Recherche publique : Zéro, Zéros,
Zéros création d’emplois
Zéro, Zéros, Zéros création d’emplois stables dans les laboratoires de la
recherche publique, tels sont les chiffres du bleu budgétaire pour le programme
2018 du gouvernement Macron. Un tableau qu’apparemment peu de députés auront eu
le courage de lire, vu le manque de réactions.
Détaillons donc. Zéro création
d’emplois pour l’ IRD- Institut de
recherche pour le développement (tiens l’Afrique ne sera la zone en expansion
économique du XXIème siècle..) ; Zéro
emplois créés pour l’INRIA (institut
de recherche en informatique et automatique ( pas une priorité pour le
développement économique- mais c’est vrai que Las Vegas, c’est plus drpole que
Nnacy) ; Zéros emplois pour l’INED (Institut National d’Etudes Démographiques
- évidemment une thématique mineure pour nos sociétés, d’immigration en baisse
de la natalité) ; Zéro, et même
baisse pour l‘INRA ( une baisse… de
9 997 à 9 989 On admire la précision…) sans doute sont-ils punis pour douter de
la toxicité du glyphosate et de l’existence d’alternatives pour le remplacer).
Et bien entendu, Zéro création d’emplois
pour ce navire amiral et ce symbole même de la recherche publique française, le
CNRS ( là aussi, punition ?–
baisse des effectifs de chercheurs, ingénieurs et techniciens de 28 618 à 28 597 !!)
(Précision étonnante !). Seule l’ANR (Agence Nationale de la Recherche)
passe à 254 emplois à plein temps stables contre 228. Curieusement, cette ANR est
qualifiée d’opérateur de recherche alors que cette Agence n’en réalise
strictement aucune, et qu’elle n’est en fait qu’un mécanisme beaucoup plus
lourd et bureaucratique de distribution des financements de programme que ce
qui existait auparavant, atteint de la
folie des évaluations en cascade.
C’est une méconnaissance et un mépris total de la recherche dans son
ensemble. Souvenons-nous tout de même que l’agenda du Traité de Lisbonne, proposait
de créer l’économie de la connaissance la plus compétitive au monde, avec 3% du
PIB en moyenne, plus pour la France, consacré à la recherche. Nous en sommes à 2.2%, loin derrière les pays nordiques et l’Allemagne
(2,7), et cela a encore diminué ces dernières années. Pendant ce temps, la
Chine, en vingt ans, la Chine est passée de 0.5% à 2% et n’est nullement en
passe de freiner.
Mépris et incompréhension des enjeux
globaux, mépris total des personnels, en particulier des précaires, dont les
laboratoires, face à l’absence de création de postes) ont pourtant bien besoin
pour tourner. Ces jeunes techniciens, ingénieurs ou chercheurs sont jetés des labos et de tout emploi dans la
recherche publique en raison de l’application bête et méchante de la loi Sauvadet,
après parfois une thèse et des années en
CDD - dispositif pour le moins stupide lorsqu’il s’agit de techniciens
indispensables au fonctionnement d’équipements de pointe. Dans une réunion
récente, le cabinet de la ministre de la Recherche, Mme Vidal ( tiens qui
connait son nom ?, la recherche est vraiment une priorité pour ce
gouvernement) a répondu : «on n’est pas mûrs sur ce sujet et on a rien
à proposer pour l’instant » !!!
CNRS-La
lettre d’Alain Fuchs- une recherche sacrifié
La lettre de fin de mandat d’Alain Fuchs,
président du CNRS de 2010 à 2017 aurait du au moins alerter les politiques et l’opinion
publique ( mais il est vrai que la rédiger en langage inclusif, que je n’ai pas
repris dans les citations ne facilite guère la lecture …).
Extraits : « : «Les années 2010-2017
ont été continuellement difficiles pour la recherche sur le plan budgétaire et
l a fallu mettre en place des modalités de gestion très strictes…Le niveau d’emploi
du CNRS a donc baissé au cours de ses années et j’ai choisi de faire porter l’effort
sur le volant de CDD recrutés sur les subventions de l’Etat, ce qui a permis de
maintenir un recrutement convenable de jeunes chercheurs et techniciens. C’était
ma priorité absolue…Encore une fois, le niveau d’emploi global au CNRS a baissé
de quelques 10% en 10 ans et c’est à
la chute vertigineuse du budget de l’ANR doublée
d’une politique d’appel à projets
contestables qu’il faut d’abord attribuer les difficultés budgétaires des
laboratoires. On ne peut pas s’arrêter de recruter ne serait-ce qu’une seule
année au risque d’envoyer un signal désastreux au jeunes qui se destinent à une
carrière scientifique. Le niveau exceptionnel et très international du
recrutement au CNRS est un atout dont notre pays ne peut se passer. C’est le
message fort que j’envoie à la puissance publique. »
Au-delà
de la colère
Cette lettre de départ traduit au ton tout à fait inhabituel reflète l’exaspération
du directeur d’un grand organisme de recherche publique, en fait du navire amiral
de la recherche publique en France qui a vu constamment les moyens de la
recherche publique diminuer alors même que la recherche ne cessait d’être
revendiquée comme une priorité politique ; la colère d’un citoyen engagé
qui voit la France décrocher de l’Europe en matière de recherche, et l’Europe décrocher
par rapport au Monde, et des objectifs nécessaires de l’Europe de la Connaissance ;
l’indignation d’un dirigeant responsable devant la manière indigne dont sont
traités particulièrement les jeunes
chercheurs ( pas d’emploi stable, pas de revenus dignes avant quoi une thèse et
trois post doc -29- 30 ans ?). Qu’on ne s’étonne pas si les meilleurs de
nos étudiants se détournent des carrières de recherche – « un signal
désastreux au jeunes qui se destinent à une carrière scientifique ».
Comme dans beaucoup d’autres domaines, il semble
que la politique du gouvernement actuel et de cette présidence soit le pire et
de la droite et de la gauche, doublé d’un cynisme électoraliste implacable :
il est peu probable que les chercheurs votent en masse pour Marine Le Pen.
Face à cette régression sans précédent, la
ministre Mme Vidal ( l’inconnue), ne peut plus rester la grande muette ;
et il est une autre voix dont on ne comprendrait pas qu’elle ne se manifeste pas , M. Cedric Villani.
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