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lundi 13 janvier 2020

Petits problèmes avec l’éolien - 6 : Les éoliennes dans nos campagnes


Marjolaine Meynier Millefert, (LREM), rapporteur de la Commission d’enquête parlementaire sur les énergies renouvelables et la transition énergétique présidée par le député Julien Aubert (2019):

« Quand on a 80 % des gens qui vous disent que le développement des ENR électriques en France soutient la décarbonation et finalement la transition écologique en France, je pense que ce n’est pas bon non plus parce que le jour où les gens vont vraiment comprendre que cette transition énergétique ne sert pas la transition écologique vous aurez une réaction de rejet de ces politiques en disant vous nous avez menti en fait.… »

Révolte dans les campagnes en vue

À fin juin 2019, la France comptait 7 950 éoliennes réparties entre près de 1 380 parcs (données incluant les territoires ultramarins). À cette date, deux régions disposaient sur leurs territoires de 50% des capacités éoliennes françaises raccordées : les Hauts-de-France (315 parcs éoliens) et le Grand Est (259 parcs).  La programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) prévoit dans l’éolien terrestre de passer de 15 GW de puissance actuellement installée (soit environ 8 000 machines) à 35 GW environ en 2028, soit un total de 13 000 à 15 000 machines, qui seront beaucoup plus grandes, pour la plupart. Aujourd’hui, certaines dépassent déjà les 200 mètres de haut et approchent les 150 m d’envergure.

Que l’on n’imagine pas que cela se passera sans heurts, d’autant plus que la vérité tout de même se fait jour : tout cela ne sert en rien la transition énergétique, n’aide en rien la lutte contre le dérèglement climatiques, n’a aucune valeur économique. Tant de contraintes, de sacrifices, de santé  ne servent à rien !

Déjà, les responsables politiques régionaux, après un temps de sidération et d’enfumage commencent à comprendre et à réagir. Le premier a peut-être été Xavier Bertrand – il faut dire qu’il héritait d’une situation extravagante, héritage de la majorité écolo socialiste menée par Mme Blondin. Avec 1 500 mâts sortis de terre, 800 autorisés mais pas encore construits, et 767 en cours d’instruction, les Hauts-de-France est la région la mieux pourvue en éoliennes.

Donc Xavier Bertrand : « Je me passerai bien de ce record… Je suis contre la saturation de l’éolien ! Cela crée des nuisances pour les riverains, ça défigure nos paysages. Et où sont tous les emplois créés par l’éolien ? Dans notre région, nous remplissons déjà les objectifs de développement de l’éolien fixés pour 2020, nous avons dépassé la limite du supportable…Je ne propose pas de scier les mâts des éoliennes, mais j’ai ce rôle de lanceur d’alerte, car je crains des affrontements lors d’installations futures. » A ce sujet, il dénonce un « scandale d’Etat » à venir : « Je viens de découvrir qu’à titre expérimental, dans les Hauts-de-France et en Bretagne, les enquêtes publiques en matière environnementale vont être remplacées par une participation du public par voie électronique. Si ça, ce n’est pas une provocation ! » (NB dans des régions assez mal équipées en internet rapide !) « « Foutez nous la paix avec les éoliennes !.. ça coûte les yeux de la tête, ça ne crée pas d'emploi et en plus ça détruit nos paysages ».

Autre homme politique important à monter au créneau sur le sujet : Dominique Bussereau, président de la Charente-Maritime et de l’association des départements de France (ADF). L’ancien ministre de Jacques Chirac et de Nicolas Sarkozy, parle de ces mâts qui « défigurent » le paysage partout en Europe, :  « avant, on voyait l’Abbaye royale en arrivant à Saint-Jean-d’Angély. Maintenant, on sait qu’on y arrive parce qu’on voit les éoliennes ».

Un projet en particulier suscite sa colère: un parc de 30 à 40 éoliennes hautes de 180 mètres dans l’estuaire de la Gironde, non loin de Saint-Georges-de-Didonne. Porté par EDF Renouvelables, ce projet dit « du Blayais », dévoilé en 2018, s’étend sur sept communes en Charente-Maritime et en Haute-Gironde, dans une zone de marais classée Natura 2000 et zone de protection spéciale (ZPS) de la directive Oiseaux européenne, qui abrite en outre, depuis 2015, le parc naturel marin de l’estuaire de la Gironde et de la mer des Pertuis. M. Bussereau évoque un danger pour l’image touristique de la Charente-Maritime, un secteur économique clé pour le territoire et dénonce le « lobby éolien » :« Ce sont des gens sans foi ni loi qui se fichent pas mal des aspects environnementaux. Ils ne développent qu’une vision purement mercantile ! Il y a actuellement plusieurs centaines d’éoliennes en projet en Charente-Maritime. C’est inacceptable »

