Analyse coûts bénéfices des véhicules
électriques-Ministère de la transition écologique et solidaire
https://www.ecologique-solidaire.gouv.fr/sites/default/files/Th%C3%A9ma%20-%20Analyse%20co%C3%BBts%20b%C3%A9n%C3%A9fices%20des%20v%C3%A9hicules%20%C3%A9lectriques.pdf
Sous
ce titre le ministère a publié une étude qui parait extrêmement sérieuse, et
qui vient singulièrement contredire la propagande les efforts pour promouvoir
le véhicule électrique…de quoi donner raison à Carlos Tavarès, qui en met en
doute l’utilité économique et écologique du véhicule électrique depuis
longtemps. . En gros, à l’horizon 2030,
le véhicule électrique ne serait intéressant qu’en milieu urbain dense et usage
intensif, point.
Effets
néfastes de la circulation routière-quelques données
Dérèglement climatique : Le secteur des transports
est responsable en France de plus du
quart des émissions de GES et le mode routier représente à lui seul 92 % de ces émissions (43 % pour les
seuls véhicules particuliers).
L’Europe
s’est fixé un objectif de réduction des émissions de CO2 de 40 % en 2030 (par
rapport à 1990) repris au niveau national par la France.
Pollution atmosphérique et santé :
La pollution atmosphérique a des impacts
importants en matière de santé publique (maladies respiratoires, cardiovasculaires
et cancers) ; Une étude de Santé publique France estime que 17 700 décès prématurés seraient
évitables chaque année dans un scénario respectant des valeurs guides, et que
48 300 le seraient « sans pollution induite par l’activité humaine ». Les
pathologies respiratoires et cardiovasculaires occasionnent chaque année des
coûts estimés a minima entre 20 et 30 milliards d’euros pour la France
métropolitaine.
Nuisances sonores : Pour 54 % des Français, le bruit
des transports est la principale source de nuisance, loin devant les
bruits de comportements qui gêneraient 21 % de la population. À haute dose, le
bruit n’a pas qu’un impact sur le
système auditif mais perturbe aussi les échanges et la communication, contrarie le sommeil, provoque un
stress chez les individus. Il peut entraver le bon fonctionnement plus général de l’organisme (vue, système
cardio-vasculaire, système gastrointestinal), causer vertiges et nausées et
être à l'origine de troubles psychologiques
Méthodologie de l’étude : Les quatre technologies
étudiées sont : les véhicules thermiques (VT),
essence et diesel ; les véhicules hybrides (VH) ; les véhicules hybrides rechargeables (VEHR) ; les véhicules tout électrique (VE)
Les
technologies sont étudiées dans trois différents milieux de circulation en
fonction de la densité de population : urbain
très dense, urbain dense, et « mixte » à travers une moyenne pondérée
de tous les milieux.
Concernant
les milieux urbains, deux cas d’usage sont considérés : standard et intensif (type taxi ou Autolib’).
Résultats :
Les véhicules thermiques entraînent à l’usage un coût environnemental de
l’ordre de 1,5 c€/km pour un véhicule diesel en usage « mixte », 2 c€/km pour
un véhicule essence en usage urbain dense et 4 c€/km pour un usage urbain très
dense. La motorisation tout électrique permet de réduire sensiblement ces coûts
: suppression des émissions de polluants locaux en circulation liés à la combustion,
moindre bruit (nul en milieu urbain très dense), et très faibles émissions de CO2
(liées uniquement à la phase production d’électricité qui sont faibles compte
tenu du mix électrique français). Le coût environnemental est ainsi ramené pour
le VE à 0,2 c€/km en usage « mixte », 0,4 c€/km en usage urbain dense et à 0,1
c€/km en usage urbain très dense
Conclusion 1 : L’usage en zone
urbaine constitue le domaine de pertinence économique des véhicules électriques…Et
encore !
