On
avait dit : no Fake news, No fake science… et ben c’est pas gagné !
Un
séisme s’est produit le 11 novembre 2019 au Teil à environ 10 km à l’ouest de
Montélimar. La secousse a duré plusieurs secondes à proximité de l’épicentre et
a été ressentie par la population du sud-est de la France, notamment jusqu’à
Saint-Etienne, Grenoble, Lyon, Montpellier et Marseille. L’IRSN a rapidement
publié que ce séisme avait magnitude locale
comprise entre 5,1 et 5,4 (soit le plus fort historique de la région). Les
centrales nucléaires EDF de Cruas et du Tricastin, comprenant chacune quatre
réacteurs de 900 MWe, sont situées respectivement à 15 km et à 25 km de
l’épicentre, situé sur la commune du Teil.
A
partir de là, les touilleurs de peur, les organisateurs de paniques, les fana
antinucléaires, les retrogrades ignares, les bigots écolos se sont mis à
délirer, trop souvent repris par une presse écervelée ou complice.
Florilège.
« Le Dauphiné
libéré rappelle cependant que le tremblement de terre de ce lundi était « plus
puissant que le séisme majoré de sécurité de magnitude 5,2 qui a été retenu par
l’Autorité de sûreté nucléaire », pour lequel les centrales du Tricastin et de
Cruas ont été construites. » (Le Monde, 11 nov 2019)
Séisme : la peur d’un Fukushima à la centrale du Tricastin (Le Dauphiné Libéré et aussi Le progrès !)
« Dans
un tweet, le réseau «Sortir du nucléaire» a souligné que la magnitude de ce
séisme était supérieure au «séisme majoré de sécurité» de 5,2 pour lequel les
centrales du Tricastin et Cruas ont été construites. Il est urgent d’arrêter
ces centrales avant qu’un accident grave ne survienne», ajoute-t-il. » (Le
Dauphiné Libéré, 11 nov 2019)
« Séisme : "J'ai
cru que la centrale nucléaire de Cruas avait sauté, je me suis vue morte
!" (Midi Libre)
« Fort #séisme en
Rhone-Alpes: #EDF ne prend pas au sérieux le risque sismique dans le #nucleaire
Le séisme d’hier de 5,4 était supérieur au séisme majoré de sécurité fixé à
5,2. L’industrie nucléaire fait peser un risque inacceptable sur la population
en minimisant le danger. Stop! « (Michele Rivasi)
« Les centrales
nucléaires en France ne sont pas correctement conçues pour résister à des
séismes": le constat alarmant d'un expert (Nice Matin) (NB l'expert en
question est un militant de la Criirad)
« La secousse a été
ressentie dans la salle des machines de la centrale nucléaire de Cruas. A cette
heure (14h45) aucune information n'a filtré sur les dégâts éventuels et la
fragilisation des installations et matériels…Pourtant, quelques heures avant le
séisme, à 23h51 le réacteur n°4 du Tricastin s'est mis en arrêt d'urgence, la
puissance chutant de 950kWh à 0kwh . Concomitance d'évènements ou bien
enchaînement annonciateur? » Coordination antinucléaire sud est)
Bon, j’arrête, parce que
là, on s’approche de la sorcellerie…
Et maintenant la réalité :*
Grâce comme d’habitude aux tweets très informés de Tristan
Kamin et Buchebuche (et bien d’autres,
Boris Le Ngoc) ; Et surprise des surprises, peut-être que finalement, la
campagne No Fake Science n’aura pas été inutile, le checknews de Libération qui
a pris la peine de lire et de rendre
plus accessible la communication de l’IRSN (l’Institut de radioprotection de sûreté
nucléaire (IRSN). Car communication, il y a eu) (https://www.liberation.fr/checknews/2019/11/12/apres-le-seisme-en-ardeche-doit-on-s-inquieter-de-l-etat-des-centrales-nucleaires-de-cruas-et-tricas_1762771
Donc : « Les
deux centrales de Cruas et de Tricastin.
