énergies renouvelables et la transition énergétique
présidée par le député Julien Aubert (2019):
« Quand on a 80 % des gens qui vous disent que le
développement des ENR électriques en France soutient la décarbonation et
finalement la transition écologique en France, je pense que ce n’est pas bon
non plus parce que le jour où les gens vont vraiment comprendre que cette
transition énergétique ne sert pas la transition écologique vous aurez une
réaction de rejet de ces politiques en disant vous nous avez menti en
fait. »
Commission Aubert : Audition,
ouverte à la presse, de M. Hervé
Novelli, maire de Richelieu, de M. Jean-Luc Dupont,
président de la communauté de communes Chinon, Vienne et Loire et président
d’Enercentre Val-de-Loire, de Mme Julie
Leduc, rédactrice de la demande de moratoire « Collectif
pour une transition énergétique profitable à nos territoires », et de M. Frédéric Bouvier,
porte-parole du collectif « Agir pour le développement durable et
économique : la préservation de nos territoires ruraux !
Les cow-boys de l’éolien financier
Frédéric Bouvier : Les citoyens et les collectivités font face à un lobby puissant qui
porte un nom : l’éolien financier. Il trouve dans le sud de
l’Indre-et-Loire un terrain de jeux privilégié, en particulier dans le
Chinonais.
Je commencerai par définir les caractéristiques de l’éolien financier avant
de définir des pistes d’action positive. Les
acteurs de l’éolien financier obéissent à un unique modèle économique
consistant à revendre au plus vite les parcs éoliens à des fonds financiers.
L’objectif vise à construire un projet, à le raccorder au réseau puis,
aussitôt, à réaliser une plus-value en sortant le risque du bilan de la
société. Tout est donc fait pour vendre le projet à des fonds financiers
parfois français mais plus souvent internationaux, notamment anglo-saxons – ces
fonds étant les véhicules d’investissement des fonds de pension. Selon ce
modèle économique, l’éolien financier conserve toutefois les contrats de
services de maintenance, qui assurent des revenus récurrents et sans risques.
Dans le Chinonais, le
projet le plus avancé est conduit par un leader allemand du commerce de
matières premières agricoles, de matériaux de construction et de produits
énergétiques qui est assez présent en France. Il a revendu la totalité des cinq
parcs éoliens qu’il a construits et raccordés au réseau. Le dernier exemple en
date est le parc éolien de 10,2 mégawatts construit à
Saint-Pierre-de-Juillers. Il a été raccordé au réseau en
octobre 2017 ; la société en question a d’ailleurs publié un
communiqué dans la presse quotidienne régionale pour se réjouir de contribuer à
la transition énergétique du territoire. Un peu plus d’un an plus tard, un
autre communiqué était diffusé, cette fois-ci à l’intention des actionnaires et
des marchés financiers, pour annoncer la bonne nouvelle : le projet était
revendu à un fonds d’investissement privé basé en Irlande. Dans son rapport
annuel, la même société indique très clairement avoir revendu en 2018 plus de
450 mégawatts de centrales électriques d’énergies renouvelables dans le
monde et, dès le deuxième semestre 2019, elle entend bien parvenir à vendre les
différents projets de construction de centrales solaires et éoliennes qui
figurent dans son portefeuille.
Deuxième caractéristique
de l’éolien financier : la pratique du shopping des projets
éoliens. Les collectivités locales sont démarchées comme on ferait ses courses. En l’occurrence, sur
notre territoire, il s’agit de petits villages qui sont sollicités
individuellement, sans que les villages voisins et les intercommunalités n’en
soient informés. L’éolien financier
dresse la cartographie du mitage des zones sans contraintes réglementaires :
il peut s’agir de bois, de marais, d’étangs – peu importe ; l’essentiel
est d’élaborer un diaporama standard pour démarcher au mieux les maires voire
les propriétaires des parcelles eux-mêmes, pour faire valoir l’intérêt
financier possible de tel ou tel projet, soit en termes de fiscalité soit grâce
au gain lié à la location d’un terrain. Au cours des dix-huit derniers mois,
pas une seule commune de notre territoire n’a échappé à ces démarches. Chacune
d’entre elles n’a pris conscience que tardivement du fait que les communes
voisines étaient elles aussi démarchées. Si
tous les villages avaient donné leur accord, plus d’une centaine d’éoliennes
auraient été construites sur une zone de quelques dizaines de kilomètres carrés.