Extrait : « En zones urbaines, les
consommations des véhicules thermiques sont élevées (mauvais rendement moteur)
et les nuisances environnementales associées sont maximales. Le véhicule électrique,
dont le rendement du moteur ne dépend que très peu des conditions d’utilisation
et dont les externalités sont quasi nulles, y trouve son domaine de pertinence.
Si
le VE est pénalisé par le coût d’achat
du véhicule, de la batterie et de l’infrastructure de recharge associée, ses
faibles coûts d’usage (consommation et entretien) font qu’il est déjà rentable
financièrement pour l’usager en zone urbaine dès 2020. Sur le plan
socio-économique, sa pertinence est
restreinte à cet horizon aux zones urbaines très denses, dans lesquelles la,valeur des nuisances
évitées est maximale. Comme les prix d’achat des véhicules thermiques et électriques
(hors batterie) convergent à l’horizon 2030, les bilans socio-économiques et
TCO s’améliorent au fil du temps pour devenir positifs à la fois en zone dense
et très dense en 2030.
Ainsi,
en ce qui concerne le bilan socio-économique en zone dense, le VE passe, entre
2020 et 2030, d’un surcoût supérieur à 4 000 € à une situation d’équilibre
(gain d’environ 300 €) sur la durée de vie du véhicule. En zone très dense, le
gain en 2020 est d’environ 700 € et croît pour dépasser 5 000 € en 2030.es
vlles
Les
autres technologies (VEHR, VH) présentent à la fois des gains (sur le plan de
la consommation d’énergie et des externalités environnementales) et des surcoûts
d’achats moindre que le VE. Elles présentent
en revanche des surcoûts d’entretien dus à la complexité de la bi-motorisation.
Il apparaît qu’elles ne sont rentables socio-économiquement et pour l’usager qu’en
zone très dense en 2030 et uniquement en usage intensif
Les résultats sont très sensibles
au kilométrage annuel du véhicule, supposé de 13 000 km en usage urbain et 16
000 km en usage mixte. Une hypothèse alternative de 8 500 km conduit à un
surcoût pour le VE de plusieurs milliers d’euros. L’intensification de l’usage
des véhicules permet d’améliorer les bilans. Ces cas correspondent pleinement
aux modèles de type Autolib’ avec une activité d’autopartage en trace directe
utilisant des véhicules 100 % électriques. »
Commentaire : Le véhicule électrique n’est même pas compétitif en ville, sauf usage
intensif. Si, comme prévu, les villes parviennent à limiter l’usage des
voitures individuelles en ville, l’électrique ne se justifiera écologiquement
et économiquement que pour les transports en communs et les véhicules partagés,
type autolib. Si par exemple, vous n’utilisez
votre véhicule que très peu en ville, mais quasi-uniquement pour des
déplacements hors de la ville le week-end et périodes de loisir…eh bien,
il n’y aucun intérêt ni environnemental, ni économique pour vous à utiliser un
véhicule électrique.
Il
y a là en fait une curieuse contradiction entre deux politiques
environnementales. Si l’on réussit à limiter l’utilisation des véhicules individuels
en milieu urbain dense ( et cela se passe assez efficacement dans les grandes
villes), eh bien, en fait, il n’ y a pas besoin de véhicules électrique en
ville hors transport collectif et auto-partage…Ce n’ est que si la diminution de l’usage du véhicule individuel en milieu
urbain dense est un échec que le véhicule électrique se justifie !
Conclusion 2 : Pour un usage
mixte (urbain, non urbain), le véhicule thermique demeure plus avantageux. Le
véhicule électrique est même moins bon que le diesel !
Extrait : « Dans le cas d’un
usage mixte, moyenne pondérée des trafics observés dans tous les milieux
traversés, aucune technologie
alternative n’est plus rentable que les véhicules thermiques notamment ceux
consommant du diesel.
