Une nouvelle revue du CNRS pour la vulgarisation scientifique
Une nouvelle revue vient de
naître, consacrée à la recherche scientifique, revue éditée par le CNRS, et un
très grand bravo pour la variété des articles, pour une rédaction claire et
passionnante, à la fois de haute volée et compréhensible par tous, pour une présentation soignée et une
iconographie abondante et superbe -
Quelques exemples parmi les plus
attractifs :- le point sur une des découvertes majeures de l’année, la
première détection des ondes gravitationnelles prédites par Einstein, par la
collaboration américano européenne Ligo-Virgo (Nicolas Baker) – Un reportage
sur le laboratoire de physique de l’Ecole Normale Supérieure Kastler-Brossel
d’où sont issus trois générations de Prix Nobel ( Kastler, Cohen- Tannoudji,
Haroche) (Marie Mabrouk) – une nouvelle histoire de la psychologie (Olivier
Houdé, qui dirige le laboratoire CNRS de psychologie de la Sorbonne) qui part
de…Platon et de ses idées innées, dont la
notion de permanence de l’ objet est un exemple actuellement travaillé –
un dialogue entre les deux plus récentes médailles Field française Villani
(2010) et Avila (2014) : « Le fait qu’il y ait une histoire des
mathématiques en France attire les chercheurs de partout »-Avila «
Les mathématiques ont été créées pour résoudre des problèmes du monde qui nous
entoure » -Villani – un (trop) bref
historique du mystérieux mouvement Bourbaki (Sylvain Guilbaud)
Même dans un domaine proche de
celui où j’exerce, la section le siècle
du vivant m’a intéressé, appris ou réappris des choses et remis en perspective
les nouvelles avancées de la biologie qu’elle
vulgarise ( ce n’est pas du tout un gros
mot) intelligemment et avec de superbes illustrations. « Ces dernières
années, des bonds de géants technologiques ont abouti à d’incroyables
découvertes : de la vie dans les endroits les plus hostiles de la planète,
une population de microbes logées dans nos intestins, l’existence d’une matière noire du vivant ou
la mise au point d’une technique simplissime pour remplacer des morceaux de
gênes ». Au hasard des articles (De nouveaux territoires à explorer- Catherine
Jessus ; Le Vivant a sa matière noire- Martin Koppe), Comment nos cellules
ont appris à respirer- Kheira Bettayeb),
des ciseaux génétiques pour le cerveau- Léa Galanopoulo) : une image superbe
par imagerie I RM des réseaux de substance blanche dans le cerveau humain ;
85 % des micro-organismes vivant sur terre seraient encore ignorés par les
biologistes et 85% des microbes connues ne sont pas cultivables ; e
rôle de la fore intestinal - le microbiome dans la cirrhose, le diabètes,
certains cancers et maladies cardiovasculaires, la possibilité en comprenant
comment la cellule a acquis ses mitochondries de pratiquer un génie génétique d’une
autre ampleur permettant de transférer d’un coup un nombre très important de
gènes, voire des structures cellulaires entières.
Et dans le domaine historique,
une interview passionnante de Serge Gruzinski (La mondialisation est née à la Renaissance) sur le métissage
historique, particulièrement dans la période qu’il a le plus étudiée, la
conquête de l’Amérique : « Au XVIème siècle, des nobles amérindiens
apprennent le latin dans des collèges fondés par les autorités coloniales, ils se
forment à la scolastique, aux règles du droit européen et à la pensée aristotélicienne »
Bravo donc, et longue vie à une
excellente revue qu’on annonce semestrielle. Une petite question, un léger regret
peut-être : cette revue écrite, éditée, diffusée par le CNRS, elle mériterait
peut-être de devenir une vitrine de l’ensemble de la recherche publique française. Je sais bien que tout le monde, les
politiques, les industriels, les universités, les autres grands organismes de
recherche..l’Europe, en veut au CNRS mais quand même ! De toute façon,
longue vie à Carnets de Sciences !
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