Décidément, depuis sa pseudo-victoire aux
européennes, le macronisme se sent tout revigoré et un peu de démagogie opportuniste et
écologiste aidant fonce droit devant. Donc a été voté à l’Assemblée une loi
démagogique, inapplicable, stupide, dangereuse de plus : L'interdiction des moteurs essence et
diesel à partir de 2040.
Un
choc social énorme pour l’industrie
Décidément, si l’écologie est à la mode,
on ne voit, malgré la colère toujours présente des gilets jaunes aucune
remontée des préoccupations sociales. Donc, allons-y ans le brutal pour faire
réaliser l’ampleur de la chose : d’ici
à une vingtaine d’années, les constructeurs automobiles ne pourront plus
commercialiser de véhicules essence ou diesel. Ces derniers représentent
aujourd’hui plus de 95 % des ventes.
Les enjeux sont considérables, puisque la
filière automobile représente 16 % du chiffre d’affaires de l’industrie
manufacturière française, avec plus de4 000 entreprises industrielles employant
quelque 440 000 salariés, et, en aval, près de 130 000 entreprises de services
employant 480 000 salariés.
Tiens, pour ceux qui aiment s’amuser, un
extrait du rapport de l’Office Parlementaire d’évaluation des
choix scientifiques et technologiques sur l’arrêt de la commercialisation
des véhicules thermiques en 2040.
« M. Gérard Longuet : je ne vois pas que le gouvernement
pourrait, de gaieté de cœur, considérer un problème impactant 800 000 personnes
sans leur donner le moindre espoir de s’en sortir. Quand, entant que ministre
chargé de l’industrie, j’ai « fermé » les dernières mines de charbon, elles
n’avaient plus que 10 000 salariés, c’était relativement facile. Pourtant, mon
ministère a été vandalisé plusieurs fois. Le Conseil régional de Lorraine tout
autant. Je pense qu’on ne peut pas dire à 800 000 personnes qu’on est en train
de programmer leur disparition, sans certitude de pouvoir les sauver, et sans
perspective de nouveaux métiers...
M. Cédric Villani, député, premier
vice-président de l’Office. Pourtant, il va falloir gérer cette disparition. La
question est : comment le faire ? (Il est bien gentil Cedric !) Gérard
Longuet,. En tout cas, je pense qu’on ne peut pas ne pas montrer l’importance
de ce choix, et les questions sans réponse à cet instant. »
En effet !
Et c’est pourtant ce qu’a fait la majorité
macroniste de l’Assemblée! Plus dans le méptis et le et le je m’en foutisme
social, c’est difficile
Un
matraquage de plus pour les automobilistes
Ben oui, car le Diesel, même sans
bénéficier de la prime au carburant, c’est toujours très économique. A
preuve : Selon une étude réalisée
par le groupe l'Argus, plus des deux tiers des automobilistes qui sont passés
du Diesel au sans-plomb depuis trois ans sont déçus car ils trouvent que leur
véhicule consomme trop !
Le rapport de l’Office Parlementaire
estime à un faramineux plusieurs
centaines de milliards d’euros le coûr de l’interdiction des moteurs
thermiques d’ici 2040. Qui paiera ? Ben, les automobilistes et surtout
ceux qui ne le peuvent pas. A l’achat, le véhicule électrique est pénalisé : à
modèle équivalent, malgré les aides gouvernementales, le surcoût moyen par rapport à une voiture thermique est proche de 50 %.
Et
cerise sur le gateau !: la décision d’arrêter brutalement le diesel a un
effet pervers, celui de bloquer les innombrables propriétaires actuels de
diesel dans leur choix actuel ( naguère très favorisé par l’Etat).En effet, la
valeur de revente de leur véhicule est de zéro !