Autre caractéristique : l’éolien
financier utilise toutes les ficelles du marketing vert mais ne fait pas
d’écologie. Dans notre territoire, le projet le plus avancé passe par la
destruction d’un bois de plusieurs dizaines d’hectares qui, sur le plan local, est l’un des derniers refuges de la
biodiversité. Nous regrettons vivement qu’au lieu de développement une
filière de biomasse, il soit envisagé d’implanter des mâts de cent cinquante
mètres alors même que les experts tirent la sonnette d’alarme en raison de la
destruction des écosystèmes et que le président de la République lui-même a
placé la biodiversité au centre de la lutte contre le changement climatique.
Enfin, l’éolien financier fait peu de cas des dynamiques locales de
développement économique qu’animent les entrepreneurs en termes d’emploi et de
cohésion sociale. À titre d’exemple, la
destruction du bois précité mettra un terme à l’activité du seul apiculteur
professionnel en agriculture biologique dans le parc naturel régional
Loire-Anjou-Touraine. Ce sont deux emplois directs et d’importantes
externalités environnementales et sociales positives pour le territoire qui
vont disparaître.
En somme, l’éolien
financier est entre les mains des traders. Que faire ? Les acteurs
locaux que nous sommes souhaitent investir positivement dans ces préoccupations
énergétiques, y compris l’éolien, auquel nous n’avons aucune opposition. Avant
tout, des mesures urgentes doivent être prises afin de faire le ménage en
supprimant les effets d’aubaine court-termistes. Il serait par exemple possible d’interdire tout changement au capital
d’une société de projets éoliens dans les cinq années qui suivent la connexion
au réseau. Nous avons peu de doutes sur le fait qu’une telle mesure se
traduirait par un grand ménage parmi les sociétés qui pilotent ces projets.
Cela reviendrait à donner une prime à ceux qui veulent investir au bénéfice du
territoire…
Le temps presse : nous faisons face à des lobbies puissants qui y
consacrent des moyens très importants.
C’est aussi un lobby
puissant parce qu’il a un accès à sens unique à la presse quotidienne régionale
et déploie des ressources importantes à cet effet, y compris selon des méthodes
assez particulière pour un territoire provincial comme le nôtre : des
cabinets de relations publiques structurent la démarche et parviennent presque
à faire paraître des communiqués de presse sous forme d’articles.
C’est un lobby puissant parce qu’il utilise toutes les voies possibles du marketing.
Son modèle économique consiste à revendre les projets à des fonds financiers,
et non à favoriser l’appropriation citoyenne. Il a néanmoins trouvé une parade
en matière de marketing citoyen : le financement participatif. Il ne
s’agit pas là de financer le projet lui-même mais d’offrir la possibilité d’une
rémunération à un taux de 5 % à 7 % – c’est-à-dire des miettes – sur
de petites sommes investies dans les études. Le développeur reconnaît lui-même
qu’il n’a pas besoin de 50 000 euros puisque son commanditaire
investit 300 000 euros dans les études. Ces 50 000 euros,
au fond, servent à acheter la paix sociale. Chacun peut ainsi investir jusqu’à
2 000 euros à un taux brut de 5 % à 6 % : c’est peu,
mais c’est toujours mieux que le livret A, est-il expliqué dans les
réunions de village.
Ce marketing est donc
très puissant et, hélas, relayé, sans que nous ne parvenions à nous faire
entendre de ces acteurs publics et parapublics, par des plateformes
participatives comme la plateforme Lendopolis de la Banque postale. Nous avons écrit au
directeur général et à la directrice de la communication de la Banque postale
ainsi qu’au directoire de Lendopolis pour leur expliquer qu’ils ne sauraient se
prêter à cette démarche de marketing en faisant croire aux gens qu’ils
investissent dans un projet d’énergie renouvelable piloté par le territoire.
Pour toute réponse, nous n’avons eu que le silence. En effet, ce lobby ne
répond pas – un moyen très efficace pour faire en sorte que l’information ne
sorte pas. Nous pourrions nous
épuiser : nos entreprises ne disposent pas de salariés qui se consacrent à
ces projets, contrairement aux personnes que nous rencontrons.
