« Quand on a 80
% des gens qui vous disent que le développement des ENR électriques en France
soutient la décarbonation et finalement la transition écologique en France, je
pense que ce n’est pas bon non plus parce que le jour où les gens vont vraiment
comprendre que cette transition énergétique ne sert pas la transition écologique
vous aurez une réaction de rejet de ces politiques en disant vous nous avez
menti en fait.… »
À
fin juin 2019, la France comptait 7 950 éoliennes réparties entre près de 1 380
parcs (données incluant les territoires ultramarins). À cette date, deux
régions disposaient sur leurs territoires de 50% des capacités éoliennes
françaises raccordées : les Hauts-de-France (315 parcs éoliens) et le Grand Est
(259 parcs).
En
2018, l’éolien a produit 27,8 TWh en France métropolitaine (+ 15,3% par rapport
à 2017), soit 5,1% de la production nationale d'électricité selon le
gestionnaire de réseau RTE (le facteur de charge de la filière était en moyenne
de 21,1% en 2018).
Donc
de plus en plus d’éoliennes, et de plus
en plus monstrueuses. Ainsi France Energie Eolienne, estime que l’essor de
l’éolien en France passe par « l’introduction de machines de dimensions
plus grandes et plus performantes » permettant de capter des vents forts et
réguliers (notamment dans des zones a priori moins attrayantes pour la
filière). L’association cite en exemples les parcs de Chamole (Jura)
et Massay (Cher) qui disposent d’éoliennes atteignant 193 m de haut « en bout de pales » (contre 120 à 155 m en moyenne
en France) avec des mâts de 135 m (entre 80 et 100 m en moyenne). Le lobby
éolien soutient que ces projets « de grande hauteur » – fréquents en Allemagne
– sont encore « trop rares » sur le territoire français (en raison de barrières
d’ordre réglementaire, logistique ou environnementale). FEE déplore qu’il est
notamment « presque impossible d’implanter une éolienne à moins de 30 km d’un
radar militaire », ce qui conduit selon l'association à interdire « plus de 50%
du territoire [...] aux éoliennes de plus de 150 mètres de hauteur ».
Pour faire bonne mesure, le lobby de l’éolien
réclame aussi des mesures de simplification du cadre réglementaire. Et il a été
entendu. Le gouvernement d’Edouard Philippe a publié un décret
exorbitant du droit commun pour favoriser, spécifiquement dans le domaine de
l’éolien l'accélération des recours contentieux. Les deux mesures
principales portent sur la suppression
d'un degré de juridiction et sur la cristallisation dans le temps des
moyens présentés par les requérants à l'appui de leur demande d'annulation.
Ces règles de procédure concernent toutes les décisions afférentes à ces
installations : autorisation
environnementale, autorisation au titre du code de l'énergie, autorisation de
défrichement, permis de construire, dérogations à l'interdiction de destruction
d'espèces protégées, etc. Et ceci bien que le projet de texte ait
reçu un avis défavorable de plusieurs instances consultatives, dont le Conseil
supérieur de la prévention des risques technologiques (CSPRT). "Le double degré de juridiction
est un principe fondamental auquel on ne peut déroger", avait estimé
Jacques Vernier, le président du CSPRT lors de l'examen du texte.
Décidément,
les margoulins de l’éolien ont de nombreux amis, et bien puissants. Mais s’ils
en sont à quémander ainsi des mesures juridiques spéciales et oppressives,
c‘est que l’opposition que suscitent les éoliennes se renforce au fur et à
mesure que les gens sont mieux informés.
Et si l’on
en juge par ce qui se passe à l’étranger, il n’est pas impossible que le vent
se mette à souffler contre eux.
Ainsi, après l'Allemagne qui vient d'instaurer la distance de 1000 m entre éoliennes et habitation,
l'Irlande envisage à son tour de mieux protéger les riverains en imposant des mesures
de bruit plus strictes et une distance
de 4 fois la hauteur vis à vis des
habitations...
Et
en France ? La législation est
toujours de 500m de distance, une législation datant du début des années 2000,
avec des éoliennes qui étaient beaucoup moins hautes. Et cerise sur le gâteau,
une fois des éoliennes installées, il est possible de les remplacer par des
machines plus hautes, sur simple "porter à connaissance", sans
nouvelle autorisation grâce à cette
circulaire. Et c’est est également valable pour les projets autorisés mais non
construits ! Il existe en effet une
circulaire sur le renouvellement des éoliennes qui permet de les augmenter de 10% à 50% si cette
modification est considérée comme "notable" ou non substantielle par
le Préfet.
