Donc
suite du blog précédent : Nucléaire :
parlons finances ! (1) Non le nucléaire ne vas pas tuer EDF (les ENR, c’est
moins sûr !).
Le
nucléaire bashing commence à lasser et de valeureux et compétents tweeters s’efforcent
maintenant de ne plus laisser passer aucun mensonge (ou erreur de bonne foi)
sur le nucléaire et mettent en avant ses atouts sociaux, économiques et écologiques
en particulier en ce qui concerne le réchauffement climatique. Alors le débat
se concentre sur les coûts, et là fleurissent ignorance, Fake Science, mais
surtout aussi mille mensonges et manipulations
très intéressées de certains lobbies (celui des margoulins de l’éolien
notamment), s’appuyant parfois souvent sur des données économiques manipulées et
sur un langage économique technique pseudo-scientifique, mais surtout peu
compréhensible cherchant à impressionner ceux qui ne maîtrisent pas ce jargon.
Alors
Mmes et Mrs, voilà que nous allons résoudre le grand mystère, la grande
malédiction des ENR. Certains ne cessent de claironner que leur coût ne cesse
de baisser et concurrence désormais le nucléaire.
Pourtant, comme c’est
bizarre, plus il y a d’ENR dans le mix électrique, partout et toujours, plus le
prix de l’électricité augmente ;
Pourtant,
comme c’est étrange, quand on commence à supprimer les très larges subventions et
autres avantages indus (priorité d’accès au réseau) au motif que ces industries
devraient maintenant être matures, elles font faillites en série ( dans
les deux cas, cf. la magnifique démonstration de la mirifique energiewende
allemande) ;
Pourtant,
comme c’est surprenant, les producteurs alternatifs d’EDF, qui produisent que
dal, se gardent bien d’investir massivement dans le solaire ou l’éolien et se
contentent de réclamer un corps et à cri toujours plus d’accès au nucléaire
historique d’EDFvia l’ARENH, cette superbe invention européenne qui contrant
EDF à soutenir ses concurrent en leur vendant son électrivité à prix bradé.
A
vrai dire, les explications de fond, je
les avais déjà abordé dans un blog précédent : production intermittente
qui doit être de toute façon compensée par une autre source, faible taux de
charge, considérables frais de réseaux, valeur de l’électricité produite quasi-nulle
voir négative, car produite quand le vent souffle, mais pas quand on en a besoin…etc.
cf. blog
Pour
compléter, pour parler le langage des économistes et ne plus se laisser duper
par ceux qui se mettent au service des margoulins de l’éolien, eh bien, Mmes et
Mrs, deux économistes de la prestigieuse et nobélisée Toulouse School of
Economics, comme quoi il existe es économistes intelligents honnêtes et qui
parlent de manière compréhensible, ou tout ce que vous n’avez jamais voulu
savoir sur le LCOE (levelized cost of energy). Donc :
Les coûts lisses de l'électricité, Stefan
Ambec et Claude Crampes, Toulouse School of Economics.
« Les défenseurs du recours
aux énergies renouvelables pour produire de l'électricité avancent comme
argument leur coût de production du MWh. Mais c'est oublier que l'unité
vraiment pertinente n'est pas le MWh produit, mais le MWh livré en un lieu
donné à une date donnée…
Quand
le consommateur d'électricité regarde l'évolution des coûts de production du
MWh au cours de la décennie écoulée, il a du mal à comprendre pourquoi les
énergies éolienne et solaire n'ont pas encore évincé les énergies fossiles du
parc de production électrique, ce qui, au vu des chiffres, permettrait de
réduire sa facture. De leur côté, les responsables politiques voient dans cette
évolution des coûts une confirmation du bien-fondé des politiques vertes et
annoncent que l'éviction des énergies fossiles est pour bientôt.
Pourtant
à l'échelle de la planète, les technologies de production de l'électricité
dominantes utilisent le charbon (39%) et le gaz naturel (23%), loin devant
l'hydraulique (16%), le nucléaire (10%) et les énergies renouvelables (7%).
Comment
expliquer que les électriciens n'aient pas massivement adopté les techniques de
production éolienne et solaire puisqu'elles coûtent maintenant beaucoup moins
cher que les énergies fossiles? Et pourquoi faut-il continuer à subventionner
les énergies vertes? La réponse à ces deux questions tient dans le concept de "levelized cost of energy", ou
LCOE. Avec cette estimation par "lissage" ou "nivellement",
le coût est calculé comme un rapport: au numérateur, on trouve la valeur
actualisée d'un investissement et de toutes les dépenses qu'il va déclencher
jusqu'à son déclassement (combustible, quotas d'émission, maintenance,
réparations, traitement des déchets, démantèlement, etc.); au dénominateur, on
place la production totale actualisée prévue sur la durée de vie de
l'équipement.