M. Nicolas Turquois. Je partage pour l’essentiel vos
propos sur les pratiques que vous évoquez : ma propre commune a été sollicitée selon des méthodes plus proches de
celles de cow-boys que de gentlemen du développement de l’éolien.
L’interdiction de changement du capital me semble très intéressante. J’ai
plus de doutes concernant la participation citoyenne à certains projets, en
revanche, car j’ignore dans quel sens l’envisager. Il peut être question d’associer concrètement les habitants à la
construction de projets, mais ce critère peut aussi ne servir qu’à mieux faire
passer la pilule. J’ai en tête des projets d’éoliennes dans des territoires
très ruraux, par exemple dans le Loudunais d’où je viens, où le niveau de vie
moyen est très faible ; je ne suis pas certain que les habitants les plus
proches des projets soient ceux qui peuvent y investir, même des montants
peu importants – 1 000 euros, par exemple, ce qui n’a rien de
symbolique pour ces personnes…
Des intervenants
économiques d’une nature plus financière qu’industrielle, des profits
exorbitants !
A propos de l’éolien
financier, pour compléter les propos de Frédéric Bouvier, Ludovic Grangeon pour
le collectif Allier citoyen
« Je résumerai en quelques mots
le constat fait depuis dix ans par nos associations : un bilan calamiteux, 120
milliards d’euros dépensés, une production non adéquate aux besoins, un tarif
exorbitant qui n’est jamais justifié, une paupérisation et une précarisation
énergétique considérable et surtout un saccage et un mitage du territoire
avec des dégâts collatéraux désormais insupportables de tous ordres : économie,
agriculture, environnement, atteinte aux libertés, fléau des lobbys. Le premier rapport sur les énergies renouvelables
et les éoliennes produit par l’Assemblée nationale, en 2010, avait conclu que «
le niveau et la pertinence de ce prix n’ont jamais donné lieu à un débat
politique, le Parlement n’ayant eu qu’à constater ces données économiques
majeures, bâties de toutes pièces par les administrations ». (Il s’agit du
rapport 2398 fait en 2010 par une mission d’information sur le thème de
l’éolien et des énergies renouvelables, qui a produit des travaux semblables à
ceux d’une commission d’enquête. Le rapporteur en était M. Franck Reynier)
Depuis le décret 2009-252, le supplément de rémunération servi aux
producteurs, du fait de leur contribution à l’atteinte des objectifs n’est plus
justifié. Pourquoi gardent-ils un supplément de rémunération dans la mesure où
leurs résultats ne sont pas là ? Pour
évoquer la ruée vers l’effet d’aubaine, je citerai encore les propos des
députés : « Leurs promoteurs sont
souvent apparus à la mission, du moins en France, comme des intervenants
économiques d’une nature plus financière qu’industrielle. À quelques exceptions
près, leurs qualités d’énergéticien s’étaient révélées secondaires par rapport
à celles de développeurs de business, pour des rendements élevés et assurés
».
Voilà ce que nous vivons sur le terrain tous les jours. Plus de quarante promoteurs battent le
terrain dans l’Allier actuellement, sans qu’aucune concertation ne soit
faite et, bizarrement, ils sont souvent seuls sur les communes considérées !
L’obligation de rachat conduite à prix ferme et garanti appelle l’avidité de
quelques-uns.
Des fortunes réalisées
sur des activités financées par un chiffre d’affaires entièrement public ont
surgi comme par miracle. J’ai été interviewé à ce sujet par de nombreux médias
nationaux. On cite les fortunes de MM. Pâris Mouratoglou, Christophe Gruy ou
Jean-Michel Germa, qui se chiffrent en centaines de millions d’euros à partir
d’un chiffre d’affaires entièrement public. Conclura qui pourra.
M. le président Julien Aubert. Vous
avez parlé des reventes de sociétés. Comment expliquez-vous qu’on puisse
revendre six fois une entreprise en huit ans ? Avez-vous connaissance du
gain à chaque fois réalisé ? Ou bien, s’agissant de fonds financiers, leurs
gestionnaires ont-ils une attitude court-termiste ? Ce que vous dites de cette
société est-il élargissable à toutes les sociétés d’éoliennes terrestres ou à
toutes les sociétés d’éoliennes ?