Alors on fera comment ? Là encore, la
solution macroniste figure dans le rapport de l’Office Parlementaire :
« Les pouvoirs publics devront par
conséquent faire payer à la collectivité le prix nécessaire pour que la
mobilité devienne sobre en termes de carbone. M. Nicolas Meillant : Un
autre levier qui pourrait encourager les consommateurs à s’équiper en véhicules
électriques sont les restrictions de circulation
pour les véhicules les plus polluants, comme celles instaurées dans la ville de
Londres. Les centres-villes vont être de plus en plus dédiés aux mobilités à
faibles émissions, donc à la mobilité électrique. La mairie de Paris étudie d’ailleurs
l’idée de réserver les quatre premiers arrondissements aux mobilités à faibles
émissions. En Allemagne, une trentaine de ont déjà pris des mesures
restrictives pour les véhicules thermiques. Par exemple, à partir de janvier
2019, les véhicules diesel ne pourront plus circuler à Stuttgart, y compris sur
les rocades. À Hambourg, depuis mai 2018, tous les véhicules diesel, y compris
Euro 5, soit 80 % des véhicules en circulation, ne peuvent plus emprunter l’une
des rues principales de la ville. Ces mesures vont se multiplier. Quand bien
même le véhicule électrique serait plus cher, il conférera à son utilisateur un
avantage d’utilité, grâce à son accès aux centres-villes.
Donc, manants diéselisés, interdiction de
rentrer dans les villes ! Macronistes, vous voulez vraiment remplir les ronds
points !
Un
choix très contestable pour l’écologie
Si j’ai un moteur (le Diesel) qui consomme 30% de moins que so
concurrent, si l’on effectue le traitement nécessaire à la sortie des gaz, il
doit polluer 30% de moins. En tous les cas, pour le CO2 dont on nous rabat les
oreilles, c’est incontestable ! Du point
de vue climatique le Diesel est plus intéressant que l’essence !
Le remplacement par la voiture
électrique ? Encore faut-il calculer l’analyse des émissions de CO2 tout
au long de son cycle de vie, et non plus seulement en utilisation, comme
actuellement. Et surtout ceci : ça dépend fortement comment l’électricité
est produite ! A partir de lignite ou de carbone, c’est catastrophique (
et les allemands se fichent vraiment du monde) ; à partir de gaz ?
Ben, à ce moment, il vaut beaucoup mieux des véhicules GPL ! La France est
privilégiée de ce point de vue en raison de ses 75% de production électrique
nucléaire. Mais alors il faut en tirer la conclusion : vouloir à la fois pousser le véhicule électrique
et réduire le nucléaire est absurde au regard de l’objectif bas carbone.
Néfaste pour le climat, l’interdiction des
moteurs essence et Diesel avant 2040 est –elle favorable à la santé
publique ? La situation n’est pas la même dans les villes et les
campagnes ; de plus, avec les
nouvelles normes Euro 6, le Diesel, compte-tenu du fait répétons-le qu’il
consomme 30% de moins de carburant, n’émet maintenant pas plus de particules
que les moteurs à essence (en particulier, les rejets de NOx ont été divisés
par deux).
Reste que la découverte chez Volkswagen de
dispositifs destinés à fausser spécifiquement les résultats lors des test
destinés à vérifier le respect des normes a porté un coup terrible au Diesel.
Que l’on punisse sévèrement le (ou les)
tricheurs, et surtout que les Allemands se montrent un peu plus modestes
sur une Deutsche Qualität de plus en plus mythique) ; mais il serait
irresponsable de liquider tout un secteur qui n’est pas dépourvu d’intérêt pour
la mobilité et pour l’environnement à ce prétexte.
Une
loi en contradiction avec les recommandations de l’OPECST
Constatant le coût faramineux de
cette mesure d'interdiction des moteurs essence et diesel à partir de
2040, le rapport parlementaire invitait à éviter des choix précipités et
néfastes et surtout à respecter la neutralité technologique :
« les rapporteurs estiment qu’il faut réaffirmer le principe de neutralité technologique, garant de la liberté des
industriels de trouver les meilleures solutions, et de celle de leurs clients,
d’adopter celles qui répondent le mieux à leurs besoins. À cet égard, le moteur thermique continuera à jouer un
rôle, dans une période de transition, au côté des véhicules électriques à
batterie, par exemple dans les véhicules hybrides rechargeables. Alimenté en
bioGaz ou même GPL, le moteur thermique peut d’ailleurs être plus vertueux. La
neutralité technologique permet aussi une transition plus progressive limitant
les impacts sur le tissu industriel et les emplois. »
Eh ben, les députés macronistes ont fait
tout le contraire ! Et leur amateurisme, et leur irresponsabilité sont
telles qu’on ne sait même pas si l’interdiction qu’ils ont votée concernera les
moteurs hybrides ou fonctionnant au bio-gaz !! Si c’est le cas, cela va à l’encontre de
l’évaluation pourtant déjà « audacieuse » de l’OPECST… et cela rend
leur loi de toute façon inapplicable ! Une loi de papier de plus !
