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samedi 3 décembre 2016

Défendre l’Europe ? Moi, je veux bien, mais est-elle défendable (2) ?

De mauvais relents

Pour une fois, ce n’est pas la commission européenne qui est en cause, mas les Etats.  Le Monde du 25 novembre 2016 nous apprend qu’après  l’élection de Donald Trump, Berlin s’oblige à jouer un plus grand rôle international ; et que Merckel veut désormais consacrer  2% de son PIB à la défense.. Cela reviendrait à doubler (pas immédiatement, la chancelière le reconnaît) les dépenses militaires de l’Allemagne et à en faire la première puissance militaire d’Europe. Parallèlement, le Japon, avec des comptes publics japonais en lourds déficits et une dette qui représente l’équivalent de 245% de son PIB, augmente lui aussi ses dépenses militaires, pour la cinquième année consécutive ; avec un budget de 4.980 milliards de yen (soit 36 milliards d’euros), elles auront atteint leur plus haut niveau depuis la fin de Seconde Guerre Mondiale.

Que l’Allemagne augmente sa part dans la défense de l’Europe n’est pas forcément un mauvais signe, si cela permettait la construction d’une défense européenne, avec une industrie militaire européenne, et une certaine unité, qui ferait par exemple que les pays  européens, lorsqu’ils en ont la possibilité, achète préférentiellement du matériel militaire européen. Mais en fait, il s’agit de renforcer l’Otan, au cas où le gouvernement américain, comme le nouveau président l’a annoncé, exigerait davantage de ses alliés.  Dans le même numéro du Monde, il est assez intéressant d’entendre l’amiral Harry Harris, commandant de la zone pacifique énoncer les quatre principales menaces, que tout président américain considérera, dans cet ordre : «  Russie, la Chine, la Corée du Nord, le terrorisme ». C’est vraiment le bon ordre ?

Il me semblait portant que Juncker avait un grand plan d’investissement pour l’Europe : on pouvait penser que c’était plutôt dans les infrastructures informatiques, ou de transports, dans les nouvelles sources d’énergie, la santé et ses terribles défis, les promesses de la biologie, la protection du climat, la construction basse énergie…


Il m’ avait échappé que ce serait dans les dépenses militaires. Pourtant, si la Communauté Européenne a un bilan à défendre, ce sont bien les soixante-dix années de paix qui ont régné dans cette partie du contient, qui n’avais dans toute son histoire, jamais connu cela.  (l’éclatement de la Yougoslavie, que je n’oublie pas, a certes provoqué son cortège d’horreurs, mais n’a pas entrainé  l’Europe et le monde dans une nouvelle guerre)


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