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jeudi 20 avril 2017

Vers une tyrannie Judiciaire (4) : Bayrou mis en examen

Promis, ce sera le dernier post que je consacrerai à cette étrange campagne (inquiétante réminiscence- l’étrange défaite !) avant de me reconcentrer sur mes sujets favoris, sur la culture, la science, la recherche scientifique…

Il y a décidément dans l’air un certain côté farce, avec cette nouvelle passée assez  inaperçue : François Bayrou, mis en examen. Bon certes, c’est pas gravissime, juste une petite mise en examen pour diffamation envers une association promouvant la musique chez les enfants et qu’il a accusée de  ne pas être aussi dénuée de but lucratif qu’elle le prétendait. Mais c’est quand même une mise en examen !

C’est ballot ! déjà que s’il avait eu l’énergie de son ex copain Lassalle, il pourrait être favori de la présidentielle, et qu’il ne pourra pas même être ministre de Macron. Car on n’ose supposer que le chevalier blanc Bayrou ignorera avec superbe ses leçons d’honnêteté  et ses engagements à démissionner tous élus mis en examen.  Restera-t-il même Maire de Pau ?

Mais plus sérieusement, en dehors de cette petite leçon à qui prétendait laver plus blanc que blanc, ce fait supplémentaire me permet d’illustrer une fois de plus  la dérive vers une tyrannie judiciaire en France, de m’en inquiéter et de m’en indigner. Le pouvoir politique se trouve progressivement réduit à l’impuissance par le pouvoir économique d’une part, par la tyrannie judiciaire d’autre part, et c’est la meilleure recette pour une explosion.

Rappelons que la séparation des pouvoirs c’est l’indépendance du pouvoir judiciaire par rapport au pouvoir politique, mais aussi l’indépendance du pouvoir politique par rapport au pouvoir judiciaire. Que c’est la tyrannie judiciaire (les bœufs tigres des parlements dénoncés par Voltaire) qui est responsable de l’affaire Calas et du massacre du pauvre chevalier de la Barre, et non le pouvoir royal qui n’avait plus rien d’absolu – et que la paralysie du pouvoir royal et de la société par la tyrannie judiciaire a révolté les intellectuels des Lumières et  a été l’une des causes  de la Révolution.

Au risque de choquer, oui, désolé, c’est une des conditions essentielles de la démocratie que les Parlementaires disposent librement des fonds alloués dans le cadre de leur mandat, sans contrôle judiciaire, quitte à en répondre devant l’opinion publique. Dans les affaires Fillon, le Canard Enchainé a fait magnifiquement son travail, mais l’institution judiciaire a commis une forfaiture. Et dans l’affaire des attachés parlementaires du Front National, il me semble que le Parlement Européen a un léger problème de démocratie et refuse de comprendre que oui, des gens puissent être élus au Parlement Européen et être opposés à sa politique voire à son existence, et que c’est la loi de la démocratie qu’ils soient traités comme les autres représentants des peuples- tout comme en France, le gouvernement finance les  partis de l’opposition selon la loi commune – et qui peut croire un instant que seuls le Front National et l’UKIP, parmi tous les partis bizarroïdes ont utilisé à leur guise et selon les vœux mêmes de leurs électeurs leurs attachés parlementaires.


Qui ne voit qu’entre ces affaires d’aujourd’hui et les immenses scandales d’autrefois, la mise en coupe réglée de la Mairie de Paris et de la Région Ile de France par le RPR, Urba Gracco etc, ou même plus récemment le surdépassement cynique des plafonds des campagnes électorales, il n’y a rien de commun, et que la justice, bien inefficace et bien tendre envers les voyous d’autrefois se montre bien ardente aujourd’hui- toujours aussi courageuse, mais désormais tyrannique.


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