M. Bussereau a fait voter un moratoire de deux ans par l’assemblée de la Charente-Maritime, demandant au préfet de surseoir à toute nouvelle implantation d’éolienne non désirée. Le geste est symbolique et politique, le préfet restant décisionnaire. C’est une suite logique, selon Dominique Bussereau, après l’annonce, en septembre 2018, de la création d’un Observatoire départemental de l’éolien, outil d’information et d’action contre des projets jugés « inacceptables ».  Cet observatoire visait, selon le président du Département, à donner aux élus locaux « un certain nombre d’informations et d’indications car, bien souvent, ils ne se font pas gruger mais on leur raconte des histoires ».

La résistance donc, se met en marche . Après Xavier Bertrand, donc les présidents des départements de la Charente, de la Charente-Maritime, des Deux-Sèvres et de la Vienne ont aussi demandé un moratoire à l’installation de nouvelles éoliennes. Le département de l’Allier a voté une délibération en octobre demandant au législateur d’interdire toute nouvelle implantation, si elle ne se trouve pas « à une distance au moins égale à dix fois la hauteur de la structure, pâles comprises ». Cela fait au moins deux kilomètres, contre 500 mètres dans le cadre juridique actuel.

Dans le Nord, le député UDI Guy Bricout s’indigne aussi : « Chez moi, dans le Cambrésis, de quelque côté que je me tourne, je ne vois et entends que des éoliennes. Les gens ont du mal à dormir et beaucoup de maisons ont perdu de la valeur. ». Il a interpellé à l’Assemblée la secrétaire d’État à la transition écologique, Emmanuelle Wargon et a constaté : « J’ai été applaudi par les députés de circonscriptions rurales, de tous les bords politiques. Mais ceux des villes n’ont pas bronché, car ils ne comprennent pas le problème », raconte Guy Bricout.

Julien Aubert a fait un constat similaire : « L’éolien s’est peu à peu imposé comme le symbole du divorce entre une stratégie nationale parisienne et une mise en application complexe dans une ruralité échaudée, un peu à l’image des portiques de l’écotaxe ». Même des députés LREM s’y mettent ; Ainsi, M. Xavier Batut député LREM de Seine-Maritime, constate : « Il y a une prise de conscience des politiques que le mitage du territoire n’est pas la bonne solution et que les éoliennes ne sont pas si vertes que cela et il a plaidé pour des « référendums dans les communes concernées ».
Il a également tenté de faire passer un amendement, pour imposer des règles de recyclage des éoliennes. En vain. « Sur le littoral on est en train de refaire des fondations de blockhaus, avec du béton et de la ferraille sur 10 à 15 mètres de profondeur »,..

Pour l’instant, le ministère s’est connecté de vagues promesses et de mesurettes minimales. Ainsi, Lles balises en haut des mâts ne clignoteront plus en permanence, mais uniquement à l’approche des avions. Un nouveau protocole de mesure du bruit va également être mis en place. C’est bien le minimum.

M. Dominique Bussereau a prévenu : la question de l’implantation des éoliennes sur le territoire va être « un thème important des prochaines élections municipales dans le monde rural ». Le RN a déjà annoncé son intention de faire campagne sur le sujet ; ça n’a pas si mal réussi à l’Afd en Allemagne.

Paroles de victimes

Mouchamps, Vendée : Environ 250 personnes ont défilé, ce dimanche 15 décembre, contre les deux projets de parcs éoliens à Mouchamps. Éleveurs, parents, riverains protestent contre la proximité de ces deux parcs avec les habitations Parmi eux, Pascal Niort. Cet éleveur laitier mouchampais se sent directement concerné : « Les deux parcs entoureront mon exploitation. Comme la loi le prévoit, elles seront à 500 mètres de mon habitation. Mais ce n’est pas suffisant. »
 L’éleveur craint pour la santé de ses bêtes. Et de citer en exemple le cas de Nozay (Loire-Atlantique), où 250 vaches avaient mystérieusement trouvé la mort depuis 2013.  D’autres encore, à l’image de Philippe, redoutent l’impact négatif des parcs éoliens sur le marché immobilier. Lui vient d’acheter sa maison il y a six mois et dit le regretter. « Ce sont toutes mes économies que j’ai investies. Rien ne nous garantit qu’on pourra vendre au même prix. Nos maisons risquent d’être dévaluées. Personne ne voudra s’installer à Mouchamps.
Dans les rangs des opposants, il y a également des riverains, inquiets pour la santé de leurs enfants. Laurène est mère de famille. « J’habite à 750 mètres d’un des futurs parcs. C’est trop proche. Certaines études évoquent la distance d’1,5 km pour éviter toute nuisance. »

