Marjolaine Meynier Millefert, (LREM), rapporteur de la
Commission d’enquête parlementaire sur les énergies renouvelables et la
transition énergétique présidée par le député Julien Aubert (2019):
« Quand on a 80 % des gens qui vous disent que le
développement des ENR électriques en France soutient la décarbonation et
finalement la transition écologique en France, je pense que ce n’est pas bon
non plus parce que le jour où les gens vont vraiment comprendre que cette
transition énergétique ne sert pas la transition écologique vous aurez une
réaction de rejet de ces politiques en disant vous nous avez menti en
fait. »
Le rapport de 2006 ; les recommandations de
l’Académie de médecine ignorées
L’Académie de médecine s’est saisie par deux
fois du problème de santé publique que posent les éoliennes, en 2006 et en
2017. On regroupe sous le nom de syndrome éolien ou syndrome des éoliennes un
ensemble de symptômes très divers rapportés à la nuisance des éoliennes. On
peut schématiquement les distinguer en : généraux : troubles du sommeil, fatigue,
nausées, etc. ; neurologiques : céphalées, acouphènes, troubles de l’équilibre,
vertiges, etc. ; psychologiques (stress, dépression, irritabilité, anxiété,
difficultés de concentration, troubles de la mémoire, etc.) ; endocriniens
(perturbation de la sécrétion d’hormones stéroïdes, etc.) ; cardio-vasculaires
(hypertension artérielle, maladies cardiaques ischémiques, tachycardie, etc.) ;
socio-comportementaux (perte d’intérêt pour autrui, agressivité, baisse des
performances professionnelles, accidents et arrêts de travail, déménagement,
dépréciation immobilière, etc.).
Dans ses
conclusions, le rapport de 2006
recommandait : 1) la réalisation d’une enquête épidémiologique approfondie sur les dommages sanitaires,
notamment auditifs, causés par les éoliennes ; 2) de suspendre à titre conservatoire la construction d’éoliennes d’une
puissance supérieure à 2,5 MW à moins de 1500 mètres des habitations ; 3) de considérer les éoliennes comme des
installations industrielles et qu’à ce titre elles soient soumises aux
mêmes contraintes et règlementations, notamment en matière de nuisances
sonores.
Comme le note
l’Académie elle-même, les pouvoirs publics se sont assis sur ses
recommandations de manière assez vexante :
La distance entre habitations et éoliennes est maintenue
à 500 mètres, malgré les diverses démarches visant à la porter à 1
000 ou 1 500 mètres n’ayant finalement pas été retenues. C’est la plus faible
distance parmi les pays qui ont réglementé (recommandations variables en
Europe, aux Etats-Unis, au Canada, etc. de 500 à 2 000 mètres. L’Allemagne,
pays où pourtant les margoulins de l’éolien règnent en maitres, vient de
décider de porter cette distance à 1000 mètres. Répétons-le cette distance de
500 mètres fixées il y a plus de 15 ans n’ a pas suivi l’augmentation de taille
des éoliennes.
Aucune enquête épidémiologique n’a été diligentée, « privant
les présents rapporteurs de données sanitaires solides » note méchamment
l’Académie. Ben oui, quand on veut pas savoir, c’est mieux. Les éoliennes, ou
le prochain scandale sanitaire.
Loin de suspendre
à titre conservatoire la construction d’éolienne, la législation a été
simplifiée par la généralisation d’une procédure d’autorisation unique
regroupant l’ensemble des autorisations nécessaires à la construction et à
l’exploitation d’un parc éolien. Cette procédure unique est pérennisée dès le
premier mars 2017 à travers une « autorisation environnementale » ( !!!) dispensant du permis de construire pour
l’éolien terrestre.
Et cerise sur le gâteau, il a été prévu de passer de 15 GW de puissance
actuellement installée (soit environ 8 000 machines) à 35 GW environ en 2028,
soit un total de 13 000 à 15 000 machines, qui seront beaucoup plus
grandes, pour la plupart - certaines dépassent déjà les 200 mètres de haut.
Les margoulins de l’éolien ont
gagné contre l’Académie de Médecine. Par
KO !
