Dans
un blog précédent, je décrivais comment la politique allemande de transition
énergétique essentiellement basée sur l’éolien ( plus le charbon qu’il faut
garder et le gaz qu’il faut installer pour en compenser l’ intermittence)
conduit à un risque majeur d’effondrement du réseau européen et par conséquent
français
L’energiewende
est une catastrophe climatique et écologique
Malgré les centaines de milliards déjà mis sur la
table (depuis
2010 plus de 30 milliards par an et l’on prévoit une facture globale de plus de
500 milliards à l’horizon 2025 - pour partie constituée de subventions et
crédits publics, pour le reste financé par les ménages et les entreprises sous
forme de hausse de prix. Une étude chiffre même à plus de 3.000 milliards
d’euros le coût final si l’Allemagne continue sur la même lancée), les
émissions de gaz à effet de serre de l’Allemagne sont au même niveau… qu’en
2009.
L’Allemagne
s’est certes hérissée d’éoliennes, mais beaucoup ne sont pas reliés au système de
distribution, ou pas convenablement, faute que le réseau ait suivi. En outre,
là où elles sont connectées, ces installations ne couvrent les besoins que
de manière intermittente (pas de solaire la nuit, pas de vent quand il ne
souffle pas…) ce qui requiert, en complément et faute que le stockage soit
rentable ou même possible, des capacités complémentaires souvent fossiles (affreux charbon
et horrible lignite en tête). Une bérézina.
En 2018, le
charbon (lignite et houille réunis) compte toujours pour près de 38% de la
production allemande d’électricité. Avec son Energiewende tout renouvelable, l’Allemagne n’a en valeur absolue pas
baissé d’un pousse ses émissions de CO2 par habitant qui restent
supérieures d’un tiers à celles de la France. Quant aux émissions de CO2 pour
la production électrique, elles sont 8 à 10 fois supérieures à celles de la
France !
L’energiewende est une catastrophe
économique.
Les ménages allemands
sont les Européens qui paient leur électricité le plus cher après le Danemark
(qui suit la même politique) : 0,30 €/kWh au 1er semestre 2018
selon les dernières données d’Eurostat, soit 70% de plus qu’en France.
L’industrie allemande du solaire s’est complètement effondrée, et les
subventions européennes créent des emplois et de la recherche…en Chine. Afin la
fin d’un régime de subvention très favorable, l’éolien prend le même chemin,
avec des faillites d’entreprises allemandes en série.
Le retournement s’est produit en 2016, lorsque le gouvernement,
jugeant le secteur arrivé à maturité et les subventions trop lourdes pour le
contribuable, a modifié ses aides. L'amendement à la loi énergétique allemande
(EEG) a supprimé les revenus garantis, et favorisé la mise en concurrence via
des appels d'offres. Il faut dire qu’auparavant, depuis l’adoption
de la loi sur les énergies renouvelables, en 2000, les exploitants d’éoliennes
profitent d’un soutien leur assurant vingt ans de revenus garantis…
Parmi les gros disparus du secteur, signalons
Senvion, entreprise de 4.400 salariés, installée près de Hambourg, qui a
annoncé fin août mettre la clé sous la porte, touchée de plein de fouet par
l'effondrement du marché allemand en 2016, qui représentait 60% de ses revenus.
Il y avait déjà eu la faillite en 2014 du fabricant d’éoliennes Prokon qui était financé par
des « participations citoyennes ». Cette entreprise avait la particularité
d’avoir été financé par 75 000 petits investisseurs privés. Elle les avait
alléchés avec un investissement présenté comme « éthique », et accompagné
d’intérêts élevés (de 6 % à 8 %). Ce dépôt de bilan s’est soldé par de très
grosses pertes pour de nombreux petits épargnants et a poussé le gouvernement
allemand à demander aux autorités des marchés financiers (Bafin) un contrôle
plus strict de ce type d’investissement.
Dans les mois qui ont suivi, 26.000 emplois ont été
supprimés dans ce secteur en Allemagne, soit plus que dans le charbon, selon les chiffres
récemment publiés par le Bundestag à la demande du parti de gauche Die Linke
Commentaire :
1) C’est quand même curieux ces énergies soit disant super compétitives qui
s’effondrent dès qu’elles ne sont plus massivement subventionnées !
