Europe
et Eurokom
Dans un de mes précédents blogs, je
m’enflammais sur les propos de Macron à Epinal sur « l’Europe qui nous a donné
la Paix ». Face aux politiciens truqueurs qui sciemment mélangent l’Europe,
réalité géographique, historique, culturelle et la Communauté européenne et ses
institutions (notamment la Commission européenne), vouées uniquement à
construire un grand marché selon le dogme d’une véritable secte libérale, je
propose donc de différencier l’Europe réelle des peuples et des nations et
l’Eurokom, les institutions de la Communauté Européenne
Inégalités : les 500 Français les plus
riches ont capté 20 milliards de plus en 2017 qu'en 1980
C’est l’une des remarques
et conclusions marquantes du rapport 2019 du Laboratoire sur les inégalités mondiales, dont Marianne en particulier a parlé le 02/04/2019
avec une interview de l’un des auteurs, Lucas Chancel.
Principales remarques et conclusions :
L’Europe
depuis 1980 : des inégalités en explosion, une croissance captée par les plus
riches.
L’Europe est l’un des continents qui a le mieux
résisté à la montée des inégalités de revenu observée dans le monde depuis le
début des années 1980. Néanmoins, la croissance européenne a elle aussi été
inégalitaire : entre ´1980 et 2017, les
1% d’Européens les plus riches ont vu leur revenu moyen croître deux fois plus
vite que celui des 50% les moins aisés.
Cette
montée des inégalités, visible dans la quasi-totalité des pays
européens, s’est déployée dans un
contexte de concurrence fiscale accrue entre Etats européens qui a miné la
progressivité de l’impôt. Les inégalités de revenu en Europe résultent de l’intersection
de deux facteurs : les inégalités de revenu moyen entre pays européens, et les écarts
de revenus entre individus au sein d’un même pays. Globalement, ce sont les inégalités
de revenus dans chaque pays qui jouent le plus grand rôle.
Entre 1980 et 2017, la quasi- totalité des pays
européens ont échoué a atteindre l’objectif de développement durable 10.1
adopte par les Nations Unies en 2015 et donc par tous les pays de l’UE, qui
requiert que les 40% d’individus les moins aises voient leurs revenus augmenter
plus vite que la moyenne nationale.
L’accroissement des écarts de revenus a été particulièrement
fort en Europe de l’Est, où les privatisations associées à la transition du socialisme au capitalisme
ont bénéficié à une élite restreinte. Cette région était la moins inégalitaire
d’Europe en 1980. Elle a aujourd’hui rejoint les niveaux d’inégalité de
l’Europe de l’Ouest et du Sud.
Pour les 80% du bas de la distribution des
revenus européens, le taux de croissance a été d’environ 40% sur trente-sept
ans. Au sommet de la distribution, parmi les 0.001% d’Européens les plus
riches, la croissance a avoisiné les 200% – soit un taux cinq fois plus elevé
qu’en bas. Les 1% les plus riches ont vu leurs revenus croître deux fois plus
rapidement que la moyenne et ont capte une part de la croissance similaire à
celle captée par les 50% du bas.
Pour
les 1% les plus riches français, ce demi-million d’individus a capté 17% de la
richesse créée entre 1980 et 2017 - un chiffre comparable à ce qu'il
s'est passé en Allemagne. Si l'on zoome encore davantage, on voit que les 0,001%, du haut, ce sont 2,2% de la
croissance totale depuis 1980 qui ont été captés par un tout petit groupe, de
l'ordre de 500 personnes en 2017. Même si l'on résiste mieux aux inégalités
qu'aux Etats-Unis, on peut dire que la dynamique de croissance est aussi
inégalitaire en France, avec des inégalités tirées par de forts taux de
croissance au sommet de la pyramide.
Commentaire : depuis qu’on sait que l’essentiel
de la campagne électorale de Macron, si discret sur ses finances, provient d’un
millier de très fortes donations, on a tout compris ! Macron, c’est le
Président des Cinq cents ! Des cinq cents plus riches vers qui est dirigé
l’essentiel de la politique !
L’Europe
de la divergence, pas celle de la convergence !
Pour ce qui est de la convergence macroéconomique,
qui est au cœur des politiques d’intégration économique promues par l’Union Européenne,
les trajectoires de croissance des pays européens depuis 1980 affichent des résultats
en demi-teinte. En 2017, en Bulgarie et en Roumanie, le revenu national moyen
par adulte demeure inférieur à 20.000 eurs par an, alors qu’il dépasse
largement 40.000 eurs. dans les pays du
Nord de l’Europe et atteint les 60.000 au Luxembourg.