auraient été construites pour résister à un séisme de magnitude 5,2 alors que
le tremblement de terre du Teil affiche une magnitude de 5,4 sur l’échelle de
Richter. »
Eh bien Fake, ultra Fake
news…
«Les
normes de sécurité, pour chaque centrale, sont établies en fonction d’un
"séisme de référence", c’est-à-dire le séisme le plus fort connu dans
la région. C’est ce qu’on appelle le "Séisme maximal historique
vraisemblable" (SMHV). En ce qui concerne la zone de Cruas et Tricastin,
le séisme de référence a eu lieu en 1873, il était de magnitude 4,7. Ensuite,
pour déterminer la résistance des centrales face aux tremblements de terre, on
ajoute 0,5 point : on obtient alors le "séisme majoré de sécurité
(SMS)".» Donc 5.2
« Tout d’abord,
le SMS est déterminé dans l’hypothèse où l’épicentre du séisme est placé
exactement sous la centrale. Ce qui n’était pas le cas lundi. »
Donc
5.2 au cul de la centrale, pas à dix ou 20km. Donc norme de sécurité pas
dépassée !
Par ailleurs et surtout, il y a eu
une confusion sur l’échelle de magnitude. «Il y a différentes échelles, poursuit Thierry
Charles. Le séisme de lundi a été annoncé entre 5,1 et 5,4 en magnitude locale.
Or, pour calculer le SMS, nous pensons en magnitude d’ondes de surface. Si on
suit cette échelle, cela signifie que le
séisme du Treil était d’une magnitude de 4,5 en son épicentre. Ce qui, on
le voit, est inférieur au séisme de référence, à partir duquel ont été
construites les centrales. Pour y arriver, il y a encore de la marge, donc.»
Ben oui, de la marge, il y en avait
et pas qu’un peu ! Pour
ceux qui veulent suivre un peu plus, le communiqué de l’IRSN est
explicatif : « Un séisme peut être caractérisé par sa magnitude ainsi
que sa profondeur. On distingueplusieurs échelles de magnitude : - la magnitude
locale : magnitude estimée à partir de l’amplitude maximale des ondes de
volume, - la magnitude de moment : magnitude estimée à partir de l’énergie
contenue dans le signal sismologique, - la magnitude des ondes de surface :
magnitude estimée à partir de l’amplitude maximale des ondes de surface.
Or ce sont ces ondes de surfaces qui
sont à considérer pour les dégâts éventuels (il faut
prendre en considération l’accélération du sol ressentie sur place, et pas la
magnitude mesurée au niveau de l’épicentre !). ; soit
magnitude 4.5 à l’épicentrre, ; et pas au cul de la centrale.
Donc
une très, très large marge ! Pour
preuve, à Cruas un capteur a signalé une secousse cinq fois moins importante que le seuil
de sûreté", a
précisé à la presse le directeur adjoint de la production nucléaire d'EDF,
Régis Clément. NB : Cruas est la seule centrale du parc français à disposer
d'appuis parasismiques en élastomères, afin d'absorber de possibles secousses. "Aujourd'hui, clairement, aucun désordre
n'a été observé sur les installations".
Dernier sujet de panique :
le tsunami du Tricastin : Check new de Libération. « Enfin, certains commentateurs ont
relevé une autre source d’inquiétude : celle-ci concerne une mise en garde
réalisée par l’ASN au sujet de la centrale de Tricastin. Celle-ci avertissait,
en 2017, de possibles dangers d’inondation en cas de séisme. En cause : le
Rhône, situé juste à côté et une portion de digue fragilisée. D’où cette
question : la centrale du Tricastin et sa digue étaient-elles équipées pour
résister au séisme du Teil ?
Là encore, Thierry Charles, de l’IRSN,
détaille : «En 2017, l’ASN a demandé l’arrêt des réacteurs à Tricastin, le
temps qu’une portion de la digue le long du Rhône soit renforcée afin de
résister au SMS, soit un séisme de
magnitude de 5,2. Ce qui a été fait. Et puis, suite à l’incident nucléaire
de Fukushima, il a été décidé de majorer encore davantage ce seuil de
référence. C’est pourquoi une nouvelle demande de mise à jour a été formulée
par l’ASN.» L’Autorité confirme, auprès de CheckNews : «L’idée sera de rendre
les centrales résistantes à un séisme une fois et demie supérieure au SMS
actuel. Au Tricastin, les travaux devront être effectués d’ici 2022.» Mais, à
l’heure actuelle et après les contrôles de 2017 et les travaux qui ont suivi, il apparaît que la centrale du Tricastin,
tout comme sa digue, étaient opérationnels pour résister à un séisme de 5,2 sur
l’échelle de Richter.
Ben voilà, les journalistes, c’est pas
si compliqué de bien faire son boulot. Ca implique seulement un peu de boulot
et de renoncer à des pratiques putassières
et irresponsables.
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