Quelque
chose de très intéressant s’est produit. La fin du nucléaire honteux ?
Face
aux défis redoutables que nous pose le dérèglement climatique anthropique (mais
n’oublions pas aussi l’épuisement des combustibles fossiles), un certain nombre
de jeunes ingénieurs, techniciens, travailleurs du nucléaire ou simplement scientifiques
concernés se sont rebellés ont réalisé que le nuclear bashing et le fanatisme
anti-nucléaire d’un certain nombre d’écolos bigots risquaient de nous priver des atouts de la seule source d’énergie
qui pouvait précisément nous permettre de répondre à ce défi d’une manière soutenable
pour nos sociétés. Refusant la politique du nucléaire honteux, qui nous avait
mené à cette absurdité qu’est la PPE en France (la baisse du nucléaire pour
faite baisser les émissions de carbone), ils se sont mobilisés, regroupés et ont argumenté pas à pas nombre à nombre, faits
à faits contre l’erreur, la fake news, le mensonge et les manipulations. Et les
arguments techniques sur le carbone, sur l’intermittence et le vrai coût des
ENR, sur le démantèlement et les déchets, sur les faux et vrais dangers
respectifs des diverses énergies commencent à porter.
Le nucléaire va-t-il tuer EDF ?
Ben non !
Alors le débat se déplace sur les
coûts, et l’on
entend une petite musique de plus en plus insistante sur le
soi-disant coût du nucléaire et singulièrement de l’EPR, qui va plomber EDF
lequel va se massacrer sur un mur d’investissement et couler corps et bien, tel
un Titanic emmené au fond par le boulet nucléaire. Relayant une remarque d’Yves
Bréchet constatant que même avec tous
ses dépassements, l’EPR prototype de Flamanville
rapporterait trois fois sa mise (300% calcul simple de la durée de
fonctionnement par le prix garanti au début), je me suis vu répondre que je ne
connaissais rien à l’actualisation du capital etc. et que ce serait
catastrophique pour EDF
Moi,
je veux bien ; mais actualisation ou pas, je vois pas comment l’EPR pourrait être déficitaire. Et si on parle
actualisation, je voudrais qu’on m’explique comment et à combien on actualise
dans quarante ans une électricité EPR abondante, décarbonée et pilotable, avec
un EPR bien amorti, et avec une taxe carbone explosée et des black out en série
grâce à la merveilleuse energiewenede des Allemands avec leurs ENRfatalement intermittentes
et leur abandon du nucléaire.
Pour
ce qui est des principes de bases, revenons à l’écolo nucléaire compatible le célèbre
JMJ (Jean-Marc Jancovici) et à ses slides qui tuent, par exemple :
Bon
déjà, là on peut avoir la forte suspicion que 1) un « économiste »
qui me dit que le nucléaire n’est pas rentable, soit acheté, soit ment, soit
est rendu idiot à force d’a priori idéologique ( et devrait porter un gros nez
rouge chaque fois qu’il s’exprime dans les media) ; 2) que si quelque chose menace EDF, c’est bien
plutôt l’abus de renouvelables que de nucléaire.
Bon,
mais continuons…
Et le mur d’investissement d’EDF,
il est où ?
Cela,
je l’ai commencé dans deux blogs précédents,
Nucléaire historique : « Aujourd’hui, le coût de production
du parc nucléaire existant calculé par EDF est de 32 euros/MWh jusqu’en 2025…
Malgré le contexte de marché
difficile, EDF est en mesure d’autofinancer les investissements à réaliser sur
le parc nucléaire existant. Le programme intitulé « Grand carénage » (45
milliards d’euros pour la période 2014-2025) comprend une part importante de
dépenses de maintenance courante et de rénovations pour une exploitation
au-delà de 40 ans. Ces dépenses, soit un
milliard par an en moyenne, ne représentent pas un « mur d’investissement » car
elles doivent être ramenées à la quantité d’électricité produite d’environ 400
millions de MWh par an, soit 400 térawattheures (TWh). Elles sont déjà
incluses dans le calcul des 32 ou 33 euros/MWh précités. »
https://vivrelarecherche.blogspot.com/2019/11/le-cout-du-nucleaire-historique-ou-pas.html;
(https://www.contrepoints.org/2019/10/24/356359-parc-nucleaire-francais-le-veritable-cout-de-production).
