Marjolaine
Meynier Millefert, (LREM), rapporteur de la Commission d’enquête parlementaire
sur les énergies renouvelables et la transition énergétique présidée par le député
Julien Aubert (2019):
« Quand on a 80
% des gens qui vous disent que le développement des ENR électriques en France
soutient la décarbonation et finalement la transition écologique en France, je
pense que ce n’est pas bon non plus parce que le jour où les gens vont vraiment
comprendre que cette transition énergétique ne sert pas la transition
écologique vous aurez une réaction de rejet de ces politiques en disant vous
nous avez menti en fait.… »
Quelques bases de physiques à l’attention d’Elisabeth Borne et de son scenario 100%ENR
L’éolien, c’est moins
bon que le nucléaire pour le taux de CO2
La construction d’une éolienne nécessite des travaux de génie civil important ainsi que des quantités de matériaux non-négligeables. En terme de cycle de vie, le Ministère de la Transition Energétique donne les chiffres suivants par kWh: 6g nucléaire, 10g éolien, 32 g solaire, 443g gaz, solaire (32g), gaz (443g), fioul (778g) et charbon (1050g). Les éoliennes ne sont en aucun cas nettement moins émettrices de gaz à effet de serre que les barrages et les centrales nucléaires le long de leur cycle de vie (les panneaux solaires aussi d’ailleurs). Pire, en utilisant des facteurs de charge réels, mesurés sur le terrain, et non les statistiques douteuses fournies par les fabricants d’éoliennes eux-mêmes, on obtient des niveaux d’émissions de gaz à effet de serre supérieurs aux centrales nucléaires.
Et
il y a la face cachée, tellement évident, mais non-dite. Compte-tenu de
l’intermittence (facteur de charge) de l’éolien, on vous vend quelque chose dont il manque les 3/4 pour que ça marche
correctement…Donc de l’éolien, c’est en fait ¼ d’éolien et ¾ de gaz , et là
c‘est beaucoup moins favorable : 6g/kW.h
contre 330g/kw.h
Malgré
leur rentabilité pathétique, on pourrait cependant s’accrocher à l’idée de
développer l’éolien en France pour des raisons écologiques si seulement
l’énergie éolienne pouvait nous débarrasser de nos centrales au charbon et au
gaz. Seulement voilà, c’est tout le contraire ! Parce que l’existence même de
centrales au gaz et au charbon en France ne s’explique que pour des raisons de
lissage de la production électrique et qu’au contraire l’éolien est tellement
intermittent… qu’il faut davantage de centrales pilotables (gaz ou charbon..) pour
compenser son intermittence…Ce que font les Allemands, et ce qui explique
qu’après 700 millions d’euros…ils émettent toujours autant de CO2.
L’éolien n’est pas du
tout écologique
A cause de sa densité d’ énergie
ridicule : Pour remplacer une centrale telle celle de
Fessenheim (puissance nominale 1800 MW et coefficient de production de 90%), il
faut donc 4000 éoliennes. Pour des éoliennes qui mesurent maintenant près de
180-200mètre en bout de pales, supposons-les espacées de 300mètres, ce qui est
un minimum.
Donc, pour remplacer une seule centrale
nucléaire, et pas la plus moderne, et pas la plus puissante, avec des éoliennes
de 2 MW, il faudra les aligner de Nice à Perpignan (2 x 475 km) sur deux
rangées tout le long de la côte méditérannéenne + le tour de Corse (325 km),
soit 1350 km, ou encore de Gênes en Italie jusqu'à la pointe sud de
l'Espagne…
A cause de sa
consommation en matériaux : Une étude du Department
of Energy donne 800 t/TWh de béton et 160 t/TWh d’acier pour le
nucléaire, et 8000 t/TWh de béton et 1800 t/TWh d’acier pour l’éolien, soit un facteur 10 pour le béton et 11 pour
l’acier, à l’avantage, très marqué, du nucléaire. Un ordre de grandeur
calculé par Tristan Kamin pour l’EPR, centrale nucléaire optimisée du point de
vue de la production et de la sécurité donne 8 fois moins de béton et 20 fois
moins d’acier pour l’EPR que l’éolien.
*
Tiens, parlons aussi des socles de béton. Dans le cas d’une
grande éolienne, ils peuvent faire jusqu’à 20
mètres de profondeur et représenter 3 000 tonnes de béton armé. Leur
présence est un enjeu environnemental, parce qu’ils permettent à plusieurs niveaux de la nappe
phréatique, normalement séparés, de se mélanger. Le code allemand du bâtiment
prévoit leur démolition complète. Mais cela n’est pratiquement jamais le cas (
les exploitants margoulins préfèrent faire faillite avant !) en raison des
coûts de centaines de milliers d’euros reliés à cette mesure. Une pratique plus
courante, et officiellement tolérée, serait…le grattage sur 1 mètre, puis de les recouvrir de terre. Mais cela
n’aide pas les aquifères….Et l’agriculteur à qui on a fait miroiter les
richesses ruisselant des éoliennes, quand il se trouvera à devoir financer
l’enlèvement du monstre, ou vivre à perpétuité avec ses tonnes de béton dans un
sol devenu inutilisable…Il va faire quoi ?