2) Il n’y a pas qu’en France que
sévissent les margoulins de l’éolien. Ces créations d’emplois massives que les
partisans de l’éolien nous promettent, ils omettent de dire combien elles sont
fragiles et… essentiellement non durables car liées aux installations. Rien à
voir avec les emplois du nucléaire !
L’éolien de plus en plus contesté
en Allemagne
Extrait
d’un article de La Croix intitulé Pour la paix
sociale, le gouvernement allemand réglemente les distances entre éoliennes (La
Croix, 22/12/2019)
Pour calmer l’opposition des riverains, le gouvernement fédéral veut imposer des distances minimales entre les éoliennes et les zones d’habitations. Les professionnels sont vent debout. Tilo Schade, élu local et membre d’une association de défense des arbres. est plutôt satisfait. Sur les 18 éoliennes que l’entreprise Notus Energy Plan envisageait d’élever à Kloster Lehnin, près de Potsdam, dans le Brandebourg (nord-est de l’Allemagne), seules neuf pourraient voir le jour. Face à l’opposition des riverains et alors que la région a imposé un moratoire de deux ans dans cette localité, l’entreprise a décidé de réduire la voilure. «Nous ne sommes pas contre les éoliennes en tant que telles, mais pourquoi en construire en pleine forêt ? Il faut couper près de 1 000 arbres par éolienne, et même si on en replante après, cela ne compense pas »
Comme dans le cas de Kloster Lehnin, l’opposition des
riverains, inquiets du bruit, des effets sur la santé, de la pollution visuelle
ou des dégâts sur la faune et la flore, a de plus en plus souvent raison des
nouveaux projets, dans un pays qui compte déjà 30 000 éoliennes. À cela
s’ajoutent les lenteurs administratives, le manque de lignes à haute tension
entre le Nord venteux et le Sud consommateur, et la fin des revenus garantis en
2016. Conséquence, sur les 9 premiers mois de l’année, seuls 504 mégawatts de
nouvelles capacités ont été installés, soit le plus bas niveau depuis 20 ans…
Pour lever les doutes de la population et accélérer le rythme
des installations, le gouvernement
fédéral a décidé, en septembre, d’instaurer une limite minimale d’un kilomètre
entre toute nouvelle éolienne, y compris celles destinées à en remplacer des
anciennes, et les zones d’habitations constituées d’au moins cinq maisons.
Or cette réglementation est jugée trop stricte par les professionnels, qui sont
vent debout contre.
Selon l’Agence nationale de l’environnement, le parc éolien
pourrait en être réduit de 20 à 50 % alors même qu’il n’existe quasiment plus
de nouvelles surfaces disponibles »
La résistance de plus en plus forte contre l’éolien a déjà eu
des débouchés politiques. Elle a fortement profité à la droite nationaliste de
l’Afd, qui a augmenté son score dans les campagnes en étant le seul parti à se
déclarer clairement contre l’éolien en faisant campagne sur le thème :"Protégeons nos paysages, les hommes et les animaux"
Conclusion : Face à cette catastrophe, l’Allemagne retarde
indéfiniment sa sortie du charbon. Remplacer le nucléaire par de l’éolien plus
une puissance équivalente en charbon ou gaz pour en compenser l’intermittence
est une politique absurde qui entraine une catastrophe climatique, écologique,
économique et sociale.
(NB Les dépenses déjà réalisées représente entre 60 et 70 EPR !),-il
en suffirait d’une vingtaine pour régler les problèmes climatiques et de
pollution !)
Et en France ? Ben on se prépare à contretemps à suivre les pas erratiques
de l’Allemagne en diminuant la part du nucléaire dans la production d’électricité.
Et le gouvernement a décidé de rendre plus difficiles les recours des riverains
contre les projets éoliens. Nous n’avons même pas les mêmes excuses que l’Allemagne,
puisque leur Energiewende ne nous aura pas servi de leçon !
Bon,
on commence à les construire quand ces EPR !
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