M. Ludovic Grangeon. À la première question, je réponds « oui », puisque
ces pratiques étaient déjà décrites dans le rapport parlementaire précédemment
évoqué.
M. le président Julien Aubert. C’était il y a dix ans !
M. Ludovic Grangeon. Précisément, elles se sont amplifiées.
Concernant l’autre point, je crains d’avoir besoin de temps et d’un
commissaire aux comptes pour fournir des détails. Les promoteurs qui sont venus à l’éolien ont souvent été des cabinets
de défiscalisation et d’ingénierie fiscale pointus en matière d’ingénierie
financière. Quand vous faites une première opération d’éoliennes, vous
percevez des honoraires de montage. Son préfinancement engendre des crédits de
TVA et des amortissements exceptionnels consolidables avec d’autres investissements
qui seraient excédentaires. Vous pouvez aussi paramétrer des crédits d’impôts
dans la revente d’investissements aux particuliers. Du temps de l’ISF, c’était
l’ISF. C’est aujourd’hui un crédit d’impôt recherche ou investissement. Chaque
fois que vous procédez à une revente, vous pouvez opérer une péréquation au
niveau de la holding de ces sociétés. Vous
pouvez réaliser une opération fiscale et comptable dans la société cessionnaire
et dans la société acquéreuse afin d’optimiser la transaction. À chaque fois,
l’État est perdant par suite de la défiscalisation.
M. le président Julien
Aubert. J’ai compris votre argument. Autrement dit, des entreprises
investissent dans l’éolien pour faire de l’optimisation fiscale.
M. Ludovic Grangeon. Pas
seulement, mais elles sont particulièrement redoutables en ce domaine.
M. le président Julien Aubert. Puisque vous êtes visiblement intéressé par
le sujet, nous serions preneurs d’un recensement
par parc des reventes des sociétés et des holdings auxquelles elles appartiennent
dans les dernières années.
M. Ludovic Grangeon. Il se trouve que la commission de régulation de
l’énergie, dont c’est la mission officielle, a délégué ses enquêteurs, avec qui
j’ai été en contact, sur ce sujet. Le
taux d’échec a été de deux tiers, les sociétés ayant opposé à ce contrôle la
confidentialité des affaires. La commission de régulation de l’énergie s’est
déclarée impuissante à aller plus loin. Vous me créditez donc de beaucoup
de pouvoir.
M. le président Julien Aubert. Monsieur l’administrateur, nous allons
vérifier si une commission d’enquête, sans violer le secret des affaires, a
plus de pouvoir que la CRE. Si tel est le cas, nous irons chercher
l’information.
M. Hervé Novelli, maire de Richelieu : la ruralité sacrifiée !
« Dans les années 2000, la commune de Richelieu a mis au point une
stratégie d’attractivité touristique. J’ai voulu qu’elle soit classée commune
touristique car j’ai éprouvé les difficultés d’implantation de grandes unités
et de moyennes entreprises, le développement économique y étant plutôt endogène
et dépendant des acteurs locaux…. Nous avons mis en œuvre de nombreuses actions
culturelles : le festival de cape et d’épée lié à l’histoire de la commune
attire près de 20 000 personnes pendant un week-end. De même, les
activités d’artisanat et d’art rappellent souvent l’histoire de la cité et de
sa création au XVIIe siècle. Le festival de musique fait lui
aussi écho au XVIIe siècle. Seule entorse au lien entre les
activités culturelles et l’histoire de la ville : le festival de cinéma
chinois – qui s’explique par le jumelage de Richelieu avec une commune chinoise
depuis quelques années…
Les clivages entre
métropoles et territoires ruraux auxquels faisait allusion le président Aubert
sont particulièrement aigus dans ce territoire. En privant ses habitants du
développement touristique, nous creuserons davantage le fossé constaté depuis
plusieurs mois. Un mot sur la césure entre métropoles et territoires ruraux. Il va de soi
que les éoliennes sont implantées dans les territoires ruraux. Elles gênent la majorité de la population,
hostile à leur installation, et nourrissent un clivage dommageable pour l’unité
du territoire. Il s’aggravera si nous acceptons une surdose – et même une dose
simple – d’éoliennes.