Contrairement à ce que certains prétendent, on sait
parfaitement démanteler des centrales nucléaires ( 6 réacteurs démantelés aux
USA, plus d’une centaine en cours de démantèlement dans le monde) De éoliennes,
ben pas trop ! .En Californie, ce
sont déjà plus de quatorze mille éoliennes rouillées,abandonnées dans des
paysages de désolation et d’abandon.
Nul ne sait quoi faire des pales, habituellement composées
d’un mélange de fibre de verre et de fibre de carbone, liées à l’aide de résine
de polyester ; impossible de séparer
et recycler ces matières (qui pourraient s’accumuler au rythme de 16 000 tonnes
par année à partir de 2021 en Allemagne), impossible de les brûler, les résidus
obstruent les filtres des incinérateurs…
A
cause de sa consommation en métaux rares : « Le monde s’est
organisé entre ceux qui sont sales et
ceux qui font semblant d’être propres »….il faut purifier huit tonnes et demie
de roche pour produire un kilo de vanadium, seize tonnes pour un kilo de
cérium, cinquante tonnes pour un kilo de gallium …«Une mine, c’est un véritable
choc visuel, un derrick à côté ce n’est rien. Nous avons pu approcher des mines
en Chine et des lacs de rejets d'effluents toxiques d'usines de raffinage en
Mongolie. C’est l’enfer de Dante. Tout est pollué là-bas, les sols, les airs,
les nappes phréatiques. Les eaux chargées en métaux lourds sont déversées dans
des lacs artificiels qui débordent régulièrement et polluent les fleuves, tels
que le Fleuve jaune. » (Guillaume Pitron, La guerre des métaux rares)
L’éolien n’est pas
compatible avec la stabilité du réseau électrique.
40% d’éolien, c’est la certitude d’effondrements massifs du réseau, ce
qui s’est produit en Australie du Sud qui a dû en catastrophe relancer ses
centrales à charbon. Un black out à Londres s’est aussi produit…mais
l’Angleterre, qui a beaucoup investi sur l’éolien et est quasiment sorti du
charbon en ce qui concerne la production électrique relance le nucléaire.
L’éolien allemand menace la stabilité du réseau européen, donc français (https://vivrelarecherche.blogspot.com/2020/01/petits-problemes-avec-leolien-1-leurope.htlm).
Non seulement on ne vas pas vers une intégration croissante des réseau
européeens, mais vers un fractionnement, les voisins de l’Allemagne devant se
protéger des débordements de l’éolien allemand.
La
course au gigantisme des éoliennes ne masque pas pour autant les problèmes
d’intermittence de l’éolien. Le 14 mars 2019 à 14 heures 30, il a couvert 18 %
de la consommation française d’électricité avec 12 323 MW, un record. Mais le 5
décembre à 12 heures, la production n’était que de 691 MW, soit moins de 1 %
des besoins, obligeant la France à recourir aux importations.
Et
on fait quoi avec ça ?
L’éolien coûte
cher !
Nucléaire historique :33-40€/MWh ,Photovoltaïque :
62-99€/MWh,Eolien : 60-65€/MWh ,Eolien marin : 200-220/MWh,
EPR:+110€/MWh
Mais auxquels il faut ajouter les subventions
publiques : Nucléaire : 25€/MWh , Eolien: 476 €/MWh, Photovoltaïque
:+500 €/MWh.
Petit rappel : coûts actuels de l’électricité (cf. rapport de la Cour des Comptes, https://www.contrepoints.org/2019/10/24/356359-parc-nucleaire-francais-le-veritable-cout-de-production;
Eh
oui, l’éolien coûte cher, et comme c’est une énergie très peu concentrée et les
frais de construction de réseau et de raccordement sont astronomiques. Je
reviendrais plus spécifiquement sur le cas de l’éolien off shore où cette
question est encore plus cruciale ( et qui est encore bien plus une aberration
économique). Mentionnons tout de suite que les margoulins de l’éolien ont réussi
à refiler es coûts de raccordement au réseau sur le gestionnaire de réseau,
donc sur le contribuable, au contraire de ce qui se fait pour toutes les autres
énergies.
Sans
compter l’imposture qu’il y a à comparer une énegie pilotable à une énergie
intermittente (cf. Les coûts lisses de
l'électricité, Stefan Ambec
et Claude Crampes, Toulouse School of Economics.
« Les
défenseurs du recours aux énergies renouvelables pour produire de l'électricité
avancent comme argument leur coût de production du MWh. Mais c'est oublier que
l'unité vraiment pertinente n'est pas le MWh produit, mais le MWh livré en un
lieu donné à une date donnée…
Pour
bien expliquer, un petit diagramme de JMJ (Jancovici, carbone 4)
Bonne
lecture Elisabeth Borne, puisse-t-elle vous déborner !
Bon,
on les construit quand ces EPR ?
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