Alors que les pays pauvres d’Europe de l’Est
ont vu leurs revenus nationaux croître plus vite qu’à l’Ouest depuis le début
des années 2000, cette tendance n’est
pour l’instant parvenue qu’à compenser les récessions associées à la transition
des pays communistes au capitalisme au début des années 1990. En parallèle,
on observe un décrochage des pays d’Europe du Sud — Espagne, Portugal, Grèce et
Italie -par rapport au revenu moyen en Europe depuis la crise. Dans le même
temps, les pays scandinaves, déjà aisés au début des années 1980, ont vu leurs
revenus par adulte croître significativement plus vite que la moyenne
continentale.
Commentaire : Echec assez complet de l’Eurokom
sur ce plan ; et ça explique bien des choses, tant en ce qui concerne l’évolution
politique des pays de l’ex Est que le phénomène des travailleurs détachés…
Une
Europe des transferts. . . des pays pauvres vers les pays riches ?
Il
apparaît que les transferts nets de revenus entre pays de l’UE sont plus
favorables aux pays riches qu’aux pays pauvres et ce même lorsque l’on prend en
compte les contributions nettes des recettes des différents Etats au budget de
l’UE. Les transferts nets de revenus entre pays de l’UE demeurent plus
favorables aux pays riches qu’aux pays pauvres En effet, les flux de revenus
nets entrant dans les pays de l’Est grâce au budget Européen (notamment au
titre des politiques de cohésion) sont de l’ordre de 1% à 2% du PIB, alors que les flux sortants nets
de ces pays (essentiellement vers les pays riches de l’UE pour rémunérer les détenteurs
de capitaux investis dans ´ d’autres pays européens) sont de l’ordre de 2% à 5%
du ` PIB chaque année. Si les investissements provenant de l’Ouest ont eu un
impact positif sur la productivité des pays de l’Est, une partie des gains de
productivité a été captée sous forme de profits par les investisseurs étrangers.
Une
Europe qui ne protège pas…de la pauvreté.
Le taux de pauvreté en Europe n’a pas baissé
depuis la crise. Alors que les citoyens
les plus aisés ont vu leurs revenus croître plus vite que le reste de la
population européenne, la pauvreté a légèrement augmenté entre 1980 et le
milieu des années 2000, puis est restée stable depuis la crise. Entre la
fin des années 1980 et le début des années 1990, la part de la population
adulte vivant avec moins de 60% du revenu médian européen est passée de 20% à 25%, du fait de l’effet
combiné de récessions et d’une hausse des inégalités dans les pays de l’Est.
Après une décennie de stagnation, le taux de pauvreté a de nouveau baissé au
début des années 2000, dans un contexte de plus grande intégration européenne
et de croissance plus inclusive. La crise a mis fin à cette courte période de réduction
de la pauvreté en Europe : depuis 2008,
entre 21% et 22% des citoyens européens sont en situation de pauvreté.
Ainsi, le taux de pauvreté en Europe, de 21%,
est aujourd’hui le même qu’au milieu des années 2000.
Commentaire : Echec aussi sur ce plan de la
lutte contre la pauvreté, conséquence inéluctable de la conversion de l’Europe
sous tutelle allemande à l’ultra libéralisme…
Le
modèle social européen, c’est exactement le contraire de la politique
ultralibérale de la Commission !
Si les inégalités en Europe sont significativement
plus faibles qu’aux Etats-Unis, c’est largement parce que les politiques
sociales et fiscales des Etats permettent une répartition plus égalitaire des
revenus avant impôts, notamment grâce à des systèmes éducatifs et de sante plus
égalitaires qu’outre-Atlantique. A l’avenir, si l’Union Européenne souhaite
contenir la hausse des inégalités sur le continent, elle devra créer les conditions d’un financement pérenne et équitable des
services publics, notamment via une fiscalité plus progressive sur les
individus et les entreprises à l’échelle européenne.
Commentaire : ben oui, mais c’est
exactement le contraire de ce que fait l’Eurokom ; détruire les services
publics. Et quant à la concurrence par la fiscalité pa le bas, dont meurent nos
Nations et nos Etats, rien d’efficace pour ‘instant n’a été fait. Les Gilets
Jaunes ont un bel avenir, pas seulement français !
Il faut sortir de cet Eurokom là
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