Les deux communautés de communes du pays du Chinonais ont opté pour un
moratoire. C’est à l’autorité
administrative préfectorale qu’il appartient en dernier ressort d’accepter ou
de rejeter les projets. D’emblée, elle est contrainte par les objectifs
gouvernementaux. Des objectifs très importants ont en effet été assignés aux
préfets, qui seront évalués en fonction de leurs résultats. J’y vois une
contradiction majeure ; on confie à une autorité administrative tenue
d’atteindre des objectifs lourds la mission d’accepter ou de refuser de
projets, ce qui fait peser sur leur signature un fort soupçon de
non-indépendance. Les élus locaux, quant à eux, élaborent leurs schémas
d’urbanisme en naviguant à vue et se sentent démunis face à cette autorité
administrative qui, encore une fois, évalue de nombreux projets à l’aune des
objectifs fixés par le Gouvernement. Cette confusion entre l’autorité
administrative et les objectifs politiques qui lui sont assignés constitue une
source considérable de contentieux potentiels.
Sans vouloir empiéter sur ses conclusions, je pense que la commission
d’enquête devrait se pencher – je sais qu’elle le fera – sur cette source d’incertitude voire de
partialité a priori liée à cette contradiction entre les ambitieux
objectifs gouvernementaux en matière d’implantation d’éoliennes et les
autorités administratives chargées d’évaluer leur faisabilité et de rendre une
décision d’acceptation ou de refus.
Le mystère des baux
emphytéotiques : ben tiens, c’est le propriétaire qui est responsable des
nuisances, pas l’exploitant !
Mme Julie Leduc : Enfin, on ne parle pas suffisamment des nuisances sonores
des éoliennes. Chaque fois que j’ai interrogé les promoteurs, ils ont nié le
problème en bloc. À tort ! J’ai étudié la question lorsque je me
suis intéressée aux nuisances sonores des infrastructures de transport : l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a
lancé une alerte à l’automne dernier ; des études très importantes
sont menées ; demain, à Lisbonne, s’ouvre une conférence internationale
sur le bruit des aérogénérateurs ; Santé Canada a aussi réalisé une étude.
Si les chercheurs n’arrivent pas à évaluer la relation entre la dose et l’effet
– pour deux individus, la même dose n’aura pas le même effet –, ils sont
unanimes : les impacts sur la santé sont réels, les populations qui vivent
aux abords de ces infrastructures sont stressées, leur taux de cortisol est
plus important.
Le malaise de ces populations, qui ressort des questionnaires ou des bilans
de santé, n’est pas à négliger. Si on décide d’implanter ce type
d’infrastructures – c’est un choix de société – par cohérence, les populations
doivent être indemnisées. C’est frappé au coin du bon sens : si les gens
subissent un préjudice, si l’infrastructure a un impact sur leur santé, ils doivent
obtenir des compensations – et je ne parle même pas de la perte de valeur
foncière subie par les riverains de ces infrastructures… »
« Nous nous trouvons dans une situation très paradoxale où les
promoteurs éoliens signent avec les agriculteurs des baux emphytéotiques qui
leur coûtent très cher en comparaison du prix de la parcelle agricole. La
première question qui vient à l’esprit est de savoir pourquoi acceptent-ils de
payer cinq, dix, quinze ou vingt fois le prix de cette parcelle, alors qu’il
serait beaucoup plus simple de l’acheter.
Nous avons réalisé que
l’ensemble des risques que présente un projet porte sur le propriétaire du
terrain. Il peut s’agir de risques en cas de recours des riverains ; si par
exemple on implante une éolienne devant chez moi, et que j’estime que ma maison
a perdu 30 % de sa valeur, ce que montre une étude de la London School of
Economics, ce sera le propriétaire du terrain qui aura laissé ces nuisances
exister qui sera attaqué.
Par ailleurs, en cas de faillite de l’entreprise, je n’ai pas obtenu pour
l’instant de réponse claire à mes questions sur le démantèlement des
éoliennes : quel est le risque financier, sur qui porte-t-il ?
Pour l’instant, on se retrouve dans un grand flou artistique, et personne
parmi les présidents d’intercommunalité, les promoteurs ou les chambres
d’agriculture n’est capable de me répondre. Cela me semble très délicat lorsque
l’on cherche à implanter massivement ce type de grandes infrastructures
industrielles sur un territoire »
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