Une
petite explication sur ce blog.
Ce blog naguère assez sage et visant à une
vulgarisation intéressante des sciences
et techniques et de leurs enjeux
culturels, politiques, historiques, sociétaux est certainement en train de dériver.
Les enjeux de politique énergétique et climatique y ont pris une place
prépondérante, et cela me parait assez justifié en raison de l’urgence et de
l’importance pour l’Humanité, et, pour répondre à cette urgence, de la
nécessité d’effectuer les meilleurs choix politiques scientifiquement fondés.
J’essaie depuis plusieurs années de m’informer honnêtement et je reporte ce que
je trouve. Et je suis de plus en plus inquiet et, oui, en colère, de voir me
semble-t-il la manipulation par de louches intérêts idéologiques et financier
de l’urgence environnementale transformée en panique bien profitable pour
certains. Ainsi, lorsqu’on voit un ministre de l’environnement peut-être
sincère mais à coup sûr scientifiquement ignorant démissionner en dénonçant les
lobbies alors qu’il a lui- même tordu les lois et limité les recours au profit
du lobby des margoulins de l’éolien, catastrophique pour l’environnement et le changement
climatique, alors qu’on voit des militants, des pays entiers prétendre lutter
contre le changement climatique en menant une politique antinucléaire, il est
difficile de rester calme. On voit d’ailleurs très bien, dans le cas du
nucléaire à quelle étrange alliance on assiste entre l’ignorance scientifique
et le commerce de la peur et l’avidité
des intérêts financiers – le nucléaire est le seul secteur énergétique dont
même les plus extrêmes des libéraux n’envisagent pas, au moins en Europe, la
privatisation.
Aucune bonne politique
énergétique et environnementale, pas plus que de santé, ni agricole, ne peut
reposer sur une telle ignorance ou un tel déni des connaissances scientifiques,
sur une telle haine de l’humanisme et du progrès. Il n’y a dans cette voie, que
la régression la plus absurde et la plus sombre, et aucun solution.
De même, aucune bonne
politique ne peut sortir de la mise en
concurrence de tous contre tous et l’affrontement débridé des intérêts, sur fonds
de méthodes politiques de voyou consistant à désigner à la vindicte publique et
à la chaine de prétendus privilégiés – les agents du service public, ceux de la
Sncf, les cadres chômeurs, les « bénéficiaires » d’arrêts de
travail…), à ignorer et disqualifier les corps intermédiaires, à vicier les
pratiques politiques et contourner les méthodes délibératives, sans lesquelles
il n’est pas de démocratie possible, pas de possibilité de fonder une opinion
publique, pas d’opinion commune, « de doctrine sociale commune sans
laquelle il ne reste d’autre expédient,
pour maintenir une harmonie quelconque, que la triste alternative de la force
ou de la corruption » (Auguste Comte), pas de conciliation entre « la
spécialisation des fonctions et la convergence des efforts (toujours Auguste).
Alors, de temps en
temps, ce blog cèdera à la tentation de
la colère, passion non pas mauvaise, mais au pire inutile, au mieux soulageant
et réveillant.. ;
Jour
de colère n°1 : Déclaration
d’Edouard Philippe : « En trois ans, le nombre de journées indemnisées est passé de 11 à 12
par an et par salarié du privé. C'est comme si notre pays avait instauré un
jour de congé supplémentaire ».
Commentaire 1 :
« Les plus de 55 ans ont le taux d'absentéisme le plus fort, en raison de
la longueur de leurs arrêts de travail. En juin, les chiffres de l'Assurance
Maladie montraient l'augmentation des arrêts maladies de longue durée, c'est-à-dire
supérieurs à trois mois, une hausse attribuée au recul de l'âge légal de départ
à la retraite de 60 à 62 ans ».
Commentaire 2 : « Un
lien très clair entre l’absentéisme au travail/les arrêts maladie et les
conditions de travail » : Sur la question des indemnités journalières
(IJ), la CFE-CGC a rappelé en préambule qu’il existe, dans les entreprises, un
lien très clair entre l’absentéisme au travail/les arrêts maladie et les
conditions de travail. « Nous souhaitons donc prendre le temps d’examiner précisément
ce sujet et attaquer également le problème sous l’angle de l’organisation du
travail », explique François Hommeril.
Commentaire 3 : Non
un jour de maladie n’est pas un jour de congé, et le très grande majorité des médecins
se plaignent plutôt (et plaignent) de patients qui ne prennent pas leurs arrêts
maladies, préférant, sous la pression, réelle ou intériorisée, mettre leur
santé en danger et celle de leurs collègues. Et ce n‘est surement en organisant
la disparition progressive des médecins du travail des entreprises que ça s’améliorera.