Nouveau nucléaire : en ce qui, concerne le
nouveau ucléaire, également grâce à Michel Gay, (https://www.lemondedelenergie.com/etat-benefices-france-nucleaire-epr/2019/08/21/)$;
https://vivrelarecherche.blogspot.com/2019/10/politique-energetique-et-climatique_9.html
Et justement,
en parlant d’actualisation :
« Le coût du nucléaire de troisième
génération (EPR) résulte essentiellement des coûts de construction et de
financement. En fonction du taux d’actualisation retenu (le coût du prêt), les
dépenses de construction représentent entre 50 et 75 % du coût total de
production de l’électricité sur la durée d’exploitation de l’installation. Un
rapport de la Cour des comptes britannique montre la sensibilité du prix de
l’électricité au taux de rendement attendu du projet. Ainsi, le coût du
kilowattheure de l’EPR d’Hinkley Point double quand le taux d’actualisation
passe de 3 % à 10 % (le taux retenu par EDF pour ce projet est de 9 %). ».
Je
vous le fais à la louche : avec un bon engagement de l’Etat, il est
possible de diminuer le coût d’un EPR par deux en diminuant le coût du capital
et le risque financier ….
Donc là non, plus, pas de mur d’investissement !
Mur
d’investissement : comparons ce qui est comparable (Jean
Fluchere, Sauvons Le Climat)
Remarquable
explication de texte de Jean Fluchere, Sauvons Le Climat :
Nucléaire : Le fameux « mur d’investissements
», qu’EDF doit affronter dans la décennie, représente :
1. 30 Mds d’€ pour le grand carénage du parc
existant à répartir entre 2020 et 2030, soit 3 Mds d’€ par an,
2.
Les investissements restant à faire sur Hinkley Point : 20 Mds d’€ sur 10 ans,
soit 2 Mds d’€/an
3.
La construction de 6 EPR 2, 42 Mds d’€ entre 2024 et 2030 soit 7 Mds d’€ en + à
partir de 2024.
Au total cela donne 92 Mds d’€ en
supposant que les 6 EPR2 soient réellement engagés.
Renouvelables :. d’après le rapport de la
Cour des Comptes 2018, et compte tenu des contrats signés depuis fin 2017, et
notamment des contrats éoliens maritimes : 40 Mds d’€ à eux seuls, on peut dire
que les engagements de fin 2017 doivent
être de 170 Mds d’€. pour produire de façon aléatoire environ 30 TWh/an
pendant la durée des contrats de 15 à 20 ans suivant les cas.
Donc
comparons ce qui est comparable et arrêtons de dire que cette vieille industrie
nucléaire ruine la France.
D’un côté, 92 Mds d’€ dont 95 % de
la valeur ajoutée est faite en France pour produire 400 TWh pendant encore plus
de 20 ans,
De l’autre 170 Mds d’€ dont 5 % de
la valeur ajoutée est faite en France pour produire 40 à 50 TWh pendant moins
de 20 ans.
Et de plus des ENR qui ne
produisent rien au moment des pointes de consommation. Il suffit de regarder la courbe
de production l'éolien français sur ECOMIX2 du 14 novembre 2019 pour illustrer
le scandale Français de l'éolien.
Donc persiste et signe : si
mur d’investissement il y a, si gaspillage monstrueux il y a, si danger d’effondrement
d’EDF il y a, ça vient plus des renouvelables que du nucléaire !
Et
s’il est des économistes pour vous expliquer le contraire, je parierai fortement que c’est soit qu’ils n’ont aucun sens des
réalités, ou aux chiffres qu’ils
manipulent, ou qu’ils sont stipendiés par les margoulins de l’éolien. Offrez-leur
un gros nez rouge qu’ils devront arborer lors de leurs interventions publiques,
comme ça, on saura qui cause,
Suite
au prochain blog avec des économistes sérieux, si, si ça existe et l’explication
d’un grand mystère, la malédiction des ENR.
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