Autrement
dit, vous acceptez un projet éolien, et vous vous retrouvez avec des éoliennes
50% plus haute, sans nouvelle enquête, sans nouvelle autorisation. Bien joué,
les margoulins de l’éolien…
Un rapport de la Cour des Comptes
de 2018 montre que les engagement déjà pris du fait des tarifs (promotionnels
et subventionnés) des énergies renouvelables vont conduire à un surcoût cumulé
de 121 milliards d’euros pour le consommateur d’électricité (jusqu’en 2044 !!,
avec un pic vers 2022) surcoût financé par des taxes ( la CSPE- contribution au
service public de l’électricité),soit de l’ordre de 4 à 5 milliards d’euros
par an.
En bilan total, la Cour des Comptes considère
que au moins 121 milliards d’euros
vont rejoindre les proches profondes des heureux producteurs d’ENR. Ce
montant représente uniquement le montant
du soutien public auquel s’est engagé l’Etat par les contrats signés avant 2017
au bénéfice des producteurs d’électricité d’origine éolienne et photovoltaïque (plus
un chouïa de biométhane). Ces 121 milliards seront distribués à un rythme
annuel qui va passer par un pic à 7,179 milliards en 2025. Ils proviennent,
selon les magistrats de la Cour des comptes dont le vocabulaire est fort poli,
de «mécanismes de soutien dont les conséquences financières ont été mal
appréciées», soit encore « de charges importantes, durables et mal
évaluées».
Parmi les perles mises en avant par la Cour
des Comptes, le coût faramineux du soutien à l’électricité photovoltaïque, pour
un résultat minable. Ainsi les seuls contrats signés avant 2010 pèseront, au
total lorsqu’ils seront arrivés à terme, pas moins de «38,4 milliards d’euros pour les finances publiques», pour…
0,7% de la production d’électricité note la Cour. Ces contrats
représenteront encore 2 milliards par an en 2030 et représentent une subvention
de 480 € par MWh.
Les
contrats de l’éolien vont coûter «40,7
milliards d’euros en 20 ans» pour… 2% de la production française», précise
le rapport. Récemment, les appels d’offres pour l’éolien offshore flottant de
2015 pourraient se traduire par un coût de 1,7 milliard pour moins de 100 MW de
puissance installée, et 390 GWh par an, soit… 0,07% de la production nationale,
notent les magistrats.
Dans
un éclair de lucidité, la Cour y appelle à «asseoir la politique énergétique
sur des arbitrages rationnels fondés sur la prise en compte du coût complet des
différentes technologies». En effet, ça vaudrait mieux !
Rappelons
que la CSPE (Contribution au service public de l'électricité) avait été initialement
créée pour lutter contre la précarité énergétique et permettre la péréquation
tarifaire ( l’égalité entre les territoires). Elle coûtait en 2016 7 milliards, dont seulement 29
% allaient à la solidarité : tout le reste, ce sont des subventions à
l'électricité d'origine renouvelable et à la cogénération. La CSPE n’aide plus
la précarité électrique, elle subventionne grassement les nécessiteux
producteurs d’ENR !
Il s’agit d’un
véritable détournement de l’argent de la solidarité, particulièrement par les
margoulins de l’éolien.
Terminons
sur ce gaspillage.Vous ne manquerez pas de trouver sur les réseaux de brillants
et souvent intéressés avocats des ENR. :
Pourtant, comme c’est bizarre, plus il y a d’ENR dans le mix électrique, partout et toujours, plus le prix de l’électricité augmente ;
Pourtant,
comme c’est étrange, quand on commence à supprimer les très larges subventions
et autres avantages indus (priorité d’accès au réseau) au motif que ces
industries devraient maintenant être matures, elles font faillites en
série ( dans les deux cas, cf. la
magnifique démonstration de la mirifique energiewende allemande) ;
Pourtant,
comme c’est surprenant, les producteurs alternatifs d’EDF, qui produisent que
dal, se gardent bien d’investir massivement dans le solaire ou l’éolien et se
contentent de réclamer un corps et à cri toujours plus d’accès au nucléaire
historique d’EDFvia l’ARENH, cette superbe invention européenne qui contrant
EDF à soutenir ses concurrent en leur vendant son électricité à prix bradé.
J’arrête
ici, ça commence à faire mal : plus de 12 EPR partis au vent mauvais.
En
rappelant par où j’ai commencé : « le jour où les gens vont vraiment comprendre que cette transition
énergétique ne sert pas la transition écologique vous aurez une réaction de
rejet de ces politiques en disant vous nous avez menti en fait.… «
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