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jeudi 9 août 2018

Macron et la voyoucratie- La Racaille en Marche


Affaire Benalla : rappel

Le 18 juillet 2018, Le Monde publie un article identifiant Alexandre Benalla, garde du corps très privé et très proche du Président de la République, chargé de mission à l’Elysée, comme interpellant assez brutalement un couple de personnes en usurpant la fonction de policier, place de la contrescarpe à Paris, très en marge des manifestations du 1er mai 2018 à Paris. On apprendra ensuite qu’il existe une autre video montrant une autre interpellation le même jour ; que Benalla portait les insignes des policiers ; que, sans en avoir l’autorisation, il portait aussi une arme ; qu’il était accompagné d’un de ses amis, Vincent Crase, chargé du service d’ordre à la République en Marche, également usurpant la fonction de policier et se livrant au même amusement. On apprit ensuite à quel point Benalla était proche de Macron, l’accompagnant partout, possédant les clés de ses domiciles privés ; que déjà, lorsqu’il assurait la sécurité de Macron lors de la campagne électorale, le propriétaire du local de campagne avait demandé qu’il ne soit plus autorisé à y entrer compte-tenu de ses menaces et insultes ; qu’il disposait d’un badge d’accès à l’Assemblée, privilèges tout à fait exceptionnels que Macon comptait lui confier des responsabilités plus importantes, court-circuitant la vingtaine de policiers et de gendarmes chargé de sa sécurité. 

Mentionnons encore que Benalla a été très brièvement chauffeur d'Arnaud Montebourg, ministre du Redressement productif, qui l’a licencié après qu'il ait provoqué un accident de voiture en sa présence et voulu prendre la fuite.

Bref, l’un des chouchous de Macron, chargé de mission à l’Elysée, Alexandre Benalla, qui a constitué au sein du GSPR un groupe chargé de protéger les sorties privées du président, se distrait avec ses potes en se déguisant en CRS et en allant matraquer des manifestants.

Un comportement apparemment jugé bénin, puisque pour toute sanction, il a subi une suspension de deux semaines- avec maintien du salaire ( moi, j’appelle ça des vacances), et durant cette suspension, il a continué à travailler. Mieux, un luxueux appartement de fonction, quai Branly, l’ancien d’Anne Pingeot, la seconde famille de Mitterrand lui a été attribué. Il est vrai que L'Express indique que « la relation d'Alexandre Benalla avec Emmanuel Macron a longtemps étonné à l'Élysée et ailleurs » et note des témoignages de « grande proximité » entre eux…

Macron, qui tient donc beaucoup à Benalla, a commencé par  fustiger la presse qui selon lui « ne cherche plus la vérité » -les journalistes ont rétorqué que l'affaire Benalla serait restée secrète sans l'enquête du Monde. Dans une réunion hallucinante des députés LRM, Macron a affirmé « Benalla n'a jamais été mon amant » (Effectivement, on aurait pu se demander !)et que ceux qui lui demandent des comptes « n’ont qu’à venir le chercher- lui Macron). Ce langage de voyou, de petite frappe rappelons le devant son groupe de députés, son groupe à lui qui l’écoutait bien gentiment. Que n’aurait-on pas dit s’il s’était agi de Sarkozy, tant critiqué pour une phrase certes peu présidentielle, mais finalement plus pardonable dans un contexte plus animé ?

Des affaires de barbouze, sur le fond, il y a eu pire dans le passé, et le parti gaulliste pourrait sen souvenir, et des affaires plus graves, des suicides vraiment louches aussi, et le PS pourrai s’en souvenir. Mais ce qui scandalise et inquiète légitimement, c’est ce que cela révèle de Macron, et de sa fascination pour les petites frappes, et de son comportement à lui.

Les voyous à l’Elysée

Petite frappe, Macron l’a été  en Corse, en refusant de reconnaitre les élus du peuple Corse et en les provoquant.
Petite frappe,  il l’a été envers l’armée, en limogeant brutalement son chef-d’état major pour des critiques qu’il ne pouvait supporter.
Petite frappe,  il l’a été avec les salariés, avec les parlementaires en balayant un siècle de législation sociale à la hache, en s’exhibant fièrement en train de signer des ordonnances qui lui permettent de s’affranchir de toute contradiction.
Petite frappe encore, dans son comportement envers les syndicats, qu’il veut mettre au pas, envers les élus locaux qu’il méprise, envers tous les corps intermédiaires, dont ils ne supportent pas qu’ils limitent son pouvoir.
Petite frappe dans sa manière, la plus violente qu’on ait vu depuis des années, de réprimer les manifestations syndicales, des manifestations où se pressaient familles et enfants- au fait quelles instructions ont été données aux forces de police, et combien de Benalla ?
Petite frappe avec des oppositions qu’il a démantelé façon puzzle, façon président flingeur.
Petite frappe dans sa manière extrêmement brutale de démanteler les services publics en mentant et en salissant leurs agents.
Petite frappe dans sa manière de tyraiter les journalistes, les chassant de l(Elysée, les menaçant à coups de lois liberticides prétendant lutter contre les fake news et protégeant les secrets des affaire et des affairistes.
Petite frappe lorsqu’il s’adresse aux chômeurs qui contestent sa politque en les traitant de fainéants.
Petite frappe lorsqu’il veut limiter les droits de l’opposition à s’opposer et réduire mes possibilités pour les parlementaires de contester ses propositions de loi

Tiens, il est possible que l’affaire Benalla ait pour conséquence de retarder, voire supprimer une réforme constitutionnelle qui baisserait encore le Parlement et renforcerait son pouvoir.
Eh ben, tant mieux, car il y a a franchement de quoi s’inquiéter !



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