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mercredi 7 juin 2017

Deux autres fausses idées sur le « marché du travail « et la dérégulation (2)

La dérégulation du travail a été un succès en Espagne et en Italie  Fake !


Les partisans de la loi Macron n’hésitent pas à faire référence à l’Espagne qui, « ayant adopté une loi similaire en 2012 (...) a connu un surcroît de 300 000 embauches en CDI dès l'année suivante ». Ce chiffre est une invention : selon Eurostat, 178 600 emploi ont étdétruits en Espagne au cours de l’année 2013 ; 77 600 emplois précaires (CDDet intérim) ont été créés, tandis que 256 200 CDI disparaissaient. Les courbes Eurostat pour l’Espagne et pour l’Italie sont quand même particulièrement nettes et sans discussion : la dérégulation du travail a entrainé une augmentation de l’emploi précaire et, loin de l’amélioration proclamée,  la situation est toujours dégradée.


Là où le fake devient un mensonge odieux, c’est lorsque les économistes libéraux expliquent que le chômage a reculé en Espagne, passant de 26,1 % à 20,4 % en 2015.
Mais il était de 11,3 % en 2008 ! La situation est toujours bien dégradée
Mais c’est encore pire. La baisse relative du chômage en Espagne est liée à deux phénomènes massifs : 1)  la population active a baissé de 435 000 personnes, qui ont renoncé à chercher un emploi ; 2) une émigration tout aussi massive : entre 2010 et la mi-2015, le solde migratoire net est de 577 000 personnes.


Non, la dérégulation du travail n’a été un succès ni en Espagne, ni en Italie. Matteo Renzi , le premier ministre blackboulé se vantait : « En Italie, je le dis aux jeunes Français, les choses ont fonctionné : 764 000 contrats signés en CDI », Faux, comme en témoigne la courbe Eurostat ci(jointe- finalement, c’est la France et son « emploi rigide qui s’en est mieux sortie !


NB : ces derniers graphiques et arguments sont tirés de l’excellent blog  de Michel Husson –Hussonet) (http://hussonet.free.fr/euroflx.pdf)

Le code du travail français fait plus de 3000 pages, le code du travail suisse 60 ! Faux, archi-faux


Cet argument a été largement diffusé par Pierre Gattaz et abondamment repris sans contrôle.  Or, le code du travail français est en fait un ouvrage annoté comprenant une très grande partie de jurisprudence. L’ouvrage de 60 pages n’est en fait que la loi suisse sur le travail. Si l’on veut la comparer au code français, il faut y ajouter l’équivalent. Par exemple, pour commenter les quatre dernières ordonnances fédérales sur l’emploi, le Secrétaire d’Etat à l’Economie a publié deux recueils, l’un de 384 pages, l’autre de 296 pages ! Le Commentaire du contrat de travail signé par 22 juristes, l’année dernière occupe 1300 pages ! A cela s’ajoute des réglementations propres à chaque canton !! ( Marianne, 26 mai 2017)


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