Ainsi
par exemple le surcoût socio-économique pour un VE en 2030 est de 7 000 € (et
supérieur pour les autres technologies et/ou pour 2020). Ce résultat s’explique
par le fait que la technologie électrique voit ses avantages compétitifs
s’éroder du fait de vitesses plus élevées (hausse des consommations par rapport
au milieu urbain) alors qu’au contraire le rendement du moteur des véhicules
thermiques est optimal autour de 80 km/h29, et du moindre coût environnemental
dans les zones moins peuplées. Ce phénomène est renforcé par une hypothèse de
baisse annuelle de plus de 2 % des consommations des véhicules thermiques. Par
ailleurs, pour rendre un service équivalent, le véhicule électrique considéré
doit posséder une grosse batterie d’une capacité de 50 kWh correspondant à une
autonomie plus importante (200 km). Cela implique davantage d’émissions de
polluants et de GES lors de la phase de fabrication. Pour les émissions de CO2,
l’avantage du VE reste important, mais il est minoré en raison d’une meilleure
consommation des véhicules thermiques et de la phase amont de production de la
batterie. Concernant la pollution atmosphérique, les impacts sont valorisés en
fonction de la densité de la population exposée et la grande part de trajets
interurbains limite aussi l’avantage du VE. Le bilan relatif à la pollution atmosphérique du VE en milieu mixte est
même négatif face à un véhicule thermique diesel en raison de la phase amont de
production des deux batteries utilisées pendant la durée d’utilisation du VE. »
Commentaire : les conducteurs qui sont passés du
diesel à l’essence sur la foi de campagnes culpabilisantes s’en sont bien rendu
compte… et sont parfois retournées au diesel qui est plus intéressant économiquement
( même compte-tenu de l’alignement du prix du
diesel sur l‘essence ». Et plus intéressant économiquement et
écologiquement que le véhicule électrique !
Conclusion 3 : L’intérêt du véhicule électrique dépend étroitement du contenu en CO2
de l’électricité- évidemment !
Extraits : « Seuil d’indifférence du contenu CO2 de l’électricité en termes de choix
entre le véhicule électrique et le véhicule thermique : Dans le cas de
la zone dense en 2020, il s’agit de comparer une citadine électrique équipée d’une batterie consommant 18 kWh/100
km à un véhicule essence dont la consommation en milieu urbain dense est en moyenne de 6,84 L/100 km (cf. hypothèses
de consommation). On fait l’hypothèse
qu’en usage standard le véhicule parcourt 13 000 km/an, soit 208 000 km pendant sa durée de vie qui est de 16
ans. Au total, le véhicule thermique émet pendant sa durée d’utilisation 38,5 t de CO2 (émissions amont et à la
combustion). La production de la batterie
émet 6 t CO2. Pour qu’un véhicule électrique obtienne un bilan équivalent, le
contenu CO2 de l’électricité doit
être de 864 gCO2/kWh. Toute valeur en dessous de ce seuil permet donc au VE d’obtenir un bilan meilleur
que le véhicule thermique. Ce seuil évolue à la baisse du fait de l’amélioration de l’efficacité énergétique des
véhicules thermiques…
À
titre d’exemple, d’après l’Agence internationale pour l’énergie (AIE), le
contenu CO2 moyen en France de l’électricité en 2013 est de 64 g de CO2 /kWh
alors qu’il est de 486 g en Allemagne.
En
2020, le seuil avec batterie serait de 249 gCO2/kWh en zone mixte là où le
véhicule diesel est le plus performant. En usage mixte, le VE serait moins
performant que le véhicule thermique en matière de CO2, en Allemagne (330 g),
au Royaume-Uni (270 g), en Italie (290 g) ou en Pologne (560 g). L’émission
moyenne de 250 g en 2020 de l’UE28 correspond au seuil d’indifférence pour le
milieu mixte… En 2030, en usage mixte, le VE ne serait toujours pas performant
dans des pays comme l’Allemagne (240 g), l’Italie (230 g) ou la Pologne (400 g)….
Commentaire : ben , l’industrie allemande va avoir du mal à prendre le virage de la voiture électrique sur son marché domestique !
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