Cette mesure du coût du MWh ne
devrait pas être employée pour les énergies dont la production n'est pas
contrôlable, comme l'éolien et le solaire, car elle ne tient pas suffisamment
compte des calendriers de production.
Dans
le calcul, le temps n'intervient que par le facteur d'actualisation des flux… En revanche, la date exacte à laquelle est
répertorié chacun des flux ne joue aucun rôle. Ainsi, pour le photovoltaïque,
le fait que les MWh produits soient tous regroupés en milieu de journée
n'influence pas leur coût. Pour une
installation donnée située en un lieu donné, si les MWh étaient répartis
uniformément au long de la journée au lieu d'être concentrés autour du midi
solaire, leur LCOE aurait exactement la même valeur…
Or,
la date à laquelle est fournie l'énergie est un élément essentiel de
quantification de son coût. Les conditions de production (donc le coût) d'un
MWh dans une centrale au charbon sont peu différents à midi et à minuit, au
mois d'août et au mois de décembre, du moment que l'opérateur de la centrale a
pris soin de stocker du charbon. Ce n'est vrai ni des MWh éoliens, ni des MWh
photovoltaïques …le coût variable de
production du MWh renouvelable est nul (mais pour un volume non garanti) quand
le soleil brille et que le vent souffle mais il est infini la nuit et par temps
de pétole…
Quelle que soit la solution adoptée
pour pallier l'intermittence, elle a un coût. Or celui-ci n'est pas inclus dans
le calcul du LCOE.
Par exemple, à l'échelle d'un micro réseau photovoltaïque, le coût de
production d'un kWh solaire livrable à minuit est celui du panneau qui produit
en milieu de journée, augmenté du coût de la batterie installée pour
transporter ce kWh de midi jusqu'à minuit.
A
l'échelle d'un réseau national ou continental, c'est plutôt l'énergie importée
et celle produite dans des centrales dispatchables qui viendront suppléer les
sources renouvelables lorsqu'elles ne sont pas disponibles. Cet ensemble,
centrales + réseau, sert donc de garantie d'approvisionnement, et son coût doit
se refléter dans le coût des énergies renouvelables…
Si le LCOE reflétait le vrai coût
des énergies intermittentes, il ne serait plus nécessaire de leur verser des
primes ou des tarifs d'achat administrés. Grâce à leur faible coût, elles supplanteraient les
autres énergies sur les marchés de gros et dans les contrats de fourniture, et
dégageraient des bénéfices. Pourtant, en 2018, la Contribution au Service
Public de l'Electricité payée par les consommateurs français (22,5€/MWh) va
permettre de verser 2,9 milliards d'euros aux producteurs d'énergie
photovoltaïque et 1,5 milliard aux propriétaires d'éoliennes. Il en est ainsi
parce que le vent et le soleil ne font pas un calcul économique qui permettrait
aux exploitants d'empocher les prix élevés de l'énergie aux périodes de pointe.
Parfois, leur production tombe au bon moment. Ainsi, les Etats du sud des
Etats-Unis voient leur demande d'électricité atteindre son maximum en été pour
l'air climatisé, quand le soleil produit le plus, ce qui génère des revenus
élevés pour les exploitants de fermes solaires. Mais dans l'Union européenne la
demande maximum d'électricité est plutôt en hiver, quand le soleil est couché.
Et les panneaux PV donnent leur production maximum en été, alors que la demande
des vacanciers est faible. Ces ventes à
contretemps ne génèrent pas suffisamment de revenus pour que les énergies
renouvelables se passent de subventions ou de primes pour compléter les prix du
marché.
Le LCOE est un concept de coût
utile quand on veut comparer des technologies aux profils temporels identiques,
par exemple plusieurs types de panneaux photovoltaïques. Mais l'unité vraiment
pertinente s'agissant de l'électricité n'est pas le MWh produit, c'est le MWh
livré en un lieu donné à une date donnée. La crédibilité des engagements à
réaliser de telles livraisons s'accommode mal de l'intermittence des énergies
renouvelables prises isolément. Il faut donc ajouter au LCOE des éléments
dynamiques et stochastiques tirés des coûts des technologies complémentaires
nécessaires pour garantir l'offre d'électricité à partir de sources
intermittentes. »
Voilà.
Alors, vous comprenez pourquoi maintenant quand vous lisez ceci par exemple :
Jean-Yves Grandidier : « L'éolien et le solaire sont imbattables » : Le
patron de Valorem, acteur des énergies renouvelables, n'y va pas par 4 chemins
: il entend accroître la part de ces énergies à 80 % du mix
énergétique... » (Le Point , Michel Revol /03/11/2019, vous comprenez qu’on
veut vous entuber.
Les économistes,
malgré toute leur sophistique, ne peuvent rien contre les réalités physiques,
et tout calcul prouvant la supériorité économique d’une énergie intermittente
sur une énergie pilotable, et, plus particulièrement de l’éolien sur le
nucléaire, est soit une imbécillité,
soit un mensonge et une tromperie.
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