Disons-le tout de suite pour
éviter de mauvaises surprises à certains lecteurs, mais le vrai scandale est
celui qui mènerait, par idéologie rétrograde, ignorance ou bêtise à interdire
le plus efficace et le moins toxique des désherbants… de l’ aveu même de
Nicolas Hulot
La grave crise de
crédibilité… des publications de la recherche universitaire et publique
En 2011, la firme pharmaceutique
Bayer s’est posée quelques questions sur le taux d’échec de ses projets de
chimie médicinale. Trois chercheurs ont été mobilisés à plein temps pendant un
an pour examiner 67 projets de recherche dans le domaine de l’oncologie, de la
gynécologie et des maladies cardiovasculaires qui ont échoué, et ils ont tenté
de reproduire les expériences fondamentales décrites dans la littérature
scientifique qui avait incité Bayer à se lancer dans ces projets.
Résultats : seulement 21% de ces
expériences ont pu être entièrement reproduites et 11% partiellement ; en
d’autres termes, les deux tiers de ces
expériences n’ont absolument pas pu être reproduites. Peu après, des
chercheurs d’Amgen ont effectué le même type d’analyse sur 53 expériences ayant
servi à lancer des recherches précliniques dans le domaine du cancer : seulement 11 ont pu être reproduites.
De sorte que les firmes
pharmaceutiques pourraient à bon droit poursuivent un certain nombre
d’Universités ou centres publics de recherche !
Il existe donc une véritable crise de reproductibilité et de confiance
dans les publications issues du domaine public et l’on en connait les
raisons : la pression du publish or perish , pour obtenir des crédits ou
une bonne évaluation, les faibles chances de se faire prendre, la faiblesse des
sanctions, l’affaiblissement du niveau général d’éthique face à la valorisation
du profit rapide et immédiat. Il faudra vraiment s’y attaquer, « on ne se
contentant pas d’épingler tel ou tel thèsard ou jeune chercheur, car la
responsabilité est bien plus haute et systémique, qui consiste à mettre en
place un management par objectifs basé sur des indices, qui ne peut être qu’une
véritable incitation à la triche, avec une compétition de plus en plus acharnée
dans la triche, intrinsèquement pervers, et dont la perversité intrinsèque
s’apparente de très près aux fameux objectifs des ex gosplan de l’ex-URSS.
A l’inverse, les expériences décrites par les industriels du médicament, reprises dans les dossiers d’autorisation de mise sur le marché sont heureusement beaucoup plus fiables et soumise à des critères statistiques de significabilité. Pour une raison simple : toute triche, même simple « oubli » de résultats défavorables peut leur coûter très cher, et cela s’est déjà produit.
A l’inverse, les expériences décrites par les industriels du médicament, reprises dans les dossiers d’autorisation de mise sur le marché sont heureusement beaucoup plus fiables et soumise à des critères statistiques de significabilité. Pour une raison simple : toute triche, même simple « oubli » de résultats défavorables peut leur coûter très cher, et cela s’est déjà produit.
Un cancérigène assez improbable sauf pour la communication du CIRC
Alors lorsqu’on m’explique que c’est
un scandale que les études des scientifiques de
Monsanto sur le glyphosate soient
reprises dans le dossier d’évaluation de l’Agence Européenne, non, mille fois
non, il n’y a rien là de scandaleux. Il suffit simplement de savoir si elles ont
été menées selon les bonnes pratiques en viguier, et si elles sont pertinentes.
Si oui, il est normal qu’elles soient reprises dans le dossier d’évaluation.
Un autre problème est de savoir
si elles sont suffisantes. Et là, c’est le rôle des agences d’évaluation, des pouvoirs publics, des
experts de le dire, et de déterminer quelles études complémentaires sont
éventuellement nécessaires.
Une agence de l’OMS, le CIRC, a
classé le glyphosate en cancérogène probable. Probable, ce n’est pas avéré, et
compte-tenu du fait que le glyphosate est utilisé depuis longtemps, le moins
qu’on puisse dire est que sa toxicité est loin d’être établie. Mais il y a
aussi ceci : le CIRC est
particulièrement connu pour ses déclarations fracassantes (la viande rouge comme probablement
cancérogène). En bref, comme la NASA et beaucoup d’agences publiques avant
chaque renouvellement de leur budget, le
CIRC annonce se doit de faire une annonce spectaculaire qui fera grand bruit.
En France, l’ANSES (Agence
nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du
travail), et malgré toute la pression médiatique, le moins qu’on pusse dire est
qu’elle prende quand même ses distances avec le CIRC : « L'analyse a
été menée pour tenter d'expliquer les conclusions divergentes du BfR et de
l’EFSA avec celles du CIRC. Ces divergences s’expliquent en termes de critères
de sélection des études retenues et de méthodologie d’établissement du niveau
de preuve final… le niveau de preuve de cancérogénicité chez l’animal et chez
l’homme est considéré comme relativement limité et ne permet pas de proposer un
classement 1A ou 1B (cancérogène avéré ou présumé pour l'être humain) dans le
cadre de l’application des critères du règlement(CE) n° 1272/2008 (CLP) ; au vu
du niveau de preuve limité, la classification en catégorie 2 (substances
suspectées d'être cancérogènes pour l'homme, CLP) peut se discuter, sans que
l’Agence ne puisse se prononcer en l’absence d’une analyse détaillée de
l’ensemble des études. » Par ailleurs, l’ANSES pointe un risque possible
lié à la combinaison du glyphosate avec certains co-formulants tels la tallowamine.
Le glyphosate. Pouquoi s’en passer ?
Poursuivons donc des études si
elles apparaissent utiles, ou imposons-les à Monsanto ( dont le comportement
mentionné par les Monsanto papers peut apparaître détestable ( mais Le Monde du 5 octobre qui leur consacre
une double page se discrédite en tentant de réhabiliter le Pr Séralini).
Il y a eu peu d’écho à
l’interview pourtant décapante de Nicolas Hulot dans Le Monde du 28 octobre
« Il faut que l’on se fixe l’objectif de sortir du glyphosate durant ce
quinquennat. Il n’y a pas d’alternatives chimiques, car il n’y a pas pour
l’instant de molécules qui soit aussi efficace et moins toxique que le
glyphosate. Les alternatives, ce sont le biocontrôle (en recourant à des
organismes vivants) et le choix de pratiques agricoles respectueuses de
l’environnement »
M. Hulot, merci de cet aveu. Le
glyphosate est l’instrument de contrôle des mauvaises herbes (les
pestes !) le plus efficace et le moins toxique. Malgré toutes les études
qui ont été menées, malgré une utilisation massive et s’étalant sur une longue
période, rien n ‘a pu mettre en évidence sa toxicité, et même l’organisme le
plus enclin à la publicité tapageuse ( le CIRC) n’a pu le ranger que dans la
catégorie des « cancérogènes probables » ( et plutôt improbables pour
l’instant). Tout remplacement par une substance existante serait un retour en
arrière qui mettrait davantage en danger la santé des agriculteurs et des
consommateurs et réduirait encore plus les cultivateurs à la misère ( eh oui,
l’efficacité du glyphosate fait la différence entre une exploitation
bénéficiaire ou en déficit.
Et c’est par idéologie, la plus
rétrograde, la plus bête, la plus inapte scientifiquement), par la manipulation
des peurs que certains voudraient imposer un retour en arrière sans précédent.
Eh bien tiens ! C’est Mao qui avait raison ! pour tous les écolos qui veulent la fin du glyphosate, et ceux qui les
suivent par bêtise ou ignorance, séjour obligatoire à la campagne à la campagne
pour désherber à la main
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