Le rapport de 2017 : ses conclusions :
« Si
l’éolien terrestre ne semble pas induire directement des pathologies
organiques, il affecte au travers de ses nuisances sonores et surtout visuelles
la qualité de vie d’une partie des riverains et donc leur « état de complet
bien-être physique, mental et social » lequel définit aujourd’hui le concept de
santé. »
Commentaire :
« ne semble pas ». On verra dans la suite que l’incertitude reste
assez prononcée, puisque, comme constaté plus haut, aucune étude
épidémiologique n’a été diligentée « privant les présents rapporteurs de données
sanitaires solides ». C’est curieux là, les écolos bigots si prompt à
dégainer le principe de précaution ne se manifestent pas.
- « S’assurer que lors de
la procédure d’autorisation l’enquête publique soit conduite avec le souci
d’informer pleinement les populations riveraines, de faciliter la concertation
entre elles et les exploitants, et de faciliter la saisine du préfet par les
plaignants ». Sur ce sujet, l’Académie ajoute : « Manifestement
les doléances manifestées par de nombreuses associations suggèrent que cette phase
d’enquête publique n’est pas conduite avec la rigueur suffisante. De même, les
requêtes pour non-conformité aux critères d’émergence sonore doivent-elles être
davantage entendues et satisfaites. De nombreux riverains se plaignent de
s’être heurtés à un « mur préfectoral »
Commentaire : pas mieux : sauf que les simplifications
administratives en cours, en particulier l’autorisation unique, la limitation
des recours et les pressions sur les
préfets mis en œuvre par l’actuel gouvernement vont exactement en sens inverse.
- « N’autoriser
l’implantation de nouvelles éoliennes que dans des zones ayant fait l’objet
d’un consensus de la population concernée quant à leur impact visuel,
sachant que l’augmentation de leur taille et leur extension programmée risquent
d’altérer durablement le paysage du pays et de susciter de la part de la
population riveraine – et générale – opposition et ressentiment avec leurs
conséquences psychiques et somatiques. »
Commentaire : pas mieux ça ressemble au moratoire réclamé par plusieurs
dirigeants politiques régionaux (cf https://vivrelarecherche.blogspot.com/2020/01/petits-problemes-avec-leolien-6-les.html)
- de systématiser les contrôles
de conformité acoustique dont la périodicité doit être précisée dans tous les
arrêtés d’autorisation et non au cas par cas, d’encourager les innovations
technologiques susceptibles de restreindre et de « brider » en temps réel le
bruit émis par les éoliennes et d’en équiper les éoliennes les plus anciennes, de ramener le seuil de déclenchement des
mesures d’émergence à 30 dB à
l’extérieur des habitations et à 25 à l’intérieur.
Commentaire :
Ah bon, c’était pas le cas ? Ben non ; témoignage : « « Au départ, nous devions avoir des machines de 80 mètres de haut. Ensuite,
sans que personne ne dise quoique ce soit, elles sont passées à 100 mètres.
Sans qu’il y ait une nouvelle étude acoustique… On atteint facilement 100
décibels avec des pics pouvant aller jusqu’à 130 ! Sur le périphérique
parisien, on est à 70-80 décibels. Je les ai transmis, tous ces chiffres, mais
tout le monde s’en fout ! » (Pleufignet, Bretagne)
- d’entreprendre, comme recommandé dans le précédent rapport, une étude épidémiologique prospective sur
les nuisances sanitaires
Commentaire : ben oui, 13 ans après le premier rapport, il serait peut-être
temps de commencer à envisager de s’y mettre. Et ceux qui sont si prompt
habituellement à dégainer le principe de précaution, ça fait 13 ans
qu’ ils sont muets et ils le restent !
Nuisances supposées, nuisances prouvées.
Nuisances visuelles : l’Académie de Médecine juge qu’il n’a ni fondement, ni exemple venant à
l’appui d’un effet stroboscopique de nature à provoquer des épilepsies. En revanche,
il est reconnu que celui-ci provoque à certaines heures de la journée et dans
certaines conditions une gêne assimilée par les plaignants à « une alternance
d’éclairage et de pénombre » dans leurs lieux d’habitation.
Le
clignotement des feux de signalisation, par son caractère répétitif et obsédant
la nuit, est régulièrement dénoncé par des associations de plaignants.
