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mercredi 8 janvier 2020

Petits problèmes avec l’éolien -3 : Energiewende, leçons non tirées en France ! L'Eolien, ça coûte un pognon de dingue !

Tiens à partir de maintenant, on va commencer tous ces blogs consacrés à l’éolien par une brillante et pour une fois honnête déclaration de la députée Marjolaine Meynier Millefert, (LREM), rapporteur de la Commission d’enquête parlementaire sur les énergies renouvelables et la transition énergétique présidée par le député Julien Aubert (2019):

« Quand on a 80 % des gens qui vous disent que le développement des ENR électriques en France soutient la décarbonation et finalement la transition écologique en France, je pense que ce n’est pas bon non plus parce que le jour où les gens vont vraiment comprendre que cette transition énergétique ne sert pas la transition écologique vous aurez une réaction de rejet de ces politiques en disant vous nous avez menti en fait.… »

Et elle est pourtant ferme partisan de la PPE qui organise  la diminution du nucléaire en France

Eolien en France : un programme dément et de plus en plus imposé par la contrainte.


À fin juin 2019, la France comptait 7 950 éoliennes réparties entre près de 1 380 parcs (données incluant les territoires ultramarins). À cette date, deux régions disposaient sur leurs territoires de 50% des capacités éoliennes françaises raccordées : les Hauts-de-France (315 parcs éoliens) et le Grand Est (259 parcs). 

N.B. d’où une légère saturation : Xavier Bertrand «  Foutez nous la paix avec les éoliennes !.. ça coûte les yeux de la tête, ça ne crée pas d'emploi et en plus ça détruit nos paysages ».

16 exploitants gèrent plus de 300 MW de capacités éoliennes en France, les premiers d’entre eux étant les grands énergéticiens Engie (2 160 MW à fin juin 2019 en incluant les installations de CNR) et EDF Énergies renouvelables (1 556 MW).

En 2018, l’éolien a produit 27,8 TWh en France métropolitaine (+ 15,3% par rapport à 2017), soit 5,1% de la production nationale d'électricité selon le gestionnaire de réseau RTE (le facteur de charge de la filière était en moyenne de 21,1% en 2018).

Et c’est pas fini ! les perspectives affichées dans la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) vont aussi continuer à échauffer les esprits. Dans l’éolien terrestre, l’objectif est de passer de 15 GW de puissance actuellement installée (soit environ 8 000 machines) à 35 GW environ en 2028, soit un total de 13 000 à 15 000 machines, qui seront beaucoup plus grandes, pour la plupart. Aujourd’hui, certaines dépassent déjà les 200 mètres de haut et approchent les 150 m d’envergure.

Donc de plus en plus d’éoliennes, et de plus en plus monstrueuses. Ainsi France Energie Eolienne, estime que l’essor de l’éolien en France passe par « l’introduction de machines de dimensions plus grandes et plus performantes » permettant de capter des vents forts et réguliers (notamment dans des zones a priori moins attrayantes pour la filière). L’association cite en exemples les parcs de Chamole (Jura) et Massay (Cher) qui disposent d’éoliennes atteignant 193 m de haut « en bout de pales » (contre 120 à 155 m en moyenne en France) avec des mâts de 135 m (entre 80 et 100 m en moyenne). Le lobby éolien soutient que ces projets « de grande hauteur » – fréquents en Allemagne – sont encore « trop rares » sur le territoire français (en raison de barrières d’ordre réglementaire, logistique ou environnementale). FEE déplore qu’il est notamment « presque impossible d’implanter une éolienne à moins de 30 km d’un radar militaire », ce qui conduit selon l'association à interdire « plus de 50% du territoire [...] aux éoliennes de plus de 150 mètres de hauteur ».

Ah ben, on le savait déjà, pour sauvegarder l’environnement, rien de mieux que les militaires !

Pour faire bonne mesure, le lobby de l’éolien réclame aussi des mesures de simplification du cadre réglementaire. Et il a été entendu. Le gouvernement d’Edouard Philippe a publié un décret exorbitant du droit commun pour favoriser, spécifiquement dans le domaine de l’éolien  l'accélération des recours contentieux. Les deux mesures principales portent sur la suppression d'un degré de juridiction et sur la cristallisation dans le temps des moyens présentés par les requérants à l'appui de leur demande d'annulation.  Ces règles de procédure concernent toutes les décisions afférentes à ces installations : autorisation environnementale, autorisation au titre du code de l'énergie, autorisation de défrichement, permis de construire, dérogations à l'interdiction de destruction d'espèces protégées, etc. Et ceci bien que le projet de texte ait reçu un avis défavorable de plusieurs instances consultatives, dont le Conseil supérieur de la prévention des risques technologiques (CSPRT). "Le double degré de juridiction est un principe fondamental auquel on ne peut déroger", avait estimé Jacques Vernier, le président du CSPRT lors de l'examen du texte.

Décidément, les margoulins de l’éolien ont de nombreux amis, et bien puissants. Mais s’ils en sont à quémander ainsi des mesures juridiques spéciales et oppressives, c‘est que l’opposition que suscitent les éoliennes se renforce au fur et à mesure que les gens sont mieux informés.

