Promis, ce sera le dernier post que
je consacrerai à cette étrange campagne (inquiétante réminiscence- l’étrange
défaite !) avant de me reconcentrer sur mes sujets favoris, sur la
culture, la science, la recherche scientifique…
Il y a décidément dans l’air un
certain côté farce, avec cette nouvelle passée assez inaperçue : François Bayrou, mis en
examen. Bon certes, c’est pas gravissime, juste une petite mise en examen pour diffamation
envers une association promouvant la musique chez les enfants et qu’il a accusée
de ne pas être aussi dénuée de but
lucratif qu’elle le prétendait. Mais c’est quand même une mise en examen !
C’est ballot ! déjà que s’il
avait eu l’énergie de son ex copain Lassalle, il pourrait être favori de la
présidentielle, et qu’il ne pourra pas même être ministre de Macron. Car on
n’ose supposer que le chevalier blanc Bayrou ignorera avec superbe ses leçons
d’honnêteté et ses engagements à
démissionner tous élus mis en examen.
Restera-t-il même Maire de Pau ?
Mais plus sérieusement, en dehors
de cette petite leçon à qui prétendait laver plus blanc que blanc, ce fait
supplémentaire me permet d’illustrer une fois de plus la dérive vers une tyrannie judiciaire en France,
de m’en inquiéter et de m’en indigner. Le pouvoir politique se trouve
progressivement réduit à l’impuissance par le pouvoir économique d’une part,
par la tyrannie judiciaire d’autre part, et c’est la meilleure recette pour une
explosion.
Rappelons que la séparation des
pouvoirs c’est l’indépendance du pouvoir judiciaire par rapport au pouvoir
politique, mais aussi l’indépendance du pouvoir politique par rapport au
pouvoir judiciaire. Que c’est la tyrannie judiciaire (les bœufs tigres des
parlements dénoncés par Voltaire) qui est responsable de l’affaire Calas et du
massacre du pauvre chevalier de la Barre, et non le pouvoir royal qui n’avait
plus rien d’absolu – et que la paralysie du pouvoir royal et de la société par
la tyrannie judiciaire a révolté les intellectuels des Lumières et a été l’une des causes de la Révolution.
Au risque de choquer, oui, désolé, c’est
une des conditions essentielles de la démocratie que les Parlementaires disposent
librement des fonds alloués dans le cadre de leur mandat, sans contrôle
judiciaire, quitte à en répondre devant l’opinion publique. Dans les affaires
Fillon, le Canard Enchainé a fait
magnifiquement son travail, mais l’institution judiciaire a commis une
forfaiture. Et dans l’affaire des attachés parlementaires du Front National, il
me semble que le Parlement Européen a un léger problème de démocratie et refuse
de comprendre que oui, des gens puissent être élus au Parlement Européen et être
opposés à sa politique voire à son existence, et que c’est la loi de la
démocratie qu’ils soient traités comme les autres représentants des peuples-
tout comme en France, le gouvernement finance les partis de l’opposition selon la loi commune –
et qui peut croire un instant que seuls le Front National et l’UKIP, parmi tous
les partis bizarroïdes ont utilisé à leur guise et selon les vœux mêmes de
leurs électeurs leurs attachés parlementaires.
Qui ne voit qu’entre ces affaires d’aujourd’hui
et les immenses scandales d’autrefois, la mise en coupe réglée de la Mairie de
Paris et de la Région Ile de France par le RPR, Urba Gracco etc, ou même plus
récemment le surdépassement cynique des plafonds des campagnes électorales, il
n’y a rien de commun, et que la justice, bien inefficace et bien tendre envers
les voyous d’autrefois se montre bien ardente aujourd’hui- toujours aussi courageuse,
mais désormais tyrannique.
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