Commentaire : Il serait étonnant que l’effet stroboscopique
soit sans effet négatifs sur la santé mentale vous avez qu’à essayer. En ce qui
concerne le clignotement des feux, la gêne (pour une fois) a été reconnue par
le ministère qui a statué que les balises en haut des mâts ne clignoteront plus
en permanence, mais uniquement à l’approche des avions. Mais ça n’a l’air
validé que pour les nouvelles éoliennes, les autres resteront avec leur
problème ! La vraie solution, c’est
« En revanche la défiguration du paysage par des structures considérées
comme inesthétiques voire franchement laides par les riverains plaignants doit
être considéré comme relevant non d’un problème d’esthétique environnementale
mais d’une réelle nuisance sanitaire. En effet, la « pollution visuelle» de
l’environnement qu’occasionnent les fermes éoliennes avec pour corollaire la
dépréciation immobilière des habitations proches génère des sentiments de
contrariété, d’irritation, de stress, de révolte avec toutes les conséquences
psycho-somatiques qui en résultent. Et les impressionnantes perspectives de
développement de l’éolien terrestre (l’installation d‘environ 500 nouvelles
éoliennes dont la hauteur devrait atteindre 200 mètres ou plus est prévue pour les
5 ans à venir !) ne pourront qu’amplifier des sentiments en voie d’être
partagés par une proportion croissante de la population française.
Curieusement, cette nuisance visuelle ne semble pas ou
très peu être prise en considération par les décisionnaires politiques ou les
promoteurs et industriels concernés (étant posé qu’aucun d’entre eux n’installerait ou n’acquerrait une propriété à
proximité d’un parc éolien !). »
Commentaire : c’est pas le moi, qui le dit, c’est l’Académie de Médecine. Et
c‘est pas drôle du tout pour les victimes des margoulins de l’éolien, mais les
dignes Académiciens se permettent même
un brin d’humour approprié.
Nuisances
auditives : L’Académie considère qu’il est très improbable qu’aux intensités émises, les infrasons
puissent être audibles par l’oreille humaine, ce qui ne signifie toutefois pas
qu’ils ne puissent être ressentis. Il est toutefois possible qu’ils
« influencent la physiologie de l’oreille interne – mais par forcément sa fonction,
hormis pathologie préexistante (type maladie de Menière ou déhiscence
canalaire). »
Plus probables
sont des effets type mal des transports.
L’ Académie rappelle qu’ une étude menée sur trois familles ayant « déménagé »
pour cause de nuisances met en cause une stimulation des otolithes, structures
calcaires surplombant l’épithélium sensoriel de l’utricule et du saccule, ce
que confirme une autre étude expérimentale. Les symptômes rapportés par
certains membres de ces familles étaient similaires à ceux du mal des
transports, lequel est provoqué par des très basses fréquences inférieures à 1
Hz. Ainsi,
les infrasons produits par les éoliennes pourraient déclencher chez les
riverains. prédisposés des symptômes identiques à ceux du mal des transports.
L’Académie rappelle aussi que face à l’audition, tout le monde n’est
pas égal : « Le fait que seule une partie de la population riveraine
manifeste une gêne peut s’expliquer par les écarts inter-individuels de
sensibilité auditive qui peuvent atteindre jusqu’à 15 dB »
S’il l’effet des infrasons semble « limité !! » à des
effets type mal des transports, en revanche l’Académie ne conteste pas « l’effet très
négatif du bruit sur le sommeil. De fait, les
troubles du sommeil représentent sans doute la doléance la plus constante des
riverains. Ils sont d’ailleurs objectivés par les enregistrements
somnographiques effectués par des cliniques du sommeil. Ces études
concluent qu’à l’intérieur d’un périmètre de 1,5 km le bruit émis par les
éoliennes perturberait la qualité du sommeil »
Ce qui parait
le plus gênant, c’est le caractère intermittent, aléatoire,
imprévisible, envahissant du bruit généré par la rotation des pales,
survenant lorsque le vent se lève, variant avec son intensité, interdisant
toute habituation, peut indubitablement
perturber l’état psychologique de ceux qui y sont exposés. Ce sont
notamment les modulations d’amplitudes causées par le passage des pales devant
le mât qui sont dénoncées comme particulièrement dérangeantes »
L’Académie
rappelle les règles actuelles en matière de bruit et les critiquent assez
sévèrement (en langage académique) :
Règle en vigueur : Si le
bruit ambiant ne dépasse pas 35 dB A, aucune règle ne s’applique au bruit de
l’éolienne ; si le bruit ambiant dépasse 35 dB A, on introduit alors le
principe d’émergence qui stipule que le bruit de l’éolienne doit être limité de
telle façon que le bruit ambiant ne dépasse pas le bruit résiduel de 5 dB A le
jour (de 7 à 22h) et de 3 dB A la nuit (de 22 à 7 h). Pour simple exemple, si le bruit résiduel est
mesuré en un point à 45 dB, le bruit émis par l’éolienne sera limité de telle
façon qu’en ce point le niveau sonore ambiant ne dépasse pas 50 dB A dans la
journée et 48 dB A la nuit. (NB : Les dBA sont des tentatives de mesurer,
non pas l'intensité sonore réelle, mais l'intensité sonore telle qu'elle sera
perçue par une oreille humaine moyenne. Ils sont obtenus en utilisant un filtre
"proche" dans son comportement de l'oreille humaine)
Critiques de l’Académie :
1. Le bruit
résiduel varie au cours de la journée en fonction de multiples facteurs
: conditions climatiques (vent, humidité, température, etc.), activités
environnementales (trafic, nature, etc.), topographie des lieux, etc. Le
respect du critère d’émergence nécessite donc un monitoring en temps réel qui,
d’après certains témoignages,
n’est pas assuré dans tous les parcs éoliens.