Et si l’on en juge par ce qui se passe à l’étranger, il n’est pas impossible que le vent se mette à souffler contre eux. Ainsi, après l'Allemagne qui vient d'instaurer la distance de 1000 m entre éoliennes et habitation, l'Irlande envisage à son tour de mieux protéger les riverains en imposant des mesures de bruit plus  strictes et une distance de 4 fois la hauteur vis à vis des habitations...

Et en France ?  La législation est toujours de 500m de distance, une législation datant du début des années 2000, avec des éoliennes qui étaient beaucoup moins hautes. Et cerise sur le gâteau, une fois des éoliennes installées, il est possible de les remplacer par des machines plus hautes, sur simple "porter à connaissance", sans nouvelle autorisation  grâce à cette circulaire. Et c’est est également valable pour les projets autorisés mais non construits ! Il existe en effet une circulaire sur le renouvellement des éoliennes qui permet  de les augmenter de 10% à 50% si cette modification est considérée comme "notable" ou non substantielle par le Préfet.

Autrement dit, vous acceptez un projet éolien, et vous vous retrouvez avec des éoliennes 50% plus haute, sans nouvelle enquête, sans nouvelle autorisation. Bien joué, les margoulins de l’éolien…

L’éolien, ça coûte un pognon de dingue ! (Plus de 12 EPR !)

Un rapport de la Cour des Comptes de 2018 montre que les engagement déjà pris du fait des tarifs (promotionnels et subventionnés) des énergies renouvelables vont conduire à un surcoût cumulé de 121 milliards d’euros pour le consommateur d’électricité (jusqu’en 2044 !!, avec un pic vers 2022) surcoût financé par des taxes ( la CSPE- contribution au service public de l’électricité),soit de l’ordre de 4 à 5 milliards d’euros par an.

En bilan total, la Cour des Comptes considère que au moins 121 milliards d’euros vont rejoindre les proches profondes des heureux producteurs d’ENR. Ce montant  représente uniquement le montant du soutien public auquel s’est engagé l’Etat par les contrats signés avant 2017 au bénéfice des producteurs d’électricité d’origine éolienne et photovoltaïque (plus un chouïa de biométhane). Ces 121 milliards seront distribués à un rythme annuel qui va passer par un pic à 7,179 milliards en 2025. Ils proviennent, selon les magistrats de la Cour des comptes dont le vocabulaire est fort poli, de «mécanismes de soutien dont les conséquences financières ont été mal appréciées», soit encore « de charges importantes, durables et mal évaluées».

Parmi les perles mises en avant par la Cour des Comptes, le coût faramineux du soutien à l’électricité photovoltaïque, pour un résultat minable. Ainsi les seuls contrats signés avant 2010 pèseront, au total lorsqu’ils seront arrivés à terme, pas moins de «38,4 milliards d’euros pour les finances publiques»,  pour… 0,7% de la production d’électricité note la Cour. Ces contrats représenteront encore 2 milliards par an en 2030 et représentent une subvention de 480 € par MWh.

Les contrats de l’éolien vont coûter «40,7 milliards d’euros en 20 ans» pour… 2% de la production française», précise le rapport. Récemment, les appels d’offres pour l’éolien offshore flottant de 2015 pourraient se traduire par un coût de 1,7 milliard pour moins de 100 MW de puissance installée, et 390 GWh par an, soit… 0,07% de la production nationale, notent les magistrats.

Dans un éclair de lucidité, la Cour y appelle à «asseoir la politique énergétique sur des arbitrages rationnels fondés sur la prise en compte du coût complet des différentes technologies». En effet, ça vaudrait mieux !

Rappelons que la CSPE (Contribution au service public de l'électricité) avait été initialement créée pour lutter contre la précarité énergétique et permettre la péréquation tarifaire ( l’égalité entre les territoires). Elle  coûtait en 2016 7 milliards, dont seulement 29 % allaient à la solidarité : tout le reste, ce sont des subventions à l'électricité d'origine renouvelable et à la cogénération. La CSPE n’aide plus la précarité électrique, elle subventionne grassement les nécessiteux producteurs d’ENR !

Il s’agit d’un véritable détournement de l’argent de la solidarité, particulièrement par les margoulins de l’éolien.


Terminons sur ce gaspillage.Vous ne manquerez pas de trouver sur les réseaux de brillants et souvent intéressés avocats des ENR. :

Pourtant, comme c’est bizarre, plus il y a d’ENR dans le mix électrique, partout et toujours, plus le prix de l’électricité augmente ;

Pourtant, comme c’est étrange, quand on commence à supprimer les très larges subventions et autres avantages indus (priorité d’accès au réseau) au motif que ces industries devraient maintenant être matures, elles font faillites en série  ( dans les deux cas, cf. la magnifique démonstration de la mirifique energiewende allemande) ;

Pourtant, comme c’est surprenant, les producteurs alternatifs d’EDF, qui produisent que dal, se gardent bien d’investir massivement dans le solaire ou l’éolien et se contentent de réclamer un corps et à cri toujours plus d’accès au nucléaire historique d’EDFvia l’ARENH, cette superbe invention européenne qui contrant EDF à soutenir ses concurrent en leur vendant son électricité à prix bradé.

J’arrête ici, ça commence à faire mal : plus de 12 EPR partis au vent mauvais.

En rappelant par où j’ai commencé : « le jour où les gens vont vraiment comprendre que cette transition énergétique ne sert pas la transition écologique vous aurez une réaction de rejet de ces politiques en disant vous nous avez menti en fait.… « 

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