Depuis six semaines et 2
réunions paritaires plénières, une intersyndicale
CGT, CFE-CGC et FO a engagé contre l’UIC (Union
des Industries Chimiques) un bras de fer afin de maintenir des dispositions non
dérogeables en entreprises, en matière de salaires
minima, ainsi que des primes et des
repos liés aux conditions et rythmes de travail, d’ancienneté, etc. et des
garanties de salaire en maladie.
Les trois organisations
syndicales (la CFDT ne s’y associe pas,
comme c’est original !) ne revendiquent pas de droits nouveaux, juste le
maintien du socle de droits conventionnels existant. Pour L’UIC, c’est encore
trop, et la chambre patronale affiche ainsi clairement la volonté de ses
adhérents de réduire les garanties pour les salariés.
Il
est vital de défendre aujourd’hui la Convention Collective Nationale des
Industries Chimiques
Les nombreuses garanties
obtenues au fil du temps et inscrites dans la Convention Collective pour tous
les salariés, quelle que soit leur catégorie professionnelle, pourront demain
être remises en cause par l’UIC, conséquence des ordonnances Macron.
Certaines de ces
garanties peuvent être méconnues par les salariés, mais elles sont généralement
la base d’accords qui les améliorent dans les entreprises. Pour les salariés
des plus petites entreprises, ces garanties constituent bien souvent une partie
importante de la rémunération. Dans tous les cas, elles agissent comme un filet
de sécurité en cas de difficultés.
Primes
d’anciennetés : limitées à 15 ans pour les
salariés des deux premiers collèges, elle représente par exemple 267 euros
mensuels pour un technicien classé à 275 ayant 12 ans d’ancienneté. Dans une
entreprise payant les salariés au minimum conventionnel, c’est plus de 10% de
la rémunération.
Travailleurs
postés : la Convention garantit une prime minimale de
20% du taux minimum conventionnel pour chaque heure effectuée de nuit. Elle
prévoit également une prime de 100% de ce taux horaire pour le travail du
dimanche, doublée d’un jour de récupération (qui peut être payé) pour les jours
fériés. Pour un opérateur classé à 190, c’est la garantie d’une majoration
minimale de 70 euros par dimanche par exemple.
Maintien
du salaire en cas de maladie : à partir d’un an
d’ancienneté, le salaire est maintenu à 100 % pendant quatre mois. Ce délai est
porté à six mois pour sept ans d’ancienneté. C’est cette disposition qui impose
aux entreprises le paiement des jours de
carence aujourd’hui au nombre de trois.
Rémunération
des cadres : c’est la convention collective qui oblige
aujourd’hui les entreprises à prévoir des
augmentations minimales équivalentes pour les salariés du troisième collège lorsqu’elles
sont négociées pour les salariés des deux premiers collèges ? Et
demain ?
Suppression
DP-CE-CHSCT et réduction du nombre d’élus : que ce
soit dans les ateliers ou dans les sièges sociaux, le CHSCT est un véritable
garde-fou essentiel aux conditions de travail des postés comme à la
préservation de la santé des cadres. Faire croire, comme le font les
ordonnances, que les prérogatives sont transférées tout en supprimant la
souveraineté de cette commission et ses représentants est tout simplement
criminel.
Prétendre que les
salariés seront protégés car les dérogations à ces élément ne seront possibles
qu’en cas d’accord majoritaire est mensonger. Cela ne fera qu’encourager les
chantages à l’emploi comme cela a été le cas dans d’autres secteurs (Smart,
Bosh, etc.) avec les résultats que l’on connait : les salariés se
déchirent, les remises en cause passent par referendum, puis, de toute façon,
les licenciements tombent.
Devant la gravité de la
situation, les fédérations de la Chimie
CFE-CGC, FNIC-CGT et Fédéchimie FO ont décidé de passer outre leurs
divergences et de se rejoindre autour d’une revendication commune : demander ensemble à l’UIC de négocier un
accord qui permettrait à tous les salariés de la profession, quelle que soit la
taille de leur entreprise, le maintien de ces garanties conventionnelles.
L’UIC
a répondu qu’elle ne souhaitait pas s’engager dans cette voie.
Face au risque sans
précédent de dumping social, d’appauvrissement de toutes les catégories de
salariés de la branche (de l’opérateur à l’ingénieur) et d’atteintes
inéluctables à la santé et à la sécurité, les trois fédérations ont décidé de
maintenir la demande de négociation de ce projet d’accord, préalablement à
toute autre discussion avec l’UIC.
Etape dans la
mobilisation pour infléchir la position de l’UIC, les trois fédérations invitent
les salariés à signer massivement la pétition porteuse de cette exigence. (chère
intersyndicale, essayez de rendre possible une signature en ligne sur internet,
merci !
Pétition
commune CFE/CGC, CGT , Chimie : (voir image)
Branche
Chimie : pour une Convention Nationale Collective des Industries Chimiques
qui soit un véritable socle de droits pour tous les salariés
Répondant au
revendications du MEDEF, Macron et son gouvernement ont fait le choix de la
régression sociale en permettant aux employeurs de déroger de façon moins
favorable, c’est-à-dire baisser, voire supprimer, différentes éléments de notre
convention nationale de la Chimie. Pour exemple, peuvent être concernés :
Primes
d’ancienneté,
Primes
de nuit, de dimanche ou de férié
Jours
de carence et maintien du salaire en cas de maladie
CHSCT
Repos
compensateurs
Augmentation
générale pour les cadres comme pour les autres salariés
Les organisations CFE-CGC
chimie, FNIC-CGT et Fédéchimie FO demandent à l’UIC et aux fédérations
associées de maintenir le socle de garanties collectives existants
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