De mauvais relents
Pour une fois, ce n’est pas la
commission européenne qui est en cause, mas les Etats. Le Monde
du 25 novembre 2016 nous apprend qu’après l’élection de Donald Trump, Berlin s’oblige à
jouer un plus grand rôle international ; et que Merckel veut désormais consacrer
2% de son PIB à la défense.. Cela
reviendrait à doubler (pas immédiatement, la chancelière le reconnaît) les
dépenses militaires de l’Allemagne et à en faire la première puissance
militaire d’Europe. Parallèlement, le Japon, avec des comptes publics japonais en
lourds déficits et une dette qui représente l’équivalent de 245% de son PIB,
augmente lui aussi ses dépenses militaires, pour la cinquième année consécutive ;
avec un budget de 4.980 milliards de yen (soit 36 milliards d’euros), elles auront
atteint leur plus haut niveau depuis la fin de Seconde Guerre Mondiale.
Que l’Allemagne augmente sa part
dans la défense de l’Europe n’est pas forcément un mauvais signe, si cela permettait
la construction d’une défense européenne, avec une industrie militaire
européenne, et une certaine unité, qui ferait par exemple que les pays européens, lorsqu’ils en ont la possibilité, achète
préférentiellement du matériel militaire européen. Mais en fait, il s’agit de
renforcer l’Otan, au cas où le gouvernement américain, comme le nouveau
président l’a annoncé, exigerait davantage de ses alliés. Dans le même numéro du Monde, il est assez intéressant d’entendre l’amiral Harry Harris,
commandant de la zone pacifique énoncer les quatre principales menaces, que
tout président américain considérera, dans cet ordre : « Russie, la
Chine, la Corée du Nord, le terrorisme ». C’est vraiment le bon ordre ?
Il me semblait portant que Juncker
avait un grand plan d’investissement pour l’Europe : on pouvait penser que
c’était plutôt dans les infrastructures informatiques, ou de transports, dans
les nouvelles sources d’énergie, la santé et ses terribles défis, les promesses
de la biologie, la protection du climat, la construction basse énergie…
Il m’ avait échappé que ce serait
dans les dépenses militaires. Pourtant, si la Communauté Européenne a un bilan
à défendre, ce sont bien les soixante-dix années de paix qui ont régné dans
cette partie du contient, qui n’avais dans toute son histoire, jamais connu
cela. (l’éclatement de la Yougoslavie,
que je n’oublie pas, a certes provoqué son cortège d’horreurs, mais n’a pas
entrainé l’Europe et le monde dans une
nouvelle guerre)
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