Pleugriffet (Bretagne) : Pierre et Bernadette ne supportent plus le bruit des éoliennes installées à côté de chez eux, sur la commune de Pleugriffet. Pierre pointe du doigt les éoliennes qui depuis 10 ans maintenant perturbent son quotidien.
Pierre et Bernadette Bihouée habitent au beau milieu de la campagne, à Pleugriffet (Morbihan). Une petite propriété bien tranquille dans laquelle ils estiment vivre un calvaire depuis 10 ans. Depuis que des éoliennes ont été installées à 600 mètres de chez eux. « Ces éoliennes, elles vont nous abréger la vie ».
Le couple de retraités, âgés de 75 et 77 ans, est aujourd’hui au bout du rouleau. « On ne supporte plus ce bruit incessant qui nous réveille toutes les heures. C’est une souffrance morale et mentale ! ». « Notre maison donne sur un couloir d’éoliennes qui, en fonction du vent, nous rejette le bruit ininterrompu de leurs palmes. On ne profite plus de rien. On vit calfeutrés chez nous. Cet été, le salon de jardin n’a servi à rien ! ».
« Ce marché de l’éolien est biaisé depuis le début, s’insurge Pierre. Tout ça, c’est uniquement pour de l’argent. Les élus qui autorisent de telles installations, feraient bien de penser à la santé de leurs concitoyens avant de regarder ce qu’il va tomber dans leur portefeuille. C’est, pour moi, un acte criminel
« Au départ, nous devions avoir des machines de 80 mètres de haut. Ensuite, sans que personne ne dise quoique ce soit, elles sont passées à 100 mètres. Sans qu’il y ait une nouvelle étude acoustique ».
Lui en a fait des relevés. « On atteint facilement 100 décibels avec des pics pouvant aller jusqu’à 130 ! Sur le périphérique parisien, on est à 70-80 décibels. Je les ai transmis, tous ces chiffres, mais tout le monde s’en fout ! ».

Fontrieu : Le tribunal d’instance de Castres examinera demain la requête pour "trouble anormal de voisinage" d’un couple qui habitait près du parc éolien du MargnèsChristel et Luc Fockaert, un couple venu de Belgique pour s’installer dans le Tarn, ont dû quitter leur maison au hameau de Caillé, commune de Fontrieu (ex Margnès) depuis quatre ans environ. La situation était devenue insupportable pour cette famille qui s’est installée il y a plus de dix ans par choix au cœur du Parc du Haut Languedoc : "Nous savions qu’il y avait un projet de cinq éoliennes à 600 mètres de chez nous. Mais nous ne savions pas qu’il y aurait toutes ces nuisances. Le bruit permanent des pales, les flashes puissants en haut des mâts. Au début, la forêt située entre notre maison et le parc nous protégeait un peu. Mais lorsqu’elle a été abattue, les nuisances se sont aggravées." Érigées en 2007-2008 par la société Valeco et reprises depuis par 3D énergies, les éoliennes sont dorénavant en vue directe avec la ferme et son gîte géré par la famille Fockaert. L’association "Toutes nos énergies" qui les soutient s’est même rendu compte qu’à l’époque de l’étude d’impact réalisée avant la construction du parc, la forêt en question était mentionnée comme un écran protecteur pour le lieu-dit Caillé.

Au fil des mois, Christel et Luc racontent que des symptômes physiques sont apparus : "Cela s’est traduit par des vertiges, des acouphènes et des troubles du sommeil." raconte Christel.
Du coup, provisoirement, et pour leur santé, ils ont décidé de déménager à Brassac.
Les premiers mois, le couple a d’abord milité pour que la société exploitante fasse en sorte que les nuisances disparaissent. Mais au fil des mois, il s’est résigné : "Comme il s’agit d’une installation classée ICPE, seul le tribunal administratif puis le Préfet peut agir. Ce serait interminable. Nous avons choisi la procédure de trouble anormal de voisinage pour être indemnisés par la société des éoliennes. Nous avons très peu de moyens financiers et il est important pour nous de repartir sur de nouvelles bases. »

Et des témoignages comme ça, il commence à y en avoir beaucoup…

La résistance s’organise

Avec ses mille cinq cents associations, ses deux fédérations, la FED (Fédération environnement durable) et Vent de colère, ses réseaux comme le réseau Ulysse, la lutte anti-éolienne regroupe en France des citoyens de toutes classes sociales, de tous niveaux culturels, et de toutes tendances politiques confondues.