Le
Diesel bashing. Quid de la mortalité ?
« Le
diesel-bashing repose sur une mauvaise appréciation des résultats scientifiques
et condamne un secteur d’activités, non pas à cause de l’évolution naturelle de
la société, ce qui conduit, en général, à une lente décroissance des
productions, mais à cause d’une idéologie instrumentant les peurs »
voir là-dessus une série d’articles très
intéressants et passionnés de M. Le Floc-Prigent, notamment http://loikleflochprigent.com/?p=321, http://loikleflochprigent.com/?p=865
En résumé :
Le chiffre de 48.000
morts par an dus au Diesel a été lancé par Jean-Vincent
Placé, Delphine Batho et Cécile Duflot, repris par de nombreux media sans
critiques et par Emmanuel Macron lui-même (Tinens, où en est la loi sur les
Fake news ?).
Aucune étude
n’en apporte la preuve. La réalité semble même être complètement différente.
Même le journal Le Monde, en 2013, avait dénoncé
l’usage abusif de ce bilan, martelé sur les ondes.
Ce
chiffre est issu d’une manipulation d’étude de la
Commission européenne sur la pollution atmosphérique. Il s’agissait en réalité
de l’ensemble des morts prématurés dues à la pollution, et de plus estimée
d’une manière, comment dire, assez cavalière. Commentaire « Quand sur un certificat de décès il est
indiqué tuberculose comme cause de la mort, on sait à quoi s'en tenir. Quand on
lit affection respiratoire chronique, aggravée par le tabagisme ou d'autres
facteurs, c'est beaucoup plus difficile d'évaluer le rôle de la pollution
atmosphérique, a fortiori le rôle éventuel du diesel. Les chiffres que nous
avons sont des estimations entourées d'incertitudes." (Agnès Lefranc, adjointe
à la direction santé et environnement de l'Institut de Veille sanitaire (INVS).
Au même moment, un article paru dans Nature a proposé un chiffrage
des décès dus aux PM 2,5 et aux NOx à 38
000/an dans le monde, dont 28 000 dans
l’Union Européenne… C’est pas 48 000 pour la France seule !
En 2011, une enquête auprès de 9 villes de France (sur un total de
25 villes européennes) s’est penchée sur les effets de la pollution
atmosphérique urbaine. Bordeaux, Le Havre, Lille, Lyon, Marseille, Paris,
Rouen, Strasbourg et Toulouse (soit 12 millions d’habitants) ont contribué à ce
projet baptisé Aphekom. Les résultats ont été publiés en 2012. Résultat : L’espérance
de vie à 30 ans pourrait augmenter de 3,6 à 7,5 mois selon la ville, ce qui
équivaut à différer près de 3 000 décès par an, si les concentrations moyennes
annuelles de PM2,5 respectaient la valeur guide de l’OMS (10 µg/m3). (NB accidents domestiques 20000 morts par ans en France)
Ajoutons à cela que l’on mélange joyeusement mortalité, mortalité
prématurée , mortalité évitable, qui sont des concepts statistiques assez délicats d’interprétation (La
mortalité prématurée est l’ensemble des décès survenus avant 65 ans. La
mortalité évitable est définie à partir d’une répartition en trois composantes
: causes de décès liées aux comportements à risque, causes de décès liées au
système de soins et autres causes de décès. )
Oui, il y a bien eu
dans les campagnes contre le Diesel ce mélange maintenant systématique d’ignorance scientifique, de haine de la technique, de refus de la rationalité
et de manipulation des peurs !
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