Jour
de colère n° 2 : Condamnation de la France dans l'affaire de la crèche
Baby-Loup : le comité Théodule et le machin.
Excellente tribune de Guy
Konopnicki dans Marianne du 02 septembre. Extraits ( mais SVP lire l’intégralité » :
La France a donc été condamnée par le comité des droits de l'homme de l'ONU
parce que la crèche Baby Loup, association disposant d'une délégation de
service public, n'a pas permis qu'une employée arbore un signe religieux pour
se transformer en panneau publicitaire de l'islam. La crèche a été créée à
Chanteloup-les-Vignes en 1991, et les enfants qui l'ont fréquentée ont eu le
temps de grandir dans une République laïque. Depuis le début de l'affaire, en
2008, un comité Théodule n'a eu de cesse de multiplier les procédures, avec
l'objectif de faire reconnaître l'interdiction du port du voile comme une atteinte
à la liberté religieuse.
Débouté par la Cour de
cassation, ce comité Théodule est allé dénicher un organisme croupion de ce que
de Gaulle appelait « le Machin ». Si bien que le Monde peut titrer : « L'ONU
critique la France »
« Voici la France coupable
de bafouer la liberté de voiler les femmes, et, pourquoi pas, celle de leur
imposer le mariage dès l’âge de douze ans, conformément à la loi coranique ?
La réaction d’une partie de la presse, répercutant la condamnation comme s’il s’agissait
d’une résolution solennelle, plaçant la France au ban des nations, laisse
songeur. La laïcité, cette vieillerie, ferait donc de nous d’affreux liberticides,
interdisant les marques ostentatoires de discrimination sexiste. Tout se passe
comme si certains journalistes se sentaient coupables d’appartenir à cette France
qui ne s’aligne pas sur le modèle communautaire ».. « Le Machin
onusien peut bien condamner la France, il y trouve des coupables volontaires
pétris de contrition. »
Bravo et très bien écrit !
Mais Konopnicki, et d’autres qu’ils l’ont lu et suivi, a bien tort de traiter
par le simple mépris le Machin Onusien qui a condamné la France à indemniser la
provocatrice voilée de la crèche Baby- Loup. Ils ont expliqué que cette
condamnation n’a aucune valeur en France.
Eh bien, ce n’est pas l’avis
du Président de la Cour de Cassation : « la France peut néanmoins difficilement ignorer une telle décision qui
lui reproche de ne pas respecter un pacte international qui l’engage. La
Cour de cassation va tenir compte de cette interprétation divergente du droit.
Le premier président de la plus haute juridiction du pays, Bertrand Louvel, en
a officiellement averti les magistrats du siège et du parquet lundi 3 septembre…
le Comité des droits de l’homme des Nations Unies a constaté que notre
assemblée plénière elle-même avait méconnu des droits fondamentaux reconnus par
le Pacte international des droits civils et politiques dans l’affaire connue
sous le nom de Baby Loup … Même si cette constatation n’a pas, en droit, de
force contraignante, l’autorité qui s’y attache de fait constitue un facteur
nouveau de déstabilisation de la jurisprudence »
Oui, le mépris ne suffit
plus- jours de colère !
Jour
de colère n°3 : 700 ruches à Paris. La Maire de Paris a fixé comme
objectif de renforcer la place de la nature à Paris, notamment à travers
l’installation de ruches et la valorisation de leur miel, au cours de cette
mandature.
Paris compte au recensement de 2015 près de
700 ruches et un patrimoine municipal de 143 ruches réunies dans 23 ruchers,
gérés par des associations ou des particuliers apiculteurs dans le cadre de
conventions d’occupation du domaine public. Ces apiculteurs se sont engagés à
développer des ruchers pédagogiques afin d’informer le public sur la question
des abeilles domestiques et plus largement sur les insectes pollinisateurs.
Expérience vécue : Impossibilité
de déguster une tarte aux framboises à certaines terrasses à Paris sans se voir
entouré d’une dizaine d’abeille qui viennent vous disputer votre pâtisserie favorite
jusqu’à la bouche, et une voisine affolée et finalement piquée.
Une autre qui est sérieusement
piquée, mais ça on le sait depuis longtemps, c’est la maire de Paris. Merdre ;
les abeilles c’est à la campagne, pas à Paris. Amateurs de miels parisiens, à
qui on le vend sûrement très cher ( ch’sais pas, j’en ai jamais acheté),
sachez- le : le miel que vous mangez, c’est ma tarte aux framboises !
Bon appétit.
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