir d’une nouvelle technologie : les vaccins
préparés à partir du vecteur viral canarypox. Ces vaccins permettent de
stimuler les réponses immunitaires de l’animal d’une manière plus efficace,
plus naturelle et plus sûre qu’avec les vaccins dits conventionnels. C’est le
cas avec Eurifel FeLV, un vaccin contre la leucémie féline, ou encore avec
ProteqFlu, un vaccin destiné à la prévention de la grippe équine.
Reprise par Boehringer
Ingelheim et menaces de délocalisation : un désastre social (CFE/CGC)
Ces
activités vétérinaires se sont déroulées
dans la cadre de de Rhône Mérieux, (1983), issu de la fusion des activités vétérinaires
du groupe Rhône-Poulenc, Institut Mérieux, Institut de Sérothérapie de
Toulouse, Specia et Laboratoire Roger Bellon. Puis est venu, en août 1997, Merial,
fusion de Rhône Mérieux et de MSD AgVet, numéro 1 mondial de la santé animale
et filiale de Merck & Co En septembre 2009, Merial devient filiale à 100 %
de Sanofi-Aventis, à la suite du retrait de Merck & Co- – une belle affaire !
Malheureusement, Sanofi, dirigé par Olivier Brandicourt décidait en 2015 de se séparer
de Merial qu’il jugeait pas assez riche en synergies avec Sanofi (tiens le
contraire du grand industriel fondateur qu’était Charles Mérieux…). Le 15
décembre 2015, Sanofi et Boehringer-Ingelheim annonçaient un échange d'actifs :
Sanofi troquait sa division santé animale Mérial contre l'activité de
médicaments sans ordonnance de Boehringer-Ingelheim.
Boehringer
annonçait alors : « Nous avions indiqué que le siège mondial de l'ex
Mérial serait transféré en Allemagne, mais que Lyon resterait un centre
opérationnel clé ». Il y avait qu’à croire. Pourtant le transfert du siège
mondial aurait dû alerter.
Moins
d’un an après cette reprise, Le groupe Boehringer Ingelheim, annonce qu'il
délocalisera environ 200 postes de Lyon vers plusieurs sites à l'étranger. La
CFE CGC, qui n’est pas un syndicat boute feu, parle d’un « désastre social »
et, dans une lettre aux élus locaux, dont le Maire de Lyon, avertit : «
Au-delà du désastre social, cela constituerait de facto la disparition
irrémédiable de l’expertise régionale et nationale en matière de stratégie,
leadership, marketing, études de marché, services techniques et affaires
réglementaires dédiés à la médecine et à la pharmacie vétérinaire. »…
« En
tant que ex-salariés de Merial et maintenant salariés de BIAH, nous voulons
conserver à Lyon une structure d’entreprise cohérente, pour non seulement
perdurer avec un impact économique significatif, mais aussi pour continuer de
jouer un rôle important dans l’innovation locale et le développement du
territoire au travers du pôle d’excellence européen de biologie, le Biopôle. La
suppression de plus de 200 postes décisionnels et à haute technicité, risque
aussi de constituer le début d’une saignée difficile à stopper dès lors qu’une
certaine masse stratégique critique ne serait plus atteinte localement. »La
CFE-CGC demande donc la prolongation de la garantie du maintien des postes en
France au-delà de 2019 , une logique réelle et justifiée pour chaque fonction
et poste délocalisé, des mesures d’accompagnement adaptées pour les salariés
impactés ; l’équité de traitement des salariés concernés.
Merial
emploie 6 900 personnes et est présent dans plus de 150 pays à travers le
monde. Son chiffre d’affaires en 2015 était de 2,5 milliards d'euros, compte
toujours 2 000 de ses 6 600 salariés en France. dispose de huit sites – sur ses
dix-huit – dans l’Hexagone, dont un centre de recherche à Saint-Vulbas (dans
l'Ain) et trois en région lyonnaise, avec le site historique de Gerland, la
grande usine de Saint-Priest, et l’usine de Lentilly pour le packaging
secondaire.
On
a du mal à croire que Gérard Collomb se désintéresse de ce dossier, qui met en
cause une des grandes spécialisation de la région lyonnaise, on a du mal à croire qu’après la disparition
de ce fleuron de la rechercher dermatologique qu’était Galderma, le
gouvernement reste indifférent au menaces qui pèsent sur ce fleuron de la santé
animale qu’était Mérial. Mais il est vrai que pour les tenants de la secte
libérale, il est indifférent que le siège social et les centres de recherches d’une
société se situent dans un pays plutôt que dans un autre, pourvu que la libre
concurrence soit respectée. Eh bien, c’est tout simplement faux, et beaucoup de
pays ne jouent pas ce jeu-là. Avec la disparition ou la délocalisation des
centres de recherche, c’est tout un savoir-faire, un savoir scientifique,
technique industriel qui disparait. Combien faudra-t-il encore de désastres, combien de fleurons historiques
et industriels français devront encore disparaître avant que la secte libérale
le comprenne !
Et
au fait, à quoi sert le tout nouveau délégué interministériel aux
restructurations industrielles, M. Jean-Pierre Floris ? Le fait qu’il n’ait
pas pu empêcher le démantèlement de Verallia (lui aussi un champion international
de l’embouteillage issu de Saint Gobain) et la perte de sa filiale américaine l’ara
peut être sensibilisé au problème…
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