Ces écologistes ont en commun d’avoir découvert la face obscure de l’éolien par des voies d’entrée diverses, mais qui mènent aux mêmes conclusions. Concernés souvent par un projet de centrale éolienne à proximité de leur maison, ils ont pour la plupart largement dépassé la mentalité du « not in my backyard » (note) pour appréhender l’escroquerie intellectuelle et le véritable non-sens écologique que constitue cette politique.

La vérité est que l’industrie éolienne n’est pas du tout écologiste mais répond à une logique de profit exclusif en faveur des promoteurs éoliens par des montages financiers couverts par la politique écologique des États. En aucun cas l’éolien n’est au service d’une écologie durable et pérenne. Cette industrie constitue même une arme de destruction massive de l’environnement.

C’est, comme nous l’observerons, une industrie polluante, qui détruit la nature et l’environnement de nos concitoyens. À terme, les éoliennes pourraient être considérées comme le scandale mondial du siècle, lorsque la vérité sera connue du grand public.
En y regardant de plus près, et en décryptant les études mondiales sérieuses et institutionnelles sur le sujet, on découvre que l’utopie de l’électricité d’origine éolienne dissimule une véritable machine de guerre contre la ruralité et l’environnement.

Pollution, matières premières non recyclables, déchets radioactifs, développement des lignes à haute tension, émissions de CO2, atteintes graves à la santé et à la biodiversité, détournement de fonds publics, augmentation du prix de l’électricité, déni de démocratie, destruction d’emplois, fiscalité à tous crins, ONG en conflit d’intérêts, corruption, mafia…
(Fabien Bouglé, Éoliennes, la face noire de la transition écologique, Éditions du Rocher, 2019.

Fédération Environnement durable (https://environnementdurable.net/)  :

« l’acceptabilité sociale de l’éolien est égale à  zéro. Les  industriels de  l’éolien ont pour objectif d’implanter en France,  le plus vite possible,  et par tous les moyens, des milliers de nouvelles éoliennes terrestres qui peuvent atteindre  maintenant 235 mètres  de haut.      
 Pour arriver à leurs fins, ils  se sont infiltrés  dans  le   Ministère de l’environnement et dans les services stratégiques de l’état, qui ne défendent plus  l’intérêt général mais les  intérêts privés de cette filière.
 Ils ont fait modifier les lois, pour instituer  une justice d’exception destinée à éliminer l’ensemble des associations qui luttent contre l’éolien et ils ont privé les citoyens du droit fondamental de se défendre.       
 Ils utilisent  des  données  scientifiques et économiques truquées, mises en évidence dans  le rapport de la Commission d’enquête parlementaire qui a dénoncé en 2019 les pratiques de la filière éolienne.    
La FED est déterminée plus que jamais à lutter pour faire éclater la vérité. Elle a déposé  des recours en conseil d’état et devant toutes les  juridictions nationales et européennes contre les éoliennes  terrestres et les projets d’éoliennes marines situées beaucoup trop  près des côtes de la France. »      

Commentaire : on ne saurait mieux définir l'action des margoulins de l'éolien !


« Nous refusons le projet d’éoliennes géantes des deux vallées, situé sur les communes de Quingey, Byans Sur Doubs, Lombard, et nous en appelons  à Monsieur le Préfet  ainsi qu’à nos élus pour annuler en totalité ce projet que la population locale refuse.
L’académie française de médecine recommande une distance minimale de 1500 mètres or ce projet est dangereux pour notre santé et celle de nos enfants au travers des infrasons notamment puisqu’il ne respecte pas cette distance, et nuisible pour notre environnement (défiguration du paysage, bruit continu, déforestation).

Nous refusons les conséquences que cette installation aura pour tous les habitants du secteur de la communauté de commune de Quingey, et du Val Saint Vitois.
Nous refusons de voir nos biens immobiliers fortement dévalués pour offrir une manne  à des sociétés financières ou des fonds de pensions étrangers. »
Contribution sur le site du Grand debat consacré à la PPE : « Les paysages, « le patrimoine des pauvres », sont ravagés par l’installation anarchique de zones industrielles éoliennes. Il est capital que nos élus écoutent enfin les populations concernées spoliées par le lobby éolien et respectent les sites et les monuments remarquables »

Et rappelons-le : tout ça pour rien sur la décarbonation : « cette transition énergétique ne sert pas la transition écologique »

Un magnifique socle éolien- ce qui est planté et qu'on ne voit jamais


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