La dérégulation du travail a été un succès
en Espagne et en Italie Fake !
Les partisans
de la loi Macron n’hésitent pas à faire référence à l’Espagne qui, « ayant
adopté une loi similaire en 2012 (...) a connu un surcroît de 300 000 embauches
en CDI dès l'année suivante ». Ce
chiffre est une invention : selon Eurostat, 178 600 emploi ont étdétruits
en Espagne au cours de l’année 2013 ; 77 600 emplois précaires (CDDet intérim)
ont été créés, tandis que 256 200 CDI disparaissaient. Les courbes Eurostat
pour l’Espagne et pour l’Italie sont quand même particulièrement nettes et sans
discussion : la dérégulation du travail a entrainé une augmentation de l’emploi
précaire et, loin de l’amélioration proclamée, la situation est toujours dégradée.
Là où le fake devient un mensonge odieux,
c’est lorsque les économistes libéraux expliquent que le chômage a reculé en Espagne,
passant de 26,1 % à 20,4 % en 2015.
Mais il était
de 11,3 % en 2008 ! La situation est toujours bien dégradée
Mais c’est
encore pire. La baisse relative du chômage en Espagne est liée à deux phénomènes
massifs : 1) la population active a baissé de 435 000 personnes, qui ont renoncé
à chercher un emploi ; 2) une
émigration tout aussi massive : entre 2010 et la mi-2015, le solde
migratoire net est de 577 000 personnes.
Non, la
dérégulation du travail n’a été un succès ni en Espagne, ni en Italie. Matteo
Renzi , le premier ministre blackboulé se vantait : « En Italie, je le dis
aux jeunes Français, les choses ont fonctionné : 764 000 contrats signés en CDI
», Faux, comme en témoigne la courbe Eurostat ci(jointe- finalement, c’est la France
et son « emploi rigide qui s’en est mieux sortie !
NB : ces derniers graphiques
et arguments sont tirés de l’excellent blog de Michel Husson –Hussonet) (http://hussonet.free.fr/euroflx.pdf)
Le code du travail français fait plus de
3000 pages, le code du travail suisse 60 ! Faux, archi-faux
Cet argument a
été largement diffusé par Pierre Gattaz et abondamment repris sans contrôle. Or, le code du travail français est en fait un
ouvrage annoté comprenant une très grande partie de jurisprudence. L’ouvrage de
60 pages n’est en fait que la loi suisse sur le travail. Si l’on veut la
comparer au code français, il faut y ajouter l’équivalent. Par exemple, pour
commenter les quatre dernières ordonnances fédérales sur l’emploi, le Secrétaire
d’Etat à l’Economie a publié deux recueils, l’un de 384 pages, l’autre de 296 pages ! Le Commentaire du
contrat de travail signé par 22 juristes, l’année dernière occupe 1300 pages ! A cela s’ajoute des
réglementations propres à chaque canton !! ( Marianne, 26 mai 2017)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Commentaires
Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.