EDF, Areva et le nucléaire français : les voies du désastre.
Ceci a été vrai en particulier
pour le nucléaire : Le parc nucléaire d’EDF est (encore) le plus important
appartenant à une seule compagnie, avec 58 réacteurs. Il a été construit en un
temps relativement court, les mises en service se sont étalées de 1978 à 2002.
Ce parc a une particularité : il marque l’arrivée systématique de la
construction en série des réacteurs.
Ce parc nucléaire produit
encore aujourd’hui 76% de l’électricité. Et contrairement à ce que l’on croit
généralement , la plus vieille centrale nucléaire industrielle française est
…belge : Tihange, ouverte en 1975, après six ans de travaux, et que le
gouvernement belge vient de prolonger jusqu’en 2025. (Ce n’est donc pas
Fessenheim 1).
Les années 1995-2000 ont été
marquées par l’effacement de la Direction de l’Equipement EDF. En 2000, elle
fut supprimée, les ingénieurs survivants, dont ceux travaillant au programme
chinois, furent rattachés à la Direction de la Production. (Cette direction de
l’équipement avait réussi en 1981 à connecter au réseau huit réacteurs, un
toutes les six semaines ! Exploit jusque là inégalé de tentent de reproduire
les Chinois !)
Intervint alors Framatome, devenu
ensuite Areva qui, sous la direction d’Anne Lauvergeon prétendit exercer toutes les activités relevant du
nucléaire civil dont la maîtrise de l’ensemble d’un chantier nucléaire,
tâche que Framatome n’avait jamais assurée. Areva proposa deux types de
réacteurs : L’EPR (puissance élevée, puissance élevée (1750 MWe). est un
prototype et constitue un saut technologique ; des ATMEA, plus petits, convenant mieux aux pays émergents.
EDF s’opposa aux ATME et refusa
de participer à leur développement ; EDF s’opposa aux EPR et refusa de
participer à leur développement. Pour cette raison le premier EPR fut vendu à
la Finlande, dans des conditions déraisonnables pour un prototype ; quand
EDF, sous pression du gouvernement, acquit un EPR (Flamanville), les spécifications
furent telles qu’il dut être considéré comme un second prototype ! le comble
fut atteint fin décembre 2009, lorsque Abou Dhabi préféra aux EPR français une
offre sud-coréenne, EDF et Areva ayant été incapable de s’entendre. Conclusion :
« Au début du XXIéme Siècle, on constate que l’industrie nucléaire
française ne dispose plus d’une compétence suffisante de gestion de l’ensemble
d’un chantier nucléaire. ».
Pendant ce temps, en Chine, le
vice–premier ministre Li Peng, lui-même ingénieur électricien, admiratif du
programme nucléaire français décidera, non seulement, l’achat d’un premier
réacteur identique en tous points à un réacteur français de série, mais il
importera pour cette première construction notre modèle industriel. Li Peng est
aujourd’hui en retraite mais le Président chinois Xi Jinping actuel est un
partisan de l’énergie nucléaire. « Les dirigeants chinois ont parfaitement
saisi la stratégie française nucléaire du XX éme Siècle :- ils construisent en
série industrielle.- ils améliorent progressivement les réacteurs existants. »
Bref, ils jouent pleinement de l'"effet parc".Et les Chinois se demandent avec effarement et quelque pitié comment le
nucléaire français a pu en arriver là. La réponse : une stratégie aberrante
et un manque de soutien politique, notamment face à certains écologistes.
Ce qui se passe, c’est que les énergies subventionnées et prioritaires
chassent les autres, puisque les exploitant sont contraints de les acheter
et découragent l’investissement, notamment dans le nucléaire. La lettre cite
les chiffre et faits suivants : « les Français qui payèrent plus de
deux milliards d’aides au solaire en 2015, lui verseront plus de dix milliards
de subventions de 2015 à 2018, soit plus que le coût de l’EPR de Flamanville,
considéré à juste titre comme d’un prix exorbitant (on a vu pourquoi !)
En Allemagne, le Secrétaire
d’Etat Vert Rainer Baake, tout en proclamant que l’éolien et le solaire
deviennent compétitifs, indique que leurs aides sont de 23 milliards d’euros
par an, sans évoquer une date de fin de subvention ». Et ça ne vas pas s’arranger
avec la loi de transition énergétique. « En France les énergies renouvelables coûteront, en 2016, 4,75 milliards
d’euros d’aides publiques contre 3,75 en 2014 ».
En dehors de ces aides directes, la priorité au réseau est aussi une
distorsion majeure, puisque les centrales classiques (nucléaires ou autres) ne
peuvent écouler leur production que lorsque tout le renouvelable, quel que soit
son coût réel est absorbé !
Or, les investissements dans les
autres centrales électriques restent nécessaires - parce que personne aujourd’hui
ne peut dire quand le solaire et l’hydraulique deviendront compétitifs – parce que
tant qu’il n’existe pas solutions techniques de stockage, le renouvelable, qui
est intermittent, ne peut jouer qu’un rôle d’appoint, sous peine d’entrainer un
effondrement du réseau ( et un black out)
Le pompom de l’absurdité va à l’Allemagne,
qui, promouvant massivement le renouvelable et arrêtant le nucléaire a dû
relancer très massivement ses centrales à charbon, au mépris complet de l’effet
de serre, mais aussi de la pollution de ses voisins, ( nous Français en
particulier !) Et loin de payer pour cela, elle a obtenu de la Commission
européenne a obtenu que l’extraction du
charbon puisse être dégrevée des taxes finançant les renouvelables.
-une perte de compétence comme
architecte industriel concernant la construction de centrales nucléaires. Ceci
ajouté à un choix de saut technologique, l’EPR, a généré de graves retards sur
les chantiers.
-les difficultés financières
d’EDF causées principalement par un marché européen de l’électricité qui ne
gère plus sa coexistence avec un secteur relevant de l’économie administrée et
promouvant les énergies renouvelables. »
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