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dimanche 10 décembre 2017

Recherche Zéro, la politique à Macron

Recherche publique : Zéro, Zéros, Zéros création d’emplois
Zéro, Zéros, Zéros création d’emplois stables dans les laboratoires de la recherche publique, tels sont les chiffres du bleu budgétaire pour le programme 2018 du gouvernement Macron. Un tableau qu’apparemment peu de députés auront eu le courage de lire, vu le manque de réactions.
Détaillons donc. Zéro création d’emplois pour l’ IRD- Institut de recherche pour le développement (tiens l’Afrique ne sera la zone en expansion économique du XXIème siècle..) ; Zéro emplois créés pour l’INRIA (institut de recherche en informatique et automatique ( pas une priorité pour le développement économique- mais c’est vrai que Las Vegas, c’est plus drpole que Nnacy) ; Zéros emplois pour l’INED (Institut National d’Etudes Démographiques - évidemment une thématique mineure pour nos sociétés, d’immigration en baisse de la natalité) ; Zéro, et même baisse pour l‘INRA ( une baisse… de 9 997 à 9 989 On admire la précision…) sans doute sont-ils punis pour douter de la toxicité du glyphosate et de l’existence d’alternatives pour le remplacer). Et bien entendu, Zéro création d’emplois pour ce navire amiral et ce symbole même de la recherche publique française, le CNRS ( là aussi, punition ?– baisse des effectifs de chercheurs, ingénieurs et techniciens de 28 618 à 28 597 !!) (Précision étonnante !). Seule l’ANR (Agence Nationale de la Recherche) passe à 254 emplois à plein temps stables contre 228. Curieusement, cette ANR est qualifiée d’opérateur de recherche alors que cette Agence n’en réalise strictement aucune, et qu’elle n’est en fait qu’un mécanisme beaucoup plus lourd et bureaucratique de distribution des financements de programme que ce qui existait auparavant,  atteint de la folie des évaluations en cascade.
C’est une méconnaissance et un mépris total de la recherche dans son ensemble. Souvenons-nous tout de même que l’agenda du Traité de Lisbonne, proposait de créer l’économie de la connaissance la plus compétitive au monde, avec 3% du PIB en moyenne, plus pour la France, consacré à la recherche. Nous en sommes  à 2.2%, loin derrière les pays nordiques et l’Allemagne (2,7), et cela a encore diminué ces dernières années. Pendant ce temps, la Chine, en vingt ans, la Chine est passée de 0.5% à 2% et n’est nullement en passe de freiner.
Mépris et incompréhension  des enjeux globaux, mépris total des personnels, en particulier des précaires, dont les laboratoires, face à l’absence de création de postes) ont pourtant bien besoin pour tourner. Ces jeunes techniciens, ingénieurs ou chercheurs sont  jetés des labos et de tout emploi dans la recherche publique en raison de l’application bête et méchante de la loi Sauvadet, après parfois une thèse  et des années en CDD - dispositif pour le moins stupide lorsqu’il s’agit de techniciens indispensables au fonctionnement d’équipements de pointe. Dans une réunion récente, le cabinet de la ministre de la Recherche, Mme Vidal ( tiens qui connait son nom ?, la recherche est vraiment une priorité pour ce gouvernement) a répondu : «on n’est pas mûrs sur ce sujet et on a rien à proposer pour l’instant » !!!
CNRS-La lettre d’Alain Fuchs- une recherche sacrifié
La lettre de fin de mandat d’Alain Fuchs, président du CNRS de 2010 à 2017 aurait du au moins alerter les politiques et l’opinion publique ( mais il est vrai que la rédiger en langage inclusif, que je n’ai pas repris dans les citations ne facilite guère la lecture …).
Extraits : « : «Les années 2010-2017 ont été continuellement difficiles pour la recherche sur le plan budgétaire et l a fallu mettre en place des modalités de gestion très strictes…Le niveau d’emploi du CNRS a donc baissé au cours de ses années et j’ai choisi de faire porter l’effort sur le volant de CDD recrutés sur les subventions de l’Etat, ce qui a permis de maintenir un recrutement convenable de jeunes chercheurs et techniciens. C’était ma priorité absolue…Encore une fois, le niveau d’emploi global au CNRS a baissé de quelques 10% en 10 ans et c’est à la chute vertigineuse du budget de l’ANR doublée d’une politique  d’appel à projets contestables qu’il faut d’abord attribuer les difficultés budgétaires des laboratoires. On ne peut pas s’arrêter de recruter ne serait-ce qu’une seule année au risque d’envoyer un signal désastreux au jeunes qui se destinent à une carrière scientifique. Le niveau exceptionnel et très international du recrutement au CNRS est un atout dont notre pays ne peut se passer. C’est le message fort que j’envoie à la puissance publique. »
Au-delà de la colère
Cette lettre de départ  traduit au ton tout à fait inhabituel reflète l’exaspération du directeur d’un grand organisme de recherche publique, en fait du navire amiral de la recherche publique en France qui a vu constamment les moyens de la recherche publique diminuer alors même que la recherche ne cessait d’être revendiquée comme une priorité politique ; la colère d’un citoyen engagé qui voit la France décrocher de l’Europe en matière de recherche, et l’Europe décrocher par rapport au Monde, et des objectifs nécessaires de l’Europe de la Connaissance ; l’indignation d’un dirigeant responsable devant la manière indigne dont sont traités particulièrement  les jeunes chercheurs ( pas d’emploi stable, pas de revenus dignes avant quoi une thèse et trois post doc -29- 30 ans ?). Qu’on ne s’étonne pas si les meilleurs de nos étudiants se détournent des carrières de recherche – « un signal désastreux au jeunes qui se destinent à une carrière scientifique ».
Comme dans beaucoup d’autres domaines, il semble que la politique du gouvernement actuel et de cette présidence soit le pire et de la droite et de la gauche, doublé d’un cynisme électoraliste implacable : il est peu probable que les chercheurs votent en masse pour Marine Le Pen.

Face à cette régression sans précédent, la ministre Mme Vidal ( l’inconnue), ne peut plus rester la grande muette ; et il est une autre voix dont on ne comprendrait pas qu’elle ne  se manifeste pas , M. Cedric Villani.
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