2. Le bruit
ambiant se situerait en moyenne de 30 à 50 dB A. Mais il n’est pas plafonné. Ceci signifie que même si le bruit
résiduel est important, ce principe autorise un « rajout » de 5 dB le jour et
de 3 dB la nuit.
3. Par ailleurs, ce seuil de 35 dB est
supérieur à celui défini pour les bruits perçus dans les autres types
d’habitations (c’est-à-dire non concernées par les fermes éoliennes). Pour
ces dernières, le seuil est fixé à 30 dB à l’extérieur des habitations et à 25
dB à l’intérieur (article R1334-32 et R1334-33 du code de Santé Publique -
décret du 31 août 2006). En d’autres termes, le seuil à partir duquel
intervient une limitation de 5 dB à un ajout sonore (bruits de voisinage, etc.)
dépend du type d’émetteur du bruit, les éoliennes
étant « favorisées » par rapport aux autres bruits ordinaires
Commentaire : Les normes de bruits pour les éoliennes sont
définies de manière assez lâches, les margoulins de l’éolien ont bien
travaillé. Mais, les margoulins étant des margoulins, on ne peut pas non plus
s’attendre à ce qu’ ils respectent les normes pourtant favorables qu’ils se
sont eux-mêmes données. De nombreux témoignages font état de bruits bien
supérieurs, d’où cette recommandation de l’Académie : « systématiser les contrôles de conformité
acoustique ».
Cela ne suffira évidemment pas. Il faut que les parcs éoliens qui ne
sont pas aux normes du point de vue du bruit voient leur fonctionnement
arrêté jusqu’à mise à conformité, et si ce n’est pas possible, qu’ils
soient détruits aux frais de l’exploitant. C‘est la seule mesure de nature à
empêcher les margoulins de l’éolien et leurs immenses profits d’empoisonner la
vie des gens.
On entend parfois dire que les bruits éoliens ne sont pas supérieurs à
ceux des grandes villes. C’est se moquer du monde ; vous n’allez pas vivre
à la campagne pour être à coté du périphérique. De plus, comme le souligne l’Académie
de médecine, il y a une grande différence entre un bruit sourd continu et un
bruit à caractère intermittent,
aléatoire, imprévisible, envahissant »
L’autre mesure
d’urgence, c’est d’accroître la distance entre éoliennes et habitations.
L »Académie note benoitement « Afin d’atténuer l’impact sonore, réel
ou supposé, des éoliennes, il serait tentant de reprendre la recommandation de 1000 mètres. Mais
cette recommandation se heurterait à plusieurs objections d’ordre politique et
industriel : i) une telle mesure impliquerait l’arrêt d’environ la moitié des chantiers de construction actuellement
en cours »
Bel aveu,
assez scandaleux quand on pense aux milliers de gens qui seront exposés aux
nuisances éoliennes. Eh ben oui, et alors. Avec ses 500 mètres que ne sont plus
adaptés aux éoliennes géantes, la France est l’un des pays les moins
restrictifs, même l(Allemagne, paradis de l’éolien, est